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Médecines Complémentaires et Alternatives, pour ou contre?

L’essor des Médecines Complémentaires et Alternatives (MCA) est un fait de société qui alimente le débat. Pour la première fois en France, un ouvrage rassemble les «pour» et les «contre» avec la volonté commune de proposer au grand public, comme aux acteurs de santé,une analyse transversale et accessible de ce sujet à la fois sensible et «politiquement incorrect». Alors, Médecines Complémentaires et Alternatives, pour ou contre?

Avec plus de 400 pratiques actuellement répertoriées, les Médecines Complémentaires et Alternatives (MCA) alimentent le débat. La question sensible de leur inclusion dans notre société et système de soins fait l’objet d’une réflexion politique et de controverses sur fond de prolifération de méthodes sectaires. Il en résulte l’instauration d’une double politique nationale, caractérisée conjointement par une démarche d’intégration et de vigilance.

Face à un phénomène particulièrement complexe et tabou, il importe de le clarifier et d’apporter de véritables réponses : Homéopathie, hypnose, sophrologie, méditation… que sont vraiment ces  Médecines Complémentaires et Alternatives (MCA) ? Sont-elles bénéfiques pour notre santé ou peuvent-elles être dangereuses? De quelles façons distinguer les approches de soins sécuritaires (véritables?) des méthodes douteuses, voire sectaires? Comment identifier les pratiques adaptées à nos besoins? Doit-on favoriser leur intégration ou au contraire les exclure de notre système de soins?

À partir de regards croisés, les auteurs montrent l’ampleur de ce phénomène (inter)national et les enjeux sanitaires et sociétaux qu’il soulève dans notre pays. Il s’agit en premier lieu de clarifier l’influence de ces pratiques sur notre santé. L’approche de terrain doit permettre de mettre en lumière une multitude de MCA pour aider le lecteur à se repérer dans cet amas de méthodes (contre)thérapeutiques. Acteurs de santé et patients y partagent sans réserve leurs expertises et nous livrent leurs témoignages.Coordonné par une psychologue, un sociologue et un médecin,cet ouvrage est le symbole de la pluridisciplinarité et le fruit d’une collaboration inédite en France entre professionnels de santé, malades, praticiens et utilisateurs de Médecines Complémentaires et Alternatives (MCA), scientifiques, élus, institutionnels…

SOMMAIRE

Médecines Complémentaires et Alternatives(MCA)

Avant-propos

Introduction générale

1èrepartie / Regards croisés

1-Comment expliquer la place croissante des MCA dans la société et dans les pratiques des individus?Analyser le débat public et les réponses du politique1. De quelles façons s’expriment ce phénomène d’ampleur?

2. Comment interpréter l’essor des MCA dans notre pays?

3. Quelles sont les actions et les perspectives politiques nationales?

2èmepartie / Recherche clinique MCA, que nous dit la science? Comprendre ces médecines et leurs effets thérapeutiques ou contre thérapeutiques1. Qu’est-ce que les MCA?

1. Quels sont leurs impacts sur notre santé?

2. Quels sont les mécanismes psychologiques à l’œuvre? Le cas du cancer

3èmepartie / Experts et témoignages

MCA, quelles sont celles qui se déploient sur le terrain?

Comment mieux se repérer dans la diversité et choisir les méthodes adaptées à nos besoins?

1. Quelles méthodes entretiennent un lien étroit avec notre système de soins?

2. Quelles méthodes sont éloignées et/ou opposées à notre système de soins?3

. Quels sont les dispositifs innovants dans le domaine?

La conclusion du patient expert

Conclusion générale

Liste et affiliations des contributeurs

Index

Bibliographie

Quelques extraits

Introduction générale, page 20

Cet ouvrage propose pour la première fois d’aborder la diversité des MCA dans leur globalité et à travers une diversité de regards, de points de vue, de connaissances… Il ne s’agit pas de juger, de normer, de dire le bien et le mal, mais de proposer un ensemble de travaux et d’analyses permettant au lecteur, médecin, soignant, patient, client, acteur institutionnel… de se faire sa propre opinion en ayant les cartes en main.

Un contexte nouveau, page 25

Pourquoi finalement entend-on parler de façon de plus en plus importante des Médecines Complémentaires et Alternatives (MCA)? La première raison que nous avançons n’est peut-être pas la plus importante, mais elle est socialement très bruyante, il s’agit de la défiance vis-à-vis des approches interventionnelles et allopathiques. Des affaires comme celle du Mediator, du Vioxx ou encore du Distilbène ont jeté l’opprobre sur les intentions des laboratoires pharmaceutiques. Les politiques seraient également corrompus, comme en témoigneraient les achats en quantité déraisonnable de vaccins H1N1. Ce contexte de défiance nourrit également les croyances des «anti-vaccins» postulant que les vaccins provoquent Sclérose En Plaques (SEP), autisme, etc., en dépit pourtant de toute étude scientifique allant dans leur sens.

En France, page 44

Dans le pays de Descartes et de Pasteur, l’attention, l’intérêt et la pratique croissante concernant les médecines dites douces pourraient surprendre. Pourtant, ces dernières années, le sujet est devenu très présent tant dans la sphère médiatique que dans l’agenda politique. En témoignent les controverses autour de la valeur scientifique de l’homéopathie, la réflexion politique relative à l’encadrement de l’herboristerie ou encore le débat que suscite la reconnaissance de médicaments à base de cannabis.

Du point de vue médical, page 62

Les malades ne remettent pas nécessairement en cause le système médical dominant, mais lui reprochent d’établir un système de soin unique, segmenté, parfois déshumanisé et rythmé par de multiples examens techniques. À cet égard, l’attrait pour des méthodes de soins complémentaires traduit incontestablement la demande d’une approche de soin relationnelle davantage centrée sur la personne et son histoire plutôt que sur la maladie ou le symptôme…

Du point de vue des malades, page 67

Dans le cadre d’un accompagnement psychologique, lorsque l’on écoute les malades, on est souvent frappé par le décalage entre la dynamique d’humanisation des soins prônés par l’institution médicale et le sentiment unanime des patients d’être au centre d’un univers techniciste et surmédicalisé. En demande d’une meilleure prise en considération de leurs valeurs individuelles, les malades expriment également le besoin d’être plus autonomes et acteurs de leurs soins.

Évaluation, page 88

Les MCA deviennent de plus en plus populaires sur la scène internationale et si ce n’est pas encore pleinement le cas en France, il se pourrait bien que cela évolue de la même façon. En effet, les personnes utilisant des approches intégratives telles que le yoga ou la pleine conscience, ont tendance à mieux prendre soin de leur corps. Elles sont, par exemple, plus attentives à leur santé, leur alimentation et, plus largement, leur mode de vie. Ainsi, ce mouvement pourrait être exploité en France dans le cadre d’une politique de santé centrée sur le bien-être, la qualité de vie et celle des soins dispensés dans leur ensemble.

Quels sont les mécanismes psychologiques à l’œuvre : le cas du cancer Cas de Madame B, page 129

Mme L. ressent un manque de soutien de la part des équipes soignantes et des oncologues instaurant chez elle une distance relationnelle. L’absence de dialogue médecin/patient sur sa maladie génère de l’inquiétude, exprimant un sentiment d’insécurité au sein de cette relation: «À force de dire: « je ne sais pas, je ne peux pas vous dire, on verra » ils m’ont beaucoup plus inquiétée.» Elle communique alors une représentation négative de la médecine oncologique et de ses représentants: «Dès qu’on arrive dans les hautes sphères des oncologues, c’est: « courage, fuyons »!» Elle est intimement convaincue d’un processus de guérison qu’elle attribue à ses facultés d’auto-guérison: «Mon meilleur atout, c’est d’avoir un corps capable de résister par lui-même.» S’appuyant sur des croyances erronées, elle montre alors une attitude d’opposition à l’égard de la médecine qu’elle considère comme renfermée sur son savoir: «Ce que j’ai ressenti aussi vis-à-vis du corps médical français, c’est qu’ils sont complètement obtus. »

Quelques exemples de MCA

Se repérer dans la diversité, page 145

La problématique de cet ouvrage est fort simple à énoncer sous forme de questions : le recours à ces thérapeutiques complémentaires et alternatives (MCA) offre-t-il un soulagement, c’est-à-dire est-il utile, profitable pour les patients ? Ou bien est-il sans effet particulier voire contre-productif lorsqu’il conduit les malades à abandonner les traitements médicaux allopathiques ?

MCA juridiquement encadrées

Ostéopathie, page 157

Réglementée depuis 2002 par le ministère de la Santé (loi Kouchner), l’ostéopathie est fondée sur une approche systémique du trouble fonctionnel (douleurs et limitations fonctionnelles) permettant d’accompagner et de suivre le patient tout au long de son parcours thérapeutique.

Homéopathie, page 170

L’homéopathie est une thérapeutique utilisant des médicaments à dose infinitésimale, choisis selon le principe de similitude, en se basant sur la globalité des réactions individuelles du patient face à la maladie (Bagot, 2018).

MCA socialement acceptées Hypnose, page 179

L’hypnose peut se définir comme«un mode de fonctionnement psychologique par lequel un sujet, en relation avec un praticien, fait l’expérience d’un champ de conscience élargi» (Bioy, 2018).

Sophrologie, page 185

Qualifiée de «pédagogie de l’existence», la sophrologie est une méthode d’accompagnement dont le cadre conceptuel est structuré (Esposito, 2018). Discipline de nature psychocorporelle, la sophrologie utilise un ensemble de techniques, statiques et dynamiques, centrées sur une respiration consciente, une attention positive soutenue, l’accueil phénoménologique des émotions et des pensées (…).

MCA éloignées de conceptions scientifiques

Tai-chi-chuan, page 209

De façon synthétique, le tai-chi-chuan est une pratique ancestrale impliquant un ensemble de mouvements lents et constants, réalisés dans un état de grande concentration orienté sur le moment présent (Mansure, 2008).

Qi-gong, page 215

Littéralement, qi-gong signifie «travail de l’énergie». Il s’agit d’une méthode basée sur l’ajustement du corps du souffle et de l’esprit.

MCA opposées à notre médecine

Thérapie de conversion, page 242

Les thérapies dites de conversion constituent un ensemble de pratiques douteuses voire dangereuses visant à modifier ou à lutter contre l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Ces méthodes reculées, douloureuses et psychiquement déstabilisantes altèrent inévitablement la santé physique ou mentale de la victime.

Méthode Hamer, page 254

Juridiquement identifiée comme une approche sectaire, la méthode Hamer est l’archétype même des pseudo-thérapeutiques dangereuses gravitant autour du champ de la santé. À l’origine de plusieurs décès, notamment en France, cette pratique psychologisante s’appuie sur une théorie douteuse et sans fondement scientifique. Quels sont les dispositifs innovants dans le domaine?. L’innovation thérapeutique Centre Ressource et oncologique.

Centre de médecine chinoise intégré à l’AP-HP, page 310

L’objectif visé par le Centre de médecine chinoise intégré créé en 2010 à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière est d’évaluer le bénéfice de traitements issus de la médecine chinoise, en particulier dans les situations cliniques où les connaissances actuelles de la médecine occidentale laissent les médecins démunis devant leurs malades.

L’innovation scientifique Collège Universitaire de Médecines Intégratives et complémentaires (CUMIC), page 301

Dans le contexte actuel de débat sur l’utilité, l’efficacité et la sécurité des thérapies complémentaires, la création du CUMIC est devenue autant une opportunité qu’une nécessité. Constitué de membres universitaires impliqués dans l’enseignement des thérapies complémentaires et la recherche sur cette thématique (médecins, psychologues, chercheurs), le CUMIC apparaît comme une plateforme novatrice d’échanges, véritable «cluster d’idées» interdisciplinaire.

Plateforme d’évaluation des interventions non médicamenteuses (CEPS), page 323

Deux personnes sur trois ont recours aux MAC dans un marché mondial estimé en 2017 à 316 milliards d’euros. L’offre est accessible partout, des établissements hospitaliers aux cabinets de proximité, des pharmacies aux supermarchés, des centres de bien-être aux hôtels, des sites Internet aux systèmes de coaching à distance (…).

L’innovation politique Agence Nationale de Sécurité du Médicament et son comité d’évaluation du Cannabis, page 340

En France, l’adaptation de la loi en 2013 a permis de délivrer une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) d’un premier médicament à base de cannabinoïdes. Depuis, d’autres médicaments ont pu bénéficier d’Autorisation Temporaire d’Utilisation (ATU). Pour autant, ces médicaments restent d’un point de vue pratique quasiment inaccessibles en France. Le 10 juillet 2018, la Ministre de la santé a indiqué qu’elle n’était pas opposée à « aller plus loin » si cela s’avérait utile à certains patients, ouvrant ainsi la porte à une réflexion sur le cannabis médical.

Direction Générale de la Santé et son Groupe d’Appui Technique (GAT), page 330

(…) la Direction Générale de la Santé (DGS), au Ministère des Solidarités et de la Santé, a mis en place en 2009, un Groupe d’Appui Technique sur les pratiques non conventionnelles en santé (GAT). Ce groupe d’appui, présidé par le Directeur Général de la DGS, a pour mission la conception, la mise en œuvre et le suivi de la politique de repérage des pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique prometteuses et de lutte contre les pratiques dangereuses pour les usagers.

Conclusion, page 358

L’origine de l’ouvrage vient de ce constat et de l’hypothèse que les MCA s’inscrivent dans ces mutations et peuvent contribuer à réinventer le soin. Pour autant, les 52 auteurs, utilisateurs, médecins, praticiens, experts ou chercheurs, ayant donné vie et richesse à cet écrit, n’abordent pas les MCA d’une même manière, ne portent pas le même regard, ne s’intéressent pas aux mêmes méthodes. Ce livre se distingue autant par la qualité des contributeurs et des contributions que par la pluralité des regards des auteurs mobilisés.

Institutions représentées

Fédération ADDICTION;

Assistance Publique Hôpitaux de Paris;

CENTRE DE MÉDECINE CHINOISE;

Association CUMIC;

Université de Stanford DÉPARTEMENT DE PSYCHIATRIE/SCIENCES DU COMPORTEMENT;

Université Rouen Normandie DYSOLAB ;

Université de Montpelier EPSYLON;

Entreprise sociale EFFET PAPILLON;

École ESSA;

Fondation KORIAN;

Université Paris 8 LNP;

Direction Générale de la Santé au MINISTÈRE DES SOLIDARITÉS ET DE LA SANTÉ;

Mission interministérielle ‘MIVILUDES’;

École OSTÉOBIO;

Centre RESSOURCE;

Association SIEL BLEU;

Association UNADFI.

 

Médecines Complémentaires et Alternatives, pour ou contre, Sous la direction de Véronique Suissa, Serge Guérin, Dr Philippe Denormandie – Michalon

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