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Sommeil : pourquoi les Français dorment-ils si mal ?

Dormir c’est mourir un peu” déclarait l’écrivain Didier Hallépée. C’est surtout une activité biologique indispensable à notre organisme. Souvent négligée par les Français, ces derniers se plaignent de ne pas trouver assez de temps à consacrer à Morphée. Alors, pourquoi les Français dorment-ils si mal ?

Les français dorment en moyenne 6h41 en semaine contre 7h30 le week-end. Une durée insuffisante pour être réparatrice, dans la mesure où ce déclin est provoqué par un surinvestissement sur les smartphones, tablettes et autres objets connectés. Des usages diurnes et nocturnes renforcent l’état de vigilance. Ce n’est pas le réveil matin qui est la conséquence de ce manque de sommeil mais bien plutôt l’heure du coucher qui est sans cesse repoussée. En effet, le temps passé à dormir a diminué de quasiment 20 minutes chez nos concitoyens, estime l’INSEE. D’où une modification du cycle du sommeil, qui se compose d’une période à ondes lentes suivie d’une période dite paradoxale, durant de 90 à 110 minutes chez l’adulte. Ou encore une dégradation du sommeil profond qui est en moyenne de 1h40 par nuit. Que nous soyons petits ou gros dormeurs, il dure plusieurs dizaines de minutes par cycle  et ces cycles se répètent généralement 4 à 6 fois  au cours de la nuit.

8 heures indispensables

Il y a donc une raison si nous passons un tiers de notre vie à dormir. Cela permet de maîtriser notre énergie, d’adapter notre niche environnementale, de reposer notre corps mais aussi de consolider notre mémoire. Si la structure du sommeil change au cours de la vie – notamment chez les séniors – 8 heures de sommeil sont indispensables chez un adulte. La privation accroît l’intensité du métabolisme, enclenche des difficultés à se concentrer et génère un terrain propice à l’insomnie passagère, voire totale. De même, les personnes qui dorment moins de 5 heures par nuit ont une prédisposition accrue au diabète. Travailler de nuit et dormir le jour pourrait aussi augmenter les risques de développer un cancer.

Gérer les insomnies

Si le sommeil nocturne n’est pas réparateur, il faut aménager des pauses dans la journée en faisant des siestes de 30 minutes . Ou si cela est possible, dormir 2 fois 4 heures ;  ce qui aura un meilleur impact d’ailleurs sur la qualité  du sommeil plutôt que de mal dormir en une seule traite. Alors maintenant que faire en cas d’insomnie ?  Les somnifères sont des aides imparfaites. Au cours de l’histoire de l’humanité, différentes substances ont été inventées, capables de nous aider à nous endormir. Notamment dans l’antiquité, chez les Grecs, qui utilisaient entre autres, le pavot et l’opium comme ont pu l’étudier Messieurs Breedlove, Rosenzweig et Watson. Désormais, de nombreux somnifères modernes comme la benzodiazépine (sur ordonnance uniquement)  ou des comprimés en vente libre en pharmacie, traitent les maladies  du sommeil. Malheureusement, un risque de dépendance existe. L’usage répété de somnifères entraîne souvent une perte de leur efficacité à moyen et long terme. Ou encore une modification de la structure du sommeil et des somnolences pendant la journée, voire même de légères pertes de mémoire. Aucune substance hypnotique ne peut donc offrir une nuit de sommeil normale. En revanche, beaucoup moins invasives, des thérapies comportementales offrent la possibilité de  renouer avec un sommeil réparateur à condition, en parallèle, de se coucher et se lever à heures fixes pour rétablir l’horloge biologique interne.

Hygiène de vie

Enfin, saviez-vous pourquoi nous dormons lors d’une intervention chirurgicale, l’administration d’anesthésiques généraux (barbituriques et les gaz anesthésiques) nous rendent inconscients. Ils produisent des ondes lentes, qui ressemblent à celles du sommeil et exploitent les circuits cérébraux induisant l’endormissement. Ces substances psychotropes rendent un individu complètement inconscient de sorte à permettre  l’intervention  du chirurgien. La plus célèbre des substances est sans aucun doute le Propofol.  Attention ! Ces anesthésiques ne produisent pas les stades normaux du sommeil et inhibent les neurones. Ils sont à éviter car ils pourraient même toucher les systèmes neurotransmetteurs. L’exemple le plus criant d’une mauvaise utilisation est celui du chanteur américain Michael Jackson, mort d’une overdose.

 

En conclusion, pour bien dormir, il faut avant tout une hygiène de vie, de l’exercice physique comme la marche, un repas léger le soir, une pièce aérée  et non trop chauffée, un rythme régulier de coucher et de lever régulier. Certaines tisanes aux plantes naturelles sont recommandées ainsi que la lecture qui vous permettra de vous détacher du quotidien, canalisant les pensées de sorte à favoriser  l’endormissement.  Bonne nuit alors ?

 

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Cyrille Darigade

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