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Un rein de porc fonctionne dans un corps humain depuis plus d’un mois après la greffe

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Voici une avancée médicale révolutionnaire : un rein de porc persiste dans un corps humain plus d’un mois après la greffe. Nous vous expliquons les détails de cette percée et son impact sur la xénogreffe et la pénurie d’organes.

Dans le domaine médical, une avancée extraordinaire vient d’être réalisé par des chercheurs américains : un rein de porc a défié toutes les attentes en continuant à fonctionner dans le corps d’un être humain pendant plus d’un mois après la greffe. Cette percée révolutionnaire ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine de la xénogreffe et pourrait apporter une solution cruciale à la pénurie de dons d’organes. Dans cet article, nous explorerons en détail cette prouesse médicale incroyable et ses implications potentielles pour l’avenir pour que les receveurs soient transplantés dans les meilleures conditions et avec un organe prélevé idoine.

La persistance surprenante d’un rein de porc dans un corps humain

Une équipe de chercheurs américains a franchi une étape décisive dans la recherche de solutions à la pénurie chronique de dons d’organes en réalisant avec succès une transplantation de rein provenant d’un porc génétiquement modifié sur un homme en état de mort cérébrale. Le rein de porc continue de fonctionner depuis 32 jours, constituant ainsi un record dans le domaine des xénogreffes, ou transplantations d’organes animaux sur des humains. Cette réussite fascinante remet en question nos connaissances en matière de transplantation et ouvre de nouvelles voies pour résoudre le défi persistant de la pénurie de dons d’organes.

Greffe de rein de porc sur un humain, une avancée clé dans le domaine de la xénogreffe

La xénogreffe, ou la transplantation d’organes d’animaux sur des humains, a longtemps été étudiée comme une solution potentielle à la pénurie de dons d’organes. La persistance exceptionnelle du rein de porc dans le corps humain, telle que démontrée dans cette récente prouesse médicale, représente une avancée majeure dans ce domaine, ouvrant de nouvelles possibilités pour des transplantations d’organes plus durables et réussies.

Cette percée médicale majeure a été annoncée par l’hôpital NYU Langone de New York, où l’opération a été réalisée le 14 juillet. L’intervention a été effectuée sur un homme de 57 ans en état de mort cérébrale, qui avait préalablement consenti à faire don de son corps à la science. L’équipe médicale a remplacé les reins de cet homme par le rein génétiquement modifié d’un porc, une avancée qui ouvre la voie à de nouvelles perspectives pour combler le déficit de dons d’organes et sauver des vies. Aucune greffe de rein de porc n’a jamais persisté aussi longtemps.

L’une des innovations clés de cette transplantation réside dans la combinaison du rein de porc avec le thymus de l’animal, une glande essentielle dans le système immunitaire. Cette approche vise à faciliter l’acceptation du rein de porc par le corps humain en aidant les cellules du receveur à reconnaître celles du porc comme appartenant au même organisme. Aucun signe de rejet n’a été observé lors des analyses et tests effectués sur le rein transplanté pendant plus d’un mois, ce qui marque une avancée prometteuse dans la recherche sur les xénogreffes.

Cette réussite suscite des espoirs quant à la possibilité de réaliser des essais cliniques sur des humains vivants à l’avenir. L’équipe de recherche a déjà réalisé plusieurs xénogreffes au cours des dernières années, dont la première mondiale en septembre 2021, lorsque le rein de porc avait fonctionné avec succès pendant quelques jours seulement. Les scientifiques espèrent désormais prolonger ces durées pour mieux étudier les réactions du système immunitaire. En janvier 2022, une opération de transplantation avait été menée dans le Maryland, cette fois impliquant un cœur de porc transplanté sur un être humain. Malheureusement, l’homme n’avait survécu que deux mois après la procédure.

Comment se passe une xénogrèffe ?

Une xénogreffe est une procédure médicale complexe qui implique la transplantation d’un organe ou d’un tissu provenant d’une espèce animale sur un être humain. Voici comment se déroule généralement le processus d’une xénogreffe :

Sélection de l’organe donneur : l’organe de l’animal (par exemple, un cœur, un rein ou un foie) est soigneusement sélectionné en fonction de sa taille, de sa compatibilité et de sa fonctionnalité potentielle chez l’humain.

