Face à l’inflation, les Français consomment de plus en plus de produits périmés. Quels sont les risques et les solutions pour mieux gérer son alimentation ?

 

Face à l’inflation, les habitudes alimentaires des Français évoluent. De plus en plus de consommateurs se tournent vers des produits périmés pour limiter leurs dépenses. Entre arbitrages budgétaires et risques sanitaires, cette nouvelle tendance soulève de nombreuses questions. Quels aliments sont les plus concernés ? Y a-t-il un danger pour la santé ? Quelles alternatives existent pour économiser sans compromettre l’équilibre alimentaire ?

 

L’inflation alimentaire pousse les Français à revoir leurs habitudes de consommation

Depuis plusieurs années, la flambée des prix de l’alimentation impacte lourdement le budget des ménages. Aujourd’hui, une grande partie des Français doit adapter sa manière d’acheter et de consommer. Les promotions, les enseignes discount et la réduction du gaspillage sont devenues des stratégies incontournables. Mais une tendance inquiète particulièrement les experts : l’augmentation de la consommation de produits périmés.

Face à l’inflation, de plus en plus de Français déclarent manger des produits dont la date limite de consommation (DLC) ou la date de durabilité minimale (DDM) est dépassée. Ce comportement, autrefois marginal, se généralise désormais dans de nombreux foyers.

Produits périmés et inflation : une tendance qui s’accélère

La hausse des prix alimentaires contraint les Français à revoir leur façon de consommer. Pour alléger leur budget, certains privilégient les promotions et les enseignes discount, tandis que d’autres vont plus loin en consommant des aliments périmés. Cette évolution touche toutes les classes sociales, mais particulièrement les ménages les plus modestes.

Les produits les plus consommés après péremption sont :

  • Les produits laitiers, souvent jugés encore bons après la date indiquée.
  • Les conserves et produits secs, dont la date de durabilité minimale (DDM) peut être dépassée sans risque.
  • La viande et le poisson, plus risqués mais parfois consommés malgré une date limite de consommation (DLC) dépassée.

 

Comment les Français adaptent leur alimentation face à l’inflation ?

L’adoption de nouvelles stratégies alimentaires ne se limite pas à la consommation de produits périmés. De nombreuses familles modifient également leur manière de cuisiner et de faire leurs courses :

  • Achat en promotion ou en fin de date pour réduire la facture.
  • Réduction du gaspillage alimentaire en optimisant la conservation des aliments.
  • Changement des modes de cuisson pour limiter la consommation d’énergie.

Un impact direct sur la santé et la nutrition

Si manger un produit dont la date de durabilité minimale (DDM) est dépassée ne présente aucun danger immédiat, ce n’est pas le cas pour les aliments soumis à une date limite de consommation (DLC). Viandes, poissons et plats préparés peuvent développer des bactéries nocives après expiration, augmentant ainsi les risques d’intoxication alimentaire.

Les conséquences sur l’équilibre alimentaire

Au-delà du simple risque sanitaire, ce phénomène pose un véritable problème nutritionnel. Pour limiter leurs dépenses, 43 % des Français réduisent leur consommation de viande et de poisson, 33 % achètent moins de produits bio ou locaux et 20 % consomment moins de fruits et légumes frais.

Cette modification des habitudes alimentaires pourrait entraîner des carences nutritionnelles à long terme, notamment en protéines, vitamines et minéraux essentiels.

L’adaptation des Français face à l’inflation : nouvelles pratiques alimentaires

Pour faire face à la crise, les Français développent de nouvelles stratégies alimentaires, allant bien au-delà de la simple consommation de produits périmés.

Des changements dans la manière de cuisiner

L’augmentation des prix de l’énergie a aussi un impact direct sur la cuisine.

  • 74 % des Français ont changé leur façon de préparer leurs repas
  • 56 % éteignent leur four ou leurs plaques plus tôt pour économiser l’énergie
  • 48 % privilégient la cuisson au micro-ondes plutôt qu’au four
  • 30 % réduisent le temps de cuisson des plats mijotés

Moins de gaspillage, plus de récupération

L’un des seuls effets positifs de cette situation est la diminution du gaspillage alimentaire. 80 % des Français déclarent jeter moins de nourriture qu’avant, privilégiant les restes, les portions réduites et l’optimisation de la conservation des aliments.

Quelles alternatives pour éviter les risques liés aux produits périmés ?

Pour limiter l’impact de l’inflation sur leur alimentation, de plus en plus de Français se tournent vers des solutions alternatives.

Les applications anti-gaspillage en plein essor

Des plateformes comme Too Good To Go, Phenix ou encore Zéro-Gâchis permettent d’acheter des aliments à prix réduit en fin de vie. 30 % des consommateurs utilisent désormais ces solutions plus fréquemment.

Le boom des marques distributeur et des enseignes discount

Pour maintenir leur pouvoir d’achat, les consommateurs privilégient les produits de marque distributeur jugés plus accessibles, les magasins discount comme Lidl, Aldi, Action et Netto, et l’achat en plus grande quantité lors des promotions.

L’essor des circuits courts et des alternatives locales

Certains ménages font le choix du circuit court en se tournant vers des producteurs locaux, les AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) ou encore les ventes directes à la ferme. Ces alternatives permettent parfois de mieux maîtriser son budget tout en conservant une alimentation de qualité.

FAQ : ce qu’il faut savoir sur la consommation de produits périmés

 

Produits périmés et inflation – Quels sont les aliments que l’on peut manger après leur date de péremption ?

Les produits portant une date de durabilité minimale (DDM) comme le riz, les pâtes, les conserves, les biscuits ou les yaourts peuvent être consommés après la date indiquée.

Quels aliments ne doivent jamais être consommés après la DLC ?

Les produits avec une date limite de consommation (DLC) comme la viande, le poisson, les produits frais non pasteurisés et les plats préparés peuvent présenter un danger sanitaire après expiration.

Comment savoir si un produit périmé est encore bon à consommer ?

L’aspect, l’odeur et la texture sont des indicateurs importants. Pour les produits secs et en conserve, si l’emballage est gonflé ou présente des moisissures, il est préférable de ne pas les consommer.

Produits périmés et inflation – Jusqu’où iront les Français pour continuer à se nourrir

L’inflation alimentaire pousse les Français à adopter de nouvelles stratégies de consommation, parfois au détriment de leur santé. Si la réduction du gaspillage est une bonne chose, elle ne doit pas masquer les inégalités alimentaires grandissantes.

À terme, la généralisation de la consommation de produits périmés pourrait accentuer les risques sanitaires et nutritionnels. Dans ce contexte, la question de l’accès à une alimentation équilibrée pour tous devient plus que jamais un enjeu de société.

Sources :

Enquête réalisée par FLASHS pour Ymanci.fr du 21 au 28 janvier 2025 par questionnaire autoadministré
en ligne auprès d’un panel Selvitys de 2 000 Français et Françaises âgé(e)s de 18 ans et plus, représentatif de la population française.

 

4 recettes anti-gaspi

 

 

Sophie Madoun