Obésité : médicaments ou chirurgie bariatrique ? Découvrez les solutions efficaces et leurs risques pour traiter durablement le surpoids sévère.
Obésité médicaments ou chirurgie : entre traitements médicamenteux innovants et interventions chirurgicales lourdes, quelles sont les meilleures solutions aujourd’hui pour perdre du poids durablement ? Voici les pistes disponibles.
Le surpoids et l’obésité représentent le 5ème facteur de risque de décès au niveau mondial et font au minimum 2,8 millions de victimes chaque année. En France, on estime à près de 7 millions d’obèses. Face à cette urgence de santé publique, deux grandes voies thérapeutiques s’affirment aujourd’hui : la chirurgie bariatrique et les nouveaux médicaments anti-obésité disponibles désormais chez les médecins généralistes. Que choisir ?
Une révolution : les nouveaux médicaments anti-obésité disponibles en ville
Depuis le lundi 24 juin 2025, l’ensemble des médecins français sont autorisés à prescrire les médicaments contre l’obésité, tels que Wegovy® (sémaglutide) et Mounjaro® (tirzépatide), jusque-là réservés aux spécialistes en endocrinologie-diabétologie-nutrition.
Ces médicaments, issus de la classe des agonistes des récepteurs GLP-1, permettent une perte de poids de 10 à 20 % en quelques mois et améliorent les facteurs de risque cardio-métaboliques.
Mécanisme d’action : ils retardent la vidange gastrique, renforcent la sensation de satiété et régulent l’appétit via des effets cérébraux.
Avantages :
- Traitement non invasif
- Accessible par le médecin généraliste
- Alternative ou complément à la chirurgie bariatrique
Effets secondaires connus :
- Troubles digestifs fréquents (nausées, diarrhées, constipation)
- Fatigue, perte de masse musculaire si mal accompagnés
- Risques chez la femme enceinte : selon l’Agence européenne des médicaments (EMA), une enquête est en cours après plus de 40 cas d’effets indésirables durant la grossesse au Royaume-Uni, dont la majorité associés à Mounjaro. L’EMA étudie actuellement ces incidents et pourrait adapter ses recommandations.
« En cas de projet de grossesse ou en cas de grossesse, le traitement par sémaglutide doit être interrompu. Le sémaglutide doit être arrêté au moins deux mois avant un projet de grossesse en raison de sa longue demi-vie », précise l’agence française du médicament.
Statut actuel : autorisation sans remboursement, sauf pour les patients obèses avec comorbidités, sur avis spécifique.
Chirurgie bariatrique : toujours la référence dans les obésités sévères
Comment la chirurgie bariatrique peut venir à bout du diabète de type 2 ?
La chirurgie de l’obésité est toujours la solution la plus efficace pour les patients souffrant d’obésité massive. Elle concerne environ 40 000 patients par an en France, dont 80 % sont des femmes.
Critères d’éligibilité :
- IMC > 40 kg/m2, ou
- IMC entre 35 et 40 avec au moins deux comorbidités (diabète, HTA, apnée du sommeil, etc.)
Techniques principales :
- Sleeve gastrectomie
- Bypass gastrique
- Mini-bypass
- Anneau gastrique (en régression)
Bénéfices :
- Perte de poids durable (60 à 80 % de l’excès de poids)
- Diminution des co-morbidités (diabète, HTA, SAS…)
- Amélioration de la qualité de vie et de la longévité
Risques et limites :
- Carences, dénutrition, complications chirurgicales
- Suivi médical et nutritionnel à vie indispensable
Médicaments ou chirurgie contre l’obésité : quelle solution choisir ?
Les médicaments GLP-1 sont une option efficace et moins invasive pour de nombreux patients, en particulier ceux avec une obésité modérée ou souhaitant éviter une chirurgie. Ils peuvent aussi servir à amorcer une perte de poids en préparation d’une chirurgie.
En revanche, la chirurgie bariatrique reste incontournable pour les obésités sévères et en cas d’échec des traitements médicaux. Elle offre des résultats plus spectaculaires et durables, mais au prix d’une rigueur médicale à long terme.
Le choix doit être personnalisé, fondé sur le profil du patient, ses antécédents, sa motivation et sa capacité à s’engager dans un suivi à vie. Il relève d’une concertation pluridisciplinaire entre médecin généraliste, nutritionniste, chirurgien et psychologue.
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Sophie Madoun