Selon les recherches scientifiques, votre groupe sanguin influence votre santé et peut être associé à certains risques de maladies cardiovasculaires, métaboliques et infectieuses. Explications.

Depuis plusieurs années, des études scientifiques explorent les liens entre le groupe sanguin et la prédisposition à certaines maladies. Et si la médecine occidentale se concentre principalement sur l’usage des groupes sanguins pour les transfusions sanguines, des recherches récentes suggèrent qu’ils pourraient influencer la santé cardiovasculaire, la sensibilité aux infections, voire le vieillissement.

Groupes sanguins et maladies cardiovasculaires : un risque accru pour certains types sanguins ?

Les maladies cardiovasculaires (AVC, infarctus, phlébite) sont l’une des principales causes de mortalité dans le monde. Cependant, plusieurs études épidémiologiques indiquent une corrélation entre le groupe sanguin et le risque cardiovasculaire.

C’est ainsi qu’une étude danoise menée sur 500 000 personnes pendant 40 ans a révélé que les personnes des groupes A, B et AB ont un risque accru de maladies cardiovasculaires par rapport aux individus de groupe O.

En effet, les antigènes présents sur les hématies (globules rouges) pourraient influencer la coagulation et la viscosité du sang, ce qui pourrait expliquer certaines différences entre les groupes sanguins. De fait, les groupes non-O présentent un risque légèrement plus élevé de formation de caillots sanguins, ce qui augmente les risques d’hémorragie et de phlébite.

Groupes sanguins et maladies métaboliques : un impact sur le diabète ?

Le lien entre le groupe sanguin et le diabète de type 2 est encore sujet à débat.

  • Une étude saoudienne de 2016 a observé que les individus de groupe O avaient un risque plus faible de développer un diabète de type 2.
  • Une méta-analyse philippine de 2023 a relevé des résultats contradictoires, indiquant que le groupe B pourrait être moins touché que les groupes A et AB.

Cela s’explique par les gènes impliqués dans la production d’anticorps anti-A ou anti-B pourraient jouer un rôle dans la sensibilité à l’insuline et le métabolisme du glucose. Cependant, ces différences restent faibles par rapport aux facteurs environnementaux comme l’alimentation et l’activité physique.

Groupes sanguins et infections : des prédispositions spécifiques

Le groupe sanguin pourrait également influencer la vulnérabilité ou la résistance à certaines infections virales et bactériennes.

  • Groupe O : plus exposé au choléra, à la peste et à la tuberculose, mais pourrait être mieux protégé contre le paludisme et le Covid-19.
  • Groupe A : prédisposé aux infections à Pseudomonas aeruginosa et à la variole.
  • Groupe B : plus à risque face aux infections à E. coli, salmonelles et Streptococcus pneumoniae.
  • Groupe AB : vulnérable à certaines infections intestinales mais moins touché par le choléra.

En effet, l’immunisation naturelle liée aux anticorps présents dans le plasma pourrait donc expliquer pourquoi certains groupes sanguins développent des résistances à certaines infections.

Groupe sanguin et risque de cancer : une corrélation possible

Des recherches ont aussi exploré l’association entre le groupe sanguin et le risque de cancer.

  • Les personnes du groupe A auraient une incidence plus élevée de cancer de l’estomac, du pancréas et du côlon.
  • Une étude menée à Shanghai en 2017 a révélé que le groupe AB était associé à un risque accru de cancer du foie.
  • À l’inverse, certains cancers comme les lymphomes seraient moins fréquents chez les individus de groupe A.

C’est ainsi que certains marqueurs antigéniques spécifiques aux hématies pourraient influencer la croissance tumorale et la réponse immunitaire face aux cellules cancéreuses.

Le groupe sanguin joue-t-il un rôle dans le vieillissement et la longévité ?

Autres faits très intéressant : des études suggèrent que le groupe sanguin B pourrait être associé à un vieillissement plus lent.

  • Une étude de 2024, publiée dans Experimental Gerontology, a analysé l’âge biologique de 11 organes et montré que les individus de groupe B présentaient une meilleure régénération cellulaire.
  • En 2004, des chercheurs japonais avaient observé que les centenaires étaient surreprésentés parmi les personnes de groupe B.

C’est ainsi que les chercheurs ont identifié des protéines plasmatiques qui interagiraient avec les anticorps dirigés contre certains antigènes, influençant ainsi les mécanismes de régénération cellulaire et le stress métabolique.

Faut-il s’inquiéter si l’on appartient à un groupe sanguin « à risque » ?

Il est important de rappeler que ces études montrent des associations statistiques, mais pas de lien de causalité direct.

D’autres facteurs immunologiques jouent un rôle essentiel dans l’apparition des maladies. De plus, les règles de compatibilité transfusionnelle sont bien établies pour éviter toute allo-immunisation et réactions transfusionnelles lors des transfusions sanguines.

Le don de sang est essentiel pour les patients ayant besoin de transfusions régulières, notamment dans les cas d’anémie chronique, d’hémorragie post-opératoire ou de maladie hémolytique du nouveau-né liée à une incompatibilité Rhésus.

Conclusion

Les recherches montrent que le groupe sanguin pourrait influencer légèrement le risque de certaines maladies cardiovasculaires, métaboliques ou infectieuses, ainsi que le vieillissement. Cependant, ces liens restent faibles et ne doivent pas être surinterprétés.

Connaître son groupe sanguin peut être utile en cas d’urgence médicale, mais ne constitue pas un indicateur fiable de santé.

Sources scientifiques :

  • Bruun-Rasmussen P, et al. Elife, 2023.
  • Chen Z, et al. Sci Rep, 2016.
  • Groot HE, et al. Arterioscler Thromb Vasc Biol, 2020.
  • Meo SA, et al. Eur Rev Med Pharmacol Sci, 2016.
  • Cano EA, et al. Curr Diabetes Rev, 2023.
  • Huang JY, et al. PLoS One, 2017.
  • Qin L, et al. J Inflamm Res, 2023.
  • Inserm, 2021.