Les personnes aveugles accompagnées de chiens guides d’aveugles subissent encore des refus d’accès. Un combat pour la liberté, l’autonomie et l’égalité.

 

Avancer dans la vie avec un chien guide d’aveugle, c’est regagner en autonomie, en sécurité, en confiance. Mais aujourd’hui encore, de nombreuses personnes aveugles ou malvoyantes se voient refuser l’accès à des lieux publics, malgré la présence de leur chien guide. Ces refus, bien que contraires à la loi, sont fréquents et profondément injustes. Ils témoignent d’un manque de reconnaissance du rôle vital joué par le chien guide d’aveugle dans le quotidien des personnes déficientes visuelles.

Refus d’entrée dans un commerce, un taxi, un restaurant, une salle de spectacle ou un cabinet médical… autant de barrières illégales mais persistantes.

Chien guide d’aveugle refusé : une discrimination trop fréquente

Selon la législation française, un chien guide d’aveugle doit être accepté dans tous les lieux ouverts au public, sans frais supplémentaires. Pourtant, chaque année, des centaines de cas de refus sont signalés. Ces actes ne relèvent pas de simples oublis : ils constituent des violations des droits fondamentaux.

« Refuser l’entrée à une personne déficiente visuelle accompagnée de son chien guide, c’est la priver de liberté, de sécurité, d’autonomie. Il est temps de reconnaître ces refus comme des actes discriminatoires. »

 

Dominique Latgé, présidente de l’ANM’ Chiens Guides

Portrait du chien guide d’aveugle en 5 points

Pour comprendre l’enjeu, il est essentiel de cerner ce qu’est réellement un chien guide d’aveugle :

  1. Il offre autonomie, liberté et confiance : véritable partenaire du quotidien, il permet à son maître de se déplacer avec assurance.

  2. Il bénéficie d’une formation de haut niveau : capable d’exécuter 50 ordres, il peut même désobéir si la sécurité de son maître est en jeu.

  3. Il est remis gratuitement : son éducation est financée par des dons et des legs ; seuls les frais d’entretien restent à la charge du maître.

  4. Il a le droit d’entrer partout : la loi du 11 février 2005 garantit l’accès du chien guide d’aveugle à tous les lieux publics — une disposition récemment élargie aux chiens en cours d’éducation.

  5. Il grandit dans une famille d’accueil : de deux à dix mois, le chiot est confié à une famille bénévole avant de suivre une formation dans un centre spécialisé.

 

Former un chien guide d’aveugle : un investissement humain et financier

Chaque chien guide d’aveugle représente deux ans de formation, un engagement collectif, et un coût moyen de 25 000 euros. Pourtant, la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) dédiée à l’aide animalière est plafonnée à 50 € par mois depuis 2005, bien loin de couvrir les besoins réels.

« Revaloriser cette aide, c’est reconnaître le rôle essentiel des familles d’accueil, éducateurs et donateurs. C’est surtout donner aux personnes déficientes visuelles les moyens de vivre leur autonomie sans contrainte. »

Michel Rossetti, président de la FFAC

Refuser un chien guide d’aveugle, c’est nier l’inclusion

Refuser l’accès à un chien guide d’aveugle, c’est exclure une personne de la vie sociale, culturelle, professionnelle. C’est remettre en question son droit fondamental à la mobilité et à la participation citoyenne. Ces refus doivent désormais être qualifiés d’actes discriminatoires, et non de simples infractions.

Une mobilisation continue pour les droits des maîtres de chiens guides

La Fédération Française des Associations de Chiens guides d’aveugles (FFAC) et l’ANM’ Chiens Guides poursuivent leur mobilisation à travers des campagnes de sensibilisation, des actions politiques, et le développement de l’Observatoire de l’Accessibilité des Chiens Guides (OBAC). L’objectif : recenser les refus, promouvoir les bonnes pratiques, et accompagner les professionnels dans une meilleure application de la loi.

Le chien guide d’aveugle, pilier de l’autonomie et de la citoyenneté

Accepter un chien guide d’aveugle, c’est reconnaître le droit d’une personne déficiente visuelle à vivre, circuler, travailler, consommer, s’épanouir — comme tout un chacun. Il ne s’agit pas de compassion, mais de justice.

Ce combat touche à l’essence même de la société inclusive : égalité, dignité, autonomie, liberté.

Que faire concrètement pour changer les choses ?

  • Sensibiliser les professionnels à la législation en vigueur

  • Signaler les refus auprès des associations compétentes

  • Soutenir financièrement la formation des chiens guides

  • Devenir famille d’accueil ou bénévole

  • Relayer les campagnes de la FFAC et de l’ANM

 

Pour aller plus loin

Fédération Française des Associations de Chiens guides d’aveugles :
www.chiensguides.fr

Association Nationale des Maîtres de Chiens Guides :
www.anmchiensguides.fr