Ces 10 produits laitiers pour enfants sont à fuir : trop gras, trop sucrés, ultra-transformés et trompeurs. Foodwatch alerte les parents sur ces aliments au marketing trompeur.

 

Quels sont les aliments pour enfants à fuir ? Foodwatch vient d’alerter sur dix produits laitiers très populaires vendus pour les plus jeunes. Derrière leurs packagings ludiques et leurs promesses santé se cachent des recettes trop grasses, trop sucrées, ultra-transformées et un marketing trompeur. Voici les produits visés et pourquoi ils posent problème, selon l’association.

Aliments pour enfants à fuir : des produits mignons… mais pas si innocents

Foodwatch tire la sonnette d’alarme : dix aliments pour enfants sont à fuir.
L’association de défense des consommateurs a épinglé dix produits laitiers pour enfants vendus dans les rayons frais des supermarchés. Leur point commun ? Un marketing enfantin qui séduit les petits comme les parents, alors que leur composition nutritionnelle laisse à désirer.
Sous leurs airs de douceurs saines, ces yaourts, desserts lactés et spécialités fromagères sont trop gras, trop sucrés, trop salés et surtout ultra-transformés. Et oui, ces produits alimentaires séduisent par leur goût, mais leur qualité nutritionnelle est faible. Mais ils apportent beaucoup de calories et peu d’aliments riches en nutriments essentiels tels que les acides aminés, les vitamines C et D, ou les oméga 3, pourtant indispensables à la croissance.

En effet, ces produits se distinguent aussi par leur faible densité nutritionnelle : beaucoup de calories, mais peu de protéines, de fibres végétales ou de vitamines et minéraux réellement bénéfiques. Leur composition déséquilibrée en lipides, glucides et sodium favorise un déséquilibre nutritionnel chez les enfants.

Danonino, Kiri Goûter, Babybel, Nesquik, Petits Filous, P’tit Louis ou encore les yaourts Smarties : tous figurent dans le viseur. Selon les critères de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur le marketing alimentaire ciblant les enfants, aucun de ces produits ne devrait être promu auprès du jeune public.

Quand le marketing santé cache la malbouffe

Emballages colorés, mascottes amusantes, jeux à collectionner ou concours : ces produits laitiers pour enfants redoublent d’imagination pour séduire.
Leur stratégie repose sur deux leviers : attirer les enfants et rassurer les parents. Les packagings promettent du « calcium », des « vitamines D pour la croissance des os » ou encore du « sans colorant ni arôme artificiel ». Mais derrière ces promesses rassurantes se cachent des ingrédients loin d’être exemplaires.

Ces aliments ultra-transformés bouleversent l’équilibre alimentaire des plus jeunes. Derrière une apparente variété, ils apportent surtout des sucres ajoutés et des graisses saturées, mais très peu de nutriments essentiels. Résultat : un enfant qui en mange souvent dépasse facilement ses besoins caloriques journaliers, sans recevoir les vitamines ou minéraux protecteurs dont son corps a besoin pour bien grandir.

Ces produits, souvent consommés au goûter, ne respectent pas toujours la portion adaptée à un enfant. Leur forte teneur en sucre élève la charge glycémique et déséquilibre les apports nutritionnels. À force d’en manger, les enfants s’habituent à des goûts artificiellement sucrés et perdent le réflexe du bien-manger.

À long terme, ce type d’alimentation déséquilibrée peut perturber le système digestif, favoriser le surpoids et dérégler le métabolisme. Les nutritionnistes rappellent qu’un goûter équilibré repose sur la simplicité : un fruit frais, une boisson non sucrée, un peu de protéines et, parfois, une source de féculents ou de légumineuses. De petits gestes qui changent tout dans les habitudes alimentaires des enfants.

Pour Audrey Morice, chargée de campagnes chez foodwatch :

« Ces allégations santé apposées sur des emballages racoleurs masquent le véritable problème de ces produits laitiers destinés aux petits : leur taux de gras, de sucre et/ou de sel est très élevé. Ce sont majoritairement des aliments ultra-transformés. Or on sait désormais que leur consommation augmente le risque d’obésité et de maladies chroniques chez les enfants. L’Organisation mondiale de la santé et Santé Publique France appellent à une interdiction du marketing pour ces aliments déséquilibrés depuis des années, que font les responsables politiques ? »

Aliments pour enfants à fuir : des exemples qui parlent d’eux-mêmes

Petits Filous & Go goût fraise (Yoplait) : arômes « naturels » à la place des fruits, bouchon sport et dragons souriants, mais une recette trop salée et ultra-transformée.

