Le Paracétamol Challenge, ce défi dangereux né sur TikTok, pousse les ados à des comportements à risque. Découvrez pourquoi il inquiète les autorités de santé et les dangers d’une telle pratique.
Le « Paracétamol Challenge » est la nouvelle tendance virale sur TikTok qui suscite une vive inquiétude en parmi les professionnels de santé. Ce défi irresponsable pousse les adolescents à consommer des doses excessives de paracétamol, un médicament couramment utilisé comme antalgique et antipyrétique, pour tester leur résistance. Ce comportement, qui repose sur un dangereux mésusage de ce principe actif, peut entraîner une intoxication aiguë, voire la mort.
Qu’est-ce que le « Paracétamol Challenge » sur TikTok et pourquoi est-il dangereux ?
Le paracétamol est utilisé pour soulager la douleur et réduire la fièvre. Il est vendu sous des marques comme Doliprane, Dafalgan et Efferalgan. Bien qu’il soit généralement considéré comme sûr à faibles doses, il devient toxique en cas de surdosage, provoquant des effets indésirables graves sur le foie et les reins.
- Posologie recommandée :
- Adultes : Jusqu’à 1 gramme, avec un intervalle de 4 à 6 heures, sans dépasser 4 grammes par jour.
- Enfants : 60 mg/kg/jour, répartis en plusieurs prises.
Dépasser la dose maximale peut entraîner une toxicité hépatique. Dans les cas graves, une insuffisance hépatique aiguë ou des dommages rénaux nécessitant une hospitalisation peuvent survenir.
Les dangers d’une surdose de paracétamol
Une overdose médicamenteuse de paracétamol peut provoquer des symptômes variés, tels que :
- Douleurs abdominales, nausées, vomissements et perte d’appétit dans les premières heures.
- Apparition de jaunisse et troubles digestifs après 24 à 72 heures.
- Risque de nécrose hépatique ou d’atteintes graves au système nerveux central.
Les substances toxiques générées par le métabolisme du paracétamol, notamment lorsque les réserves de glutathion sont épuisées, augmentent le risque d’atteintes hépatiques irréversibles.
Pourquoi le « Paracétamol Challenge » inquiète-t-il les autorités de santé ?
Selon la RTBF, le ministre de la Santé en Fédération Wallonie-Bruxelles, Yves Coppieters (Les Engagés), a récemment évoqué en séance plénière du Parlement la possibilité d’interdire TikTok après la diffusion de ce défi. « On pourrait imaginer d’interdire ce type de plateformes qui mettent en danger la santé de nos jeunes », a-t-il déclaré. Il s’est dit « sidéré » par l’ampleur du phénomène.
Les autorités sanitaires, telles que l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) mettent également en garde contre la surconsommation de médicaments contenant du paracétamol et rappellent l’importance de respecter la notice et la posologie prescrite.
L’importance d’une sensibilisation accrue
Les experts soulignent l’urgence de prévenir les risques liés à ce défi. Voici quelques recommandations pour protéger les jeunes :
- Informer sur les dangers du mésusage : Les médicaments antalgiques, bien qu’efficaces pour soulager les douleurs, peuvent être dangereux s’ils sont mal utilisés.
- Encourager un bon usage : Les parents et éducateurs doivent rappeler que la prescription médicale est essentielle pour éviter les effets secondaires ou les risques d’accoutumance.
- Renforcer la vigilance sur TikTok : Les plateformes numériques doivent supprimer les vidéos encourageant des comportements mettant en danger la sécurité du médicament.
Que faire en cas de surdosage ?
En cas d’ingestion accidentelle ou volontaire d’une forte dose de paracétamol :
- Appelez immédiatement le 15 (France) ou le 112 (Europe).
- Contactez un centre antipoison. Par exemple :
- Paris : 01 40 05 48 48
- Lille : 08 00 59 59 59
L’administration de charbon actif ou d’un antidote comme la N-acétylcystéine peut limiter la toxicité si elle est administrée rapidement.
Les défis TikTok : une responsabilité collective
Le « Paracétamol Challenge » illustre les dangers des défis viraux et la nécessité de mieux encadrer les pratiques sur les réseaux sociaux. Les autorités sanitaires, les pharmaciens, les médecins et les parents doivent unir leurs efforts pour sensibiliser à l’importance d’un bon usage des médicaments.
Rappelons pour éviter les intoxications, que le paracétamol, comme d’autres antalgiques ou anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) reste efficace pour traiter des douleurs légères à modérées, des maux de tête ou des symptômes de fièvre, à condition de respecter la dose prescrite. Le moindre écart de la surconsommation entraîne des conséquences douloureuses et des effets secondaires graves voire mortels.
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Sophie Madoun