Le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle évolue. Publié ce jeudi 6 février, ce nouveau texte promet des changements majeurs pour mieux accompagner les élèves. Voici ce qui va changer dès la prochaine rentrée scolaire !
L’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) est un programme clé du système éducatif français. Il vise à informer les élèves sur des sujets variés tels que la puberté, les relations interpersonnelles, le consentement, la prévention des violences sexuelles et les stéréotypes de genre. Bien que la loi impose trois séances annuelles dans les écoles, collèges et lycées, seule une minorité d’élèves en bénéficie réellement.
Face à des enjeux grandissants comme l’exposition précoce aux contenus pornographiques, l’augmentation des violences sexistes et sexuelles et la persistance de stéréotypes de genre, ce programme a pour ambition d’éduquer et de prévenir afin de préparer les jeunes à des relations respectueuses et éclairées.
Qu’est-ce que l’éducation à la vie affective et sexuelle ?
L’éducation à la sexualité repose sur plusieurs piliers fondamentaux :
- Informer sur les transformations physiques et psychologiques de la puberté.
- Prévenir les comportements à risque, les violences sexistes et sexuelles.
- Sensibiliser aux notions de respect, de consentement et d’égalité.
- Démystifier la sexualité en apportant des connaissances scientifiquement exactes.
- Encadrer l’usage du numérique en mettant en garde contre les dangers d’Internet et des réseaux sociaux.
Les professionnels de l’éducation et de la santé considèrent ces séances comme essentielles, car elles permettent aux élèves d’exprimer librement leurs préoccupations dans un cadre sécurisé.
Quels sont les thèmes abordés selon l’âge des élèves ?
Le contenu du programme s’adapte aux différents niveaux scolaires afin de répondre aux questionnements des élèves de manière progressive et appropriée.
- En maternelle et en école primaire : apprentissage du respect du corps, de l’intimité et des émotions.
- Au collège : compréhension des changements à la puberté, éducation à l’égalité filles-garçons, introduction au consentement et aux notions de respect.
- Au lycée : approfondissement des relations affectives, sensibilisation à l’identité de genre, prévention des discriminations et des violences sexuelles.
Cette approche permet de préparer les jeunes aux défis relationnels et sociaux, tout en leur donnant des outils pour reconnaître les comportements inappropriés et adopter des attitudes responsables.
Un programme controversé : quelles sont les critiques et oppositions ?
Malgré son importance, l’éducation à la sexualité est loin d’être appliquée de manière systématique. Plusieurs raisons expliquent ces lacunes :
- Seulement 15 % des élèves bénéficient de ces cours scolaires en raison d’un manque de formation des enseignants et de ressources adaptées.
- Des résistances culturelles et politiques freinent l’adoption de ce programme dans certains établissements.
- Des oppositions de groupes conservateurs dénoncent des contenus jugés inappropriés ou influencés par des idéologies progressistes.
Si certaines associations pointent du doigt l’absence de modules sur la pornographie et ses effets négatifs sur les jeunes, d’autres estiment que ces séances devraient être davantage encadrées pour ne pas heurter les sensibilités.
Pour autant, les experts s’accordent à dire que ces enseignements sont indispensables pour prévenir les violences sexuelles et offrir aux jeunes une compréhension saine et équilibrée de la sexualité.
Le rôle des enseignants et des professionnels de santé dans ce programme
Le Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE) a récemment approuvé une nouvelle version du programme Evars, qui devrait être mise en place dès la rentrée 2025-2026.
Les évolutions notables incluent :
- Une approche plus progressive de la puberté dès le CM1.
- Un renforcement des modules sur le consentement et la prévention des violences.
- Un accompagnement renforcé des enseignants, via des formations spécifiques.
La ministre de l’Éducation nationale a insisté sur l’urgence de ce programme en rappelant que « un enfant est victime d’agression sexuelle toutes les trois minutes en France » et que « deux millions de mineurs sont exposés à des contenus pornographiques en ligne ».
L’éducation à la sexualité en France : quel avenir pour ce programme ?
Ce débat dépasse la sphère éducative pour toucher à des questions sociétales profondes. L’évolution du programme Evars dépendra des décisions politiques et des attentes des citoyens.
- Faut-il rendre ces cours obligatoires dans tous les établissements ?
- Comment mieux former les enseignants pour qu’ils se sentent plus à l’aise sur ces sujets ?
- Quels dispositifs complémentaires mettre en place pour assurer une éducation complète et adaptée à chaque âge ?
La question reste ouverte, mais une chose est certaine : ces enseignements jouent un rôle clé dans la protection et l’épanouissement des enfants et des adolescents.