Une enquête révèle que 9 promos alimentaires sur 10 nuisent à votre santé. Découvrez les chiffres, l’interview du Pr Nizri et les solutions proposées.

 

Les promotions alimentaires, censées vous faire économiser, mettent en réalité votre santé en danger. Une enquête exclusive sur les promotions alimentaires et la santé, menée par sept grandes associations, révèle que près de 9 promotions sur 10 en supermarché concernent des produits nocifs : trop gras, trop sucrés, trop salés, ultra-transformés.
Carrefour, Leclerc, Lidl, Intermarché… toutes les enseignes sont concernées.
À travers les données chiffrées, les témoignages et l’interview du professeur Nizri, cet article décrypte comment les promotions alimentaires influencent nos choix et nuisent à la santé publique. Et surtout : ce que vous pouvez faire pour que cela change.

 

Promotions alimentaires et santé : une enquête accablante sur la grande distribution

Dans les rayons des supermarchés, les promotions alimentaires sont omniprésentes. Mais leur impact sur la santé est aujourd’hui remis en cause par une enquête d’envergure menée par sept associations. Résultat : près de 90 % des offres concernent des produits ultra-transformés, trop gras, trop sucrés ou trop salés. Loin de favoriser le « mieux manger », la grande distribution alimente des choix de consommation contraires aux recommandations de santé publique.

Des enseignes qui se disent engagées… mais qui font l’inverse

L’étude a analysé 4 726 promotions diffusées en février et mars 2025. Seules 12 % concernent des produits considérés comme sains (fruits, légumes, légumineuses). À l’inverse, deux tiers des offres promeuvent des produits à limiter. Pire : 40 % des promotions incitent à acheter en grande quantité, avec des formules du type « 2+1 offert » appliquées à des produits nuisibles.

Supermarchés et santé : des promesses contredites par la réalité des rayons

Les grandes enseignes comme Carrefour, Leclerc, Intermarché ou Lidl affirment aider les Français à mieux manger. Pourtant, la réalité de leurs catalogues promotionnels est bien différente. Les produits ultra-transformés dominent, tandis que les aliments bons pour la santé restent minoritaires et souvent trop chers pour une grande partie de la population.

Entretien avec le professeur Jean-François Nizri, expert en santé publique

 

Pour mieux comprendre les enjeux sanitaires liés à ces pratiques promotionnelles, nous avons rencontré le professeur Jean-François Nizri, médecin nutritionniste et Président du Programme National Nutrition Santé (PNNS).

Que vous inspire cette enquête sur les promotions alimentaires ?

Pr Jean-François Nizri : « Elle confirme ce que les professionnels de santé dénoncent depuis longtemps : la grande distribution ne contribue pas à une alimentation saine. Elle pousse à consommer des produits qui devraient être limités, voire évités. »

Peut-on parler d’un danger pour la santé publique ?

Pr J.-F. Nizri : « Oui, c’est un danger réel et massif. L’alimentation est un des premiers déterminants de santé. Quand on banalise l’accès à des produits ultra-transformés, on alimente directement le diabète, l’obésité, les maladies cardiovasculaires. »

Les promotions pourraient-elles aider les ménages à mieux manger ?

Pr J.-F. Nizri : « Justement ! Elles devraient être un levier. Il est inacceptable que les produits les plus sains soient aussi les moins promus. Des aliments simples et bons pour la santé comme les légumineuses, les légumes de saison ou les fruits à coque non salés devraient être en tête des opérations. »

Que faudrait-il changer concrètement ?

Pr J.-F. Nizri : « Il est urgent d’imposer au moins 50 % de promotions sur des produits sains, comme le recommande le Programme National Nutrition Santé (PNNS). Il faut aussi rendre les marges plus transparentes et favoriser les produits bio non ultra-transformés. »

Ce rapport peut-il faire bouger les lignes ?

Pr J.-F. Nizri : « Il le faut. Cette enquête documente un problème systémique. Les distributeurs doivent assumer leurs responsabilités. »

 

Promotions alimentaires responsables : ce que demandent les associations

Les sept associations à l’origine de l’enquête lancent une pétition pour exiger :

  • 50 % de promotions sur des aliments sains et durables ;

  • 10 % de produits bio non ultra-transformés dans les offres promotionnelles ;

  • Une transparence sur les marges ;

  • Des mesures de soutien aux ménages pour rendre l’alimentation saine accessible à tous.

Résumé des données clés de l’enquête

Donnée clé Chiffres
Promotions analysées 4 726
Promotions saines 12 %
Promotions sur produits à limiter 66 %
Offres incitant à la surconsommation 40 %
Soutien des Français aux promotions santé 88 %

Pour une politique de promotion alimentaire compatible avec la santé publique

Il est temps que la politique de promotion dans les supermarchés devienne un outil de santé publique. Cela suppose des décisions politiques fortes, des changements profonds de la part des distributeurs, et une prise de conscience collective.
Comme le rappelle le communiqué des associations :

« Ce changement est crucial, à la fois pour notre santé — en limitant les maladies évitables liées à une alimentation déséquilibrée — et pour la préservation de l’environnement. »

(FAQ) — Promotions alimentaires et santé

Les promos alimentaires sont-elles mauvaises pour la santé ?

Oui. Selon une enquête menée en 2025 par plusieurs associations de santé publique, 66 % des promotions en supermarchés portent sur des produits trop gras, trop sucrés, trop salés ou ultra-transformés, en contradiction avec les recommandations nutritionnelles du Programme National Nutrition Santé (PNNS).

Quels sont les aliments sains concernés par les promotions ?

Très peu. Seuls 12 % des produits en promotion sont considérés comme bénéfiques pour la santé, comme les fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses, fruits à coque non salés ou huiles végétales de qualité (colza, noix, olive).

Pourquoi les supermarchés ne favorisent-ils pas les aliments sains ?

Parce que les produits ultra-transformés sont plus rentables, plus faciles à stocker et à promouvoir. Les produits frais ou non transformés génèrent des marges moindres et des contraintes logistiques plus importantes, ce qui freine leur mise en avant dans les catalogues promotionnels.

Que demandent les associations de consommateurs ?

Elles exigent que 50 % des promotions concernent des produits bons pour la santé, et que 10 % soient réservées à des aliments bio non ultra-transformés. Elles réclament aussi une plus grande transparence sur les marges, ainsi qu’un soutien financier aux foyers modestes.

Comment agir en tant que consommateur ?

Vous pouvez :

  • Signer la pétition en ligne lancée par les associations ;

  • Privilégier les produits bruts et les circuits courts ;

  • Interpeller votre supermarché sur ses choix de promotions ;

  • Partager les résultats de cette enquête auprès de votre entourage.

 

Une pétition pour des promos responsables

  • Signez la pétition sur le site de Foodwatch ;

  • Interpellez votre supermarché sur ses choix promotionnels ;

  • Préférez les produits bruts, les circuits courts, les fruits et légumes de saison ;

  • Partagez les résultats de l’enquête pour faire évoluer les pratiques.

 

 

 

Sophie Madoun