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Didier Raoult interdit d’exercer pendant deux ans pour ses positions sur le Covid-19 – La sanction du Conseil de l’Ordre

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Une des figures controversées de la pandémie Covid-19, Didier Raoult interdit d’exercer la médecine pendant 2 ans. Retour sur la sanction choc du Conseil de l’Ordre.

 

Le microbiologiste, Didier Raoult, connu pour ses prises de position controversées durant la pandémie de Covid-19, a vu sa sanction s’alourdir : il est désormais interdit d’exercer la médecine pour une durée de deux ans à compter du 1er février 2025. Cette décision a été prise en appel par la chambre disciplinaire nationale et relayée par Le Parisien avant d’être confirmée par le Conseil de l’Ordre des médecins. Cette audience en appel, tenue en juin 2024, marque une nouvelle étape dans cette affaire aux multiples rebondissements.

 

Retour sur le blâme initial du Conseil de l’Ordre des Médecins 2021

Tout a commencé fin décembre 2021, lorsque le Conseil national de l’Ordre des médecins a fait appel du blâme infligé au professeur Raoult. Ce dernier avait, en effet, fait la promotion de l’hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19, malgré l’absence de preuves scientifiques de son efficacité. Un blâme, deuxième sanction en importance après le simple avertissement, avait été prononcé en première instance, mais jugé insuffisant par le Conseil de l’Ordre.

 

Didier Raoult et la promotion de l’hydroxychloroquine

Le professeur Raoult, ancien directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Méditerranée Infection, est accusé d’avoir enfreint plusieurs articles du code de déontologie médicale. La chambre disciplinaire nationale lui reproche d’avoir promu un médicament insuffisamment éprouvé comme traitement efficace contre le Covid-19. Ce médicament, l’hydroxychloroquine, a suscité de nombreux débats dans la communauté médicale et a été au cœur de controverses internationales. L’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône puis le Conseil national de l’Ordre des médecins considèrent que Didier Raoult n’a pas fait preuve de la prudence nécessaire en promouvant et en prescrivant ce traitement.

Une sanction en appel bien plus sévère
La décision rendue en appel diffère grandement de celle initialement prononcée. Didier Raoult, qui avait reçu un simple blâme, écope désormais d’une sanction plus lourde avec cette interdiction d’exercer. Selon la chambre disciplinaire nationale, il est reproché au professeur Raoult d’avoir « proposé aux patients comme salutaire un médicament insuffisamment éprouvé » et de « ne pas avoir fait preuve de prudence ».

 

Pas de risque injustifié pour les patients, mais une déontologie remise en question

Malgré ces accusations, la chambre disciplinaire a toutefois reconnu que Didier Raoult n’a pas fait « courir de risque injustifié » aux patients auxquels il a prescrit de l’hydroxychloroquine. En effet, le professeur aurait volontairement écarté du traitement les patients présentant les facteurs de risque les plus élevés. De plus, la posologie prescrite respectait les seuils fixés par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) au 30 mars 2020.

Cependant, l’un des reproches majeurs adressés à Didier Raoult est le fait de ne pas avoir sollicité l’autorisation des autorités pour mener une telle étude clinique sur un échantillon de 30 000 patients. Selon le code de santé publique, un médecin « ne peut participer à des recherches biomédicales sur les personnes que dans les conditions prévues par la loi ». Ce manquement à la déontologie médicale a lourdement pesé dans la décision finale.

 

Le professeur Raoult, figure controversée de la pandémie

Depuis le début de la crise sanitaire, Didier Raoult s’est imposé comme une figure publique controversée, défendant fermement l’usage de l’hydroxychloroquine comme traitement potentiel du Covid-19. Malgré l’absence de preuves scientifiques solides et les mises en garde de nombreuses instances sanitaires, il a poursuivi ses recherches et sa communication sur le sujet. Aujourd’hui, cette prise de position lui coûte son droit d’exercer la médecine pour une période de deux ans.

Cette décision marque une étape importante dans la régulation de la pratique médicale face aux enjeux de santé publique. Le cas de Didier Raoult rappelle à quel point il est essentiel pour les médecins de respecter les protocoles scientifiques et la déontologie médicale, surtout en période de crise sanitaire.

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