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Sages-femmes : surmenées, sous payées, exploitées

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Connaissez-vous les conditions de travail des sages-femmes ? Savez-vous que les sages-femmes sont surmenées, sous payées, exploitées. Voici la triste réalité d’un métier de passion.

Les sages-femmes ont un rôle essentiel à l’hôpital. Elles se chargent des naissances, des nourrissons et des soins maternels. Mais ces dernières années les sages-femmes sont surmenées, sous payées, exploitées avec une charge de travail intense et un terrible stress émotionnel. Leur dévouement n’est pas reconnu. Pire, il est nié.

Les Défis des Conditions de Travail

Charge de Travail Intense : les sages-femmes font face à des horaires de travail irréguliers et trop souvent excessivement longs. Les naissances ne sont pas programmables, ce qui signifie que ces professionnelles de la santé doivent être disponibles jour et nuit, ce qui entraînent fatigue et épuisement.

Manque de Personnel : dans les hôpitaux, le manque de personnel est une réalité quotidienne. Les sages-femmes se retrouvent à devoir gérer plusieurs patientes en même temps, ce qui peut, à terme, compromettre la qualité des soins prodigués.

Stress Émotionnel : assister