Le ministre de la Santé et de la Recherche a saisi la justice lundi 5 septembre après qu’un nouveau rapport de l’IHU de Marseille ait confirmé que l’institut avait subi un « grave dysfonctionnement » sous la direction du professeur Didier Raoult. Explications.

Le rapport administratif définitif, rendu lundi 5 septembre, « met en lumière des dysfonctionnements graves de l’IHU » et « plusieurs éléments » sont « susceptibles de constituer des délits ou des manquements graves à la réglementation en matière de santé ou de recherche« , ont indiqué les ministres François Braun et Sylvie Ray dans un communiqué.

Au vu de ce document accablant  les ministres ont mis en lumière « certaines pratiques médicales et scientifiques inappropriées répandues » au sein de l’Institut des hôpitaux universitaires en infectiologie de la Méditerranée (IHU-MI), créé en 2011 par le professeur Didier Raoult. Direction qui a pris fin fin août 2022.

Il a, ainsi, été constaté des pratiques « ne respectant pas la réglementation et pouvant générer un risque sanitaire pour les patients, notamment au cours des protocoles de recherche« , des « dérives dans les pratiques de management, pouvant générer harcèlement et mal-être au travail« , des « dérives dans la gouvernance, qui ne respecte pas strictement les règles encadrant les fondations de coopération scientifique« .

Il a également été mentionné que la situation financière de l’institution se détériorait progressivement.

Le rapport final de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de son homologue de l’enseignement supérieur et de la recherche (IGESR) couvre un domaine plus large qu’un rapport déjà cinglant avait été rendu par l’Agence du médicament (ANSM) il y a quelques mois. D’ailleurs La Provence et Mediapart avaient diffusé début juillet des extraits de ce premier communiqué.

La nouvelle direction convoquée, le procureur de Marseille saisi

Les ministres de la Santé et de la Recherche « convoqueront prochainement les dirigeants des établissements fondateurs et le directeur de l’IHU-MI » afin qu’ils mettent en place « dans les meilleurs délais un plan d’actions volontariste tenant compte de l’intégralité des recommandations formulées par les deux inspections« , annonce le communiqué.

« Le respect intégral du plan d’actions et de la réglementation en vigueur fera l’objet de vérifications régulières de la part des deux ministères, et conditionnera la poursuite de l’activité de l’IHU-MI et de son financement par l’État« , préviennent-ils.

Depuis le 1er septembre, l’IHU est dirigéé par un nouveau directeur : Pierre-Edouard Fournier, spécialiste des maladies infectieuses, qui a soutenu sa thèse sous la direction du Pr Raoult.