P’tit Louis : blagues et personnages rigolos sur la coque, un fromage présenté comme stimulant l’imagination… pour un produit trop gras, trop salé, contenant carraghénanes et gomme de caroube.

Kiri Goûter : partenariat avec Disneyland, coloriage au dos du paquet, petit jeu concours. Sous l’apparente convivialité, des gressins à tremper dans du fromage fondu trop calorique et chargé en polyphosphates.

Danonino Go Fraise : le petit dinosaure « Dino coach » s’invite dans la cour de récré, mais le yaourt aromatisé sucré affiche un taux d’acides gras saturés trop élevé selon les critères de l’OMS.

Malgré des portions souvent présentées comme adaptées aux enfants, ces produits sont riches en matières grasses, en glucides rapides et en additifs. Leur index glycémique élevé peut favoriser le stockage des graisses et le surpoids à long terme.

Le paradoxe des « 3 produits laitiers par jour »

Santé Publique France recommande toujours trois produits laitiers par jour pour les enfants, mais cela ne signifie pas qu’il faut multiplier les desserts lactés ultra-transformés. Une alimentation saine repose avant tout sur la variété : des céréales complètes, des produits laitiers simples, des viandes maigres ou des poissons, accompagnés de légumes secs et de fruits frais.

Le Programme national nutrition santé (PNNS) rappelle que l’objectif n’est pas d’encourager la surconsommation de boissons sucrées ou de produits industriels, mais de garantir des apports équilibrés en protéines, calcium, vitamines et micronutriments. Le PNNS insiste aussi sur l’importance de l’activité physique quotidienne, indispensable à la bonne assimilation des nutriments et au maintien de notre santé.

Dans le cas des produits épinglés par foodwatch, la plupart contiennent des additifs, des épaississants, de l’amidon modifié ou des polyphosphates, bien éloignés des yaourts nature ou des fromages traditionnels riches en protéines et en nutriments d’origine animale.

Selon Santé Publique France, l’excès d’aliments ultra-transformés favorise l’obésité infantile, le diabète de type 2, certains cancers et des maladies cardiovasculaires.
Une étude récente de l’Inserm et du CNRS montre même qu’un régime ultra-transformé entraîne une prise de poids de 1,5 kilo en 21 jours seulement, par rapport à une alimentation non transformée.

Une question politique avant tout

En septembre, foodwatch et 116 organisations ont interpellé le Premier ministre Sébastien Lecornu pour exiger la publication de la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC).
Ce plan devait notamment interdire le marketing et la publicité alimentaire ciblant les enfants.
Mais le gouvernement démissionnaire a finalement rétropédalé, préférant miser sur l’autorégulation des entreprises, pourtant jugée inefficace par Santé Publique France.

Pendant ce temps, la pétition de foodwatch intitulée « La malbouffe cible nos enfants, une loi doit les protéger » a déjà recueilli plus de 67 000 signatures.

Aliments pour enfants à fuir : pourquoi il est urgent d’agir

Les chiffres sont clairs : les aliments pour enfants ultra-transformés se sont installés dans le quotidien, modifiant profondément nos habitudes alimentaires. En apparence anodins, ils perturbent l’équilibre nutritionnel, réduisent la qualité des apports, et favorisent l’obésité ou d’autres maladies chroniques dès le plus jeune âge.

Les nutritionnistes, les associations de santé publique et l’OMS appellent à une réglementation stricte du marketing alimentaire pour protéger les plus jeunes, toujours ciblés par des stratégies publicitaires séduisantes.

Face à cette réalité, les parents restent les premiers gardiens du bon sens alimentaire. Revenir à une alimentation naturelle et diététique, riche en fruits et légumes, légumineuses, céréales complètes et boissons non sucrées, aide à rétablir un apport nutritionnel équilibré, à soutenir la digestion, et à prévenir les excès de cholestérol ou de sodium.

Lire les étiquettes, limiter les desserts lactés marketing, et privilégier les produits simples est déjà un grand pas vers le bien-manger.

Sans chercher la perfection, il suffit souvent de petits gestes : varier les aliments d’origine animale ou végétale, éviter les produits “sans gluten” choisis à tort, et se méfier des compléments alimentaires superflus. Retrouver le plaisir d’une alimentation saine, adaptée aux besoins nutritionnels réels de chaque âge, reste la clé du bien-être durable des enfants.

 

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Sophie Madoun