Manger est un besoin physiologique : le corps a besoin d’énergie et de nutriments, il déclenche la faim, nous mangeons et arrêtons quand nous sommes rassasiés. Mais entre les injections de l’alimentation santé, le stress, les crises sanitaires, les troubles du comportement alimentaire et l’anxiété alimentaire entrainent boulimie, anorexie, orthorexie. Comment y faire face ? réponses.
Les troubles du comportements alimentaires
L’alimentation émotionnelle
- Baisse de l’estime de soi et de la confiance en soi
- Perte de sociabilité, crainte du regard des autres
- Troubles de la sécrétion de neurotransmetteurs (dopamine, sérotonine notamment)
- Stress organique : inflammation, ballonnements…
- Déséquilibre de la flore intestinale, syndrome de l’intestin poreux
- Déminéralisation, fatigue
- Insomnie, réveils nocturnes, impression d’un sommeil non réparateur
- Prise de poids et éventuelles maladies métaboliques : hypertension, diabète…
Des déséquilibres alimentaires qui touchent en majorité les jeunes femmes
Près de la moitié des femmes (44%) déclarent avoir déjà connu des périodes de déséquilibres alimentaires. Cette problématique est davantage marquée chez les jeunes générations : 61% des femmes de 16-24 ans et 59% des 25-34 ans sont concernées (vs 43% des 35-54 ans et 32% des 55 ans+). De même, pour les femmes avec un niveau de revenu plus faible (<21 000 euros net/an) : 51% (+15 points vs les femmes avec un revenu > 36 000 euros net/an).
Le Dr Fanny Jacq, explique : « Les jeunes femmes sont particulièrement soumises aux injonctions sociétales au moment de la puberté, et celles concernant l’alimentation sont nombreuses. Sans se transformer pour autant en une forme sévère de troubles alimentaires (les TCA), les jeunes filles subissent une double pression : celle d’un corps qui se transforme beaucoup plus que celui des jeunes garçons, ajoutée à la pression de la sexualité. Contrôler son alimentation, maitriser son poids leur procure le sentiment de maîtriser et de répondre à leurs angoisses profondes. C’est pour cela que l’on parle d’anxiété alimentaire : les angoisses s’expriment dans le rapport qu’elles entretiennent à la nourriture. »
Ces troubles alimentaires des femmes sont particulièrement polarisés, avec une opposition forte entre restriction vs excès. D’un côté, les troubles de privation (45% des femmes affectées déclarent enchainer les périodes « yoyo » entre régime et excès), de l’autre les troubles de compulsion (la même proportion – 45% – déclarent des prises alimentaires excessives).
Et si cette polarité est marquée chez toutes les générations, l’anxiété alimentaire prend également de nombreuses autres formes : près d’une femme affectée sur 3 est obsédée par l’alimentation saine ou par le fait de compenser chaque écart par le sport. 1 sur 4 compte toutes les calories avalées. Enfin, 19% souffrent de phobies alimentaires. Des troubles qui se retrouvent en proportion plus grande chez les 16-24 ans.
Historiquement, le rapport à l’alimentation a longtemps été dépendant du temps (temps calendaire, temps climatique, temps spirituel). L’alternance entre périodes de fête et d’abondance alimentaire et périodes de jeûne et de restriction structurait la vie collective et individuelle.
Si dans les sociétés d’abondance et d’hyperconsommation alimentaire, l’alimentation n’est plus dépendante de la nature, dans les discours et les imaginaires perdurent l’équation suivante : fête, convivialité = abondance et excès alimentaire = partage quotidien = contraintes alimentaires et contraintes physiques = individualité.
Ainsi, nos représentations individuelles et collectives autour de l’alimentation voient continuellement s’affronter plaisir et restriction. Elles sur-responsabilisent l’individu vis-à-vis de ses choix alimentaires, d’autant plus qu’ils sont socialement encouragés.
L’un des effets pervers de cette abondance est l’incapacité pour l’individu de choisir face à la multiplicité d’aliments, voire la peur de faire le mauvais choix. On parle de « cacophonie diététique ». Comme le soulignait A. Ehrenberg dans les années 90, la fatigue qu’engendre le poids des responsabilités individuelles dans nos société modernes peut mener l’individu à préférer la restriction à la liberté. D’où le fait que les individus vont spontanément se tourner vers les régimes, dans lesquels les choix sont limités par les règles imposées ou auto-imposées, et qui facilite le choix et atténue l’inquiétude.
42% des femmes qui disent connaître ou avoir connu des périodes de déséquilibres alimentaires estiment que ceux-ci impactent fortement leur vie quotidienne
Cette situation est particulièrement vraie chez les jeunes femmes affectées de -34 ans (55% des 16-24 ans et 47% des 25-34 ans) ainsi que chez les Franciliennes (57%).
L’impact de ces périodes de déséquilibres alimentaires revêt un caractère multiple. Si une majorité de femmes concernées admet que ces troubles ont entrainé des répercussions sur leur santé mentale (65%), la moitié reconnait également un impact sur sa santé physique (carences, malaise, hypertension…).
Les conséquences dans la sphère publique ou la sphère privée sont également fortes, selon les générations. Dans la sphère publique, ce sont principalement les jeunes générations qui subissent les conséquences : 72% des femmes concernées ont déjà renoncé à se mettre en maillot de bain (un chiffre qui atteint 82% chez les 16-24 ans), 38% ont essayé de maîtriser leur image sur les réseaux sociaux (64% des 16- 24 ans et 46% des 25-34 ans) et 40% se sont privées de moments de plaisir en famille ou entre amis. Quant à la sphère privée, 38% de ces femmes admettent que leurs problématiques d’alimentation ont eu un impact sur leur vie de couple (disputes, pertes de libido), principalement chez les 25-34 ans (47%) et 36% ont déjà menti à leur entourage pour sauver la face.
L’anxiété alimentaire, un sujet encore trop tabou : trouver le bon interlocuteur pour s’en sortir ?
Plus de la moitié des femmes (53%) touchées par un déséquilibre alimentaire n’ont osé en parler à personne. Parmi elles, 47% n’en ressentent pas le besoin, et un quart estime que ce n’est pas un problème. Près d’un quart des femmes (23%) éprouvent quant à elles de la honte et 13% ne savent pas vers qui se tourner.
Le Dr Fanny Jacq explique : « L’anxiété alimentaire revêt une double problématique. Premièrement, celle du tabou qui entoure les déséquilibres alimentaires, du fait de leur aspect souvent méconnu, minimisé, rempli de préjugés ou de fausses croyances. Deuxièmement, celle de la difficulté d’accès aux soins. Car une bonne prise en charge de ces déséquilibres est multiple, nécessitant à la fois l’intervention d’un professionnel de la santé mentale et celle d’un professionnel de la nutrition. L’anxiété alimentaire fait partie du rapport cognitif à l’alimentation. Toutes les injonctions et les croyances existantes créent et alimentent un contrôle mental, qui produit des répercussions directes sur le contrôle sensoriel, et donc physique. »
Preuve du tabou entourant les problématiques d’alimentation, seules 40% des femmes affectées ont parlé respectivement de leurs troubles à leur famille (24%), ami.e (23%) ou conjoint.e (21%). Un tabou qui se retrouve également dans l’accompagnement médical : seulement 26% des femmes affectées ont osé se tourner vers leur médecin traitant, 16% vers un nutritionniste-diététicien et 12% vers un professionnel de la santé mentale.
Ces chiffres sont éloquents et montrent toute l’ambivalence de notre rapport parlé et réflexif à l’alimentation.
L’alimentation, et tout ce qui touche de manière plus générale au corps et aux incorporations, relève dans nos sociétés avant tout du domaine de l’intime. A l’image de la sexualité, l’alimentation est omniprésente visuellement. Elle véhicule normes et injonctions, alors même qu’elle prône un rapport sain à ses produits. Pour nombre de mangeurs, s’alimenter relève des « sens » : odeur, toucher, vision. Or, on le sait, le monde du sensible ne se verbalise pas facilement. Les facteurs sociaux tels que l’âge, le genre, l’origine sociale, le niveau de diplôme, les facilités de langage, etc. deviennent sur ce point des déterminants importants de l’expression « publique » aux déséquilibres alimentaires.
Comme l’ont montré des sociologues tels que F. Regnier1, les outils numériques constituent un vecteur de savoir et d’autonomisation intéressant en matière de consommation alimentaire. Au même titre, les outils numériques de santé créent de nouveaux espaces de dialogue et peuvent permettre – si les principaux freins socio-économiques à son usage sont levés – d’échanger plus « librement » sur les sujets d’alimentation.
Sensibilisation et prévention, nouveau parcours nutrition : Qare prend position
En posant des mots sur ces maux, l’objectif de Qare est de libérer la parole des femmes et les sensibiliser aux solutions qui existent. Qare fait donc une nouvelle fois appel à l’illustratrice engagée Margaux Motin pour aborder le sujet. A travers six illustrations diffusées sur les réseaux sociaux, elle alerte sur les situations d’anxiété alimentaire et la ligne rouge en matière d’alimentation.
Les personnes voulant obtenir un premier avis médical peuvent se rendre sur le site ou l’application Qare : une centaine de professionnels de la santé mentale et une quarantaine de nutritionnistes-diététiciens sont disponibles et accessibles en moins de 24H, dont certains en tiers-payant. Complémentaire à la consultation en présentiel, la téléconsultation est une première alternative fiable pour accéder à des soins rapidement. Par ailleurs, l’application gratuite de santé mentale de Qare, Mon Sherpa (chatbot de soutien psychologique aux personnes présentant des symptômes d’anxiété, de stress, de dépression, …) s’enrichit d’un nouveau parcours spécial « nutrition ». Cette catégorie comprend un questionnaire d’auto-évaluation des troubles du comportement alimentaire ainsi que 7 activités sur mesure.
Enfin, Qare lance une grande opération d’influence et propose une mini-série exclusivement disponible sur YouTube nommée « Yes We Qare », dont l’objectif est d’aborder des sujets importants pour lesquels il existe encore de nombreux tabous en lien avec la santé des femmes. Le premier épisode sera centré sur l’alimentation et le rapport à son corps, et sera diffusé le dimanche 5 juin 2022. Le Dr Fanny Jacq évoquera notamment l’anxiété alimentaire aux côtés des influenceuses Shera, CoucouLesGirls et BabyAToutPrix.
Anxiété alimentaire : des plantes peuvent vous aider
Réduire l’anxiété généralisée avec la Rhodiola (Rhodiola rosea)
Retrouver de l’énergie avec l’Ashwaganda (Whitania somnifera)
GOOD MOOD Pour l’énergie mentale et l’esprit positif
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