Préparation de l’organe : l’organe de l’animal subit des traitements spécifiques pour réduire les risques de rejet et d’incompatibilité avant qu’il y ait un prélèvement. Ces traitements peuvent inclure la modification génétique pour réduire les réponses immunitaires et les risques de rejet de l’organe prélevé.

Préparation du receveur : avant de greffer tout organe, le patient receveur est évalué par l’équipe de transplantation pour déterminer sa compatibilité avec l’organe donneur et son état de santé général. Des tests sanguins et des examens médicaux sont effectués pour réduire les risques de rejet.

Intervention chirurgicale : le greffon est transplanté dans le corps du patient par une intervention chirurgicale. Les chirurgiens connectent les vaisseaux sanguins et les structures nécessaires pour que l’organe puisse fonctionner dans le corps humain.

Suivi médical post-opératoire : après la transplantation, le patient est étroitement surveillé pour détecter tout signe de rejet ou de complications. Des médicaments immunosuppresseurs sont administrés pour réduire la réponse immunitaire du corps et prévenir le rejet de l’organe.

Rééducation et récupération : le patient receveur suit une période de rééducation et de récupération pour s’assurer que l’organe transplanté fonctionne correctement et s’adapter à sa nouvelle vie avec l’organe animal.

Suivi à long terme : les patients ayant subi une xénogreffe doivent continuer à suivre un suivi médical régulier pour surveiller la fonction de l’organe transplanté et traiter tout problème potentiel.

Greffe de rein de porc, la solution à la pénurie d’organes

This July 14, 2023, image released by NYU Langone Health in New York, shows a team of surgeons transplanting a pig kidney. The genetically-modified pig kidney is continuing to function well into a record-breaking 32 days, after it was transplanted into a brain dead patient, the medical center said on August 16, 2023. « This work demonstrates a pig kidney -— with only one genetic modification and without experimental medications or devices — can replace the function of a human kidney for at least 32 days without being rejected, » said surgeon Robert Montgomery, director of the NYU Langone Transplant Institute. (Photo by Joe Carrotta / NYU Langone Health / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE – MANDATORY CREDIT « AFP PHOTO / NYU Langone Health » – NO MARKETING NO ADVERTISING CAMPAIGNS – DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS

 

La greffe du rein de porc a démontré que les fonctions normalement assurées par le cerveau humain pouvaient être maintenues grâce à une surveillance médicale continue. Cette avancée offre l’espoir d’une source potentielle de reins illimitée pour les patients en attente de greffe, une nouvelle lueur d’espoir dans un pays où des dizaines de milliers de personnes sont en liste d’attente pour des transplantations d’organes.

« Beaucoup trop de gens meurent à cause du manque d’organes disponibles, je crois fermement que les xénogreffes sont un moyen viable de changer cela. »

Dr Robert Montgomery, directeur de l’Institut de transplantation de NYU Langone

Cette réalisation repose sur des années de recherche et d’efforts, offrant une nouvelle perspective pour l’avenir de la médecine régénérative et des greffes d’organes humain-animal.

Les défis de la transplantation rénale en France

La transplantation rénale en France, bien que soutenue par le « Plan greffe », fait face à des défis persistants. Malgré les avantages indéniables de cette méthode, la pénurie de donneurs et d’autres obstacles entravent son efficacité.

La transplantation rénale, traitement le plus efficace face à la dialyse, peine à s’imposer en France. En dépit du « Plan greffe » et des avantages évidents pour les patients, le taux d’opposition élevé de donneurs vivants ou de donneurs décédés, et la pandémie ont ralenti les progrès ce qui entravent la greffe rénale dans le pays.

Le rôle de l’Association Renaloo

Au cœur de la lutte pour la sensibilisation et l’amélioration des greffes rénales en France, l’association Renaloo joue un rôle crucial. Fondée en 2002 par une patiente elle-même, l’association offre un soutien essentiel aux malades du rein en attente d’une greffe. En mobilisant un réseau de bénévoles et en interagissant avec les équipes médicales, l’association et l’agence de biomédecine œuvrent pour une meilleure coordination et une meilleure information des patients.

Temps d’attente et comparaison Européenne

Les temps d’attente pour une greffe rénale en France varient considérablement d’une région à l’autre. En comparaison, d’autres pays européens, comme l’Espagne, affichent des délais bien plus courts. Le Royaume-Uni se distingue également par son approche novatrice de la greffe rénale avec donneur vivant (le temps pour avoir une transplantation réale au Royaume-Uni est de 30% contre 15% dans l’hexagone).

Perspectives d’amélioration et impact du « Plan greffe »

Le « Plan greffe« , lancé en 2022 par le ministère de la Santé, vise à stimuler les greffes rénales en France. Bien qu’il ait été salué par les acteurs de la santé et les associations de patients, son impact sur les temps d’attente reste à évaluer. Cette section analyse les prévisions, les investissements et les changements attendus grâce à ce plan ambitieux.

La France est-elle prête à faire des xénogreffes ?

La loi n’a pas vraiment prévu cette situation, mais l’Agence de la biomédecine l’a déjà envisagée depuis au moins cinq ans. En ce moment, l’Agence de la biomédecine consacre toutes ses prochaines réunions à la xénogreffe comme ce que les États-Unis viennent de réaliser avec le rein du porc pour qu’une greffe sur l’homme soit possible. Même si cette approche n’a pas été incluse dans la toute dernière loi sur la bioéthique, du point de vue éthique, le problème ne devrait pas se poser de la prise d’un organe d’un animal pour le transplanté à un humain. Les défis semblent davantage concerner la recherche de base et la mise en œuvre d’un grand programme de biotechnologie surement à l’échelle européenne, similaire à ce que les États-Unis ont accompli.

Les xénogreffes, une question éthique sur le bien-être animal ?

Il est important d’en discuter ouvertement avec les membres de la société civile. La société doit comprendre que ce n’est pas simplement une modification génétique ordinaire. Il s’agit d’une approche très différente, où seuls certains gènes impliqués dans le rejet ont été modifiés. Ces animaux ne sont pas créés pour se reproduire ou pour être consommés. Pour que les gens saisissent bien tout ça, il faut une grande campagne d’information.

La xénogreffe soulève plusieurs questions éthiques importantes en raison de sa nature novatrice et de ses implications potentielles.

Voici quelques-unes des principales préoccupations éthiques liées à la xénogreffe :

Bien-être animal : la manipulation génétique d’animaux pour les rendre compatibles avec les greffes humaines soulève des questions concernant le bien-être animal. Les conditions de vie, les souffrances potentielles et les impacts sur le comportement des animaux modifiés soulèvent des inquiétudes.

Dignité humaine : la xénogreffe implique de créer des animaux possédant des organes humains ou des tissus modifiés, comme le rein du porc qui a permis d’être greffé sur l’homme. Cela soulève des questions sur la dignité humaine, notamment en ce qui concerne la perception des animaux « hybrides » et les implications pour l’identité humaine.

Risques pour la santé : la transmission de maladies zoonotiques (maladies transmissibles entre animaux et humains) peut représenter un risque sérieux. Les maladies émergentes pourraient résulter de la manipulation génétique et de l’utilisation d’organes animaux, ce qui soulève des inquiétudes pour la santé publique.

Équité et accès : l’utilisation de la xénogreffe pourrait initialement être coûteuse et accessible uniquement à certaines populations, ce qui soulève des questions d’équité dans l’accès aux traitements médicaux avancés.

Responsabilité et conséquences imprévues : les conséquences à long terme de la xénogreffe sur l’environnement, la biodiversité et la société en général sont difficiles à prévoir. Les effets non intentionnels de la manipulation génétique pourraient avoir des conséquences graves.

Acceptation sociale et culturelle : la société peut avoir des réactions variables à la xénogreffe en fonction de ses croyances culturelles, religieuses et éthiques. L’acceptation et la compréhension du grand public et des théologiens sont essentielles pour la mise en œuvre de cette technologie.

Cadre réglementaire et surveillance : la mise en place d’une réglementation appropriée pour superviser la recherche et l’application clinique de la xénogreffe est cruciale pour éviter les abus, garantir la sécurité et répondre aux préoccupations éthiques.

Principe de précaution : étant donné la complexité et les incertitudes liées à la manipulation génétique et à la xénogreffe, certains pourraient plaider en faveur du principe de précaution, exigeant une évaluation approfondie des risques potentiels avant de procéder à grande échelle.

 
   Sophie Madoun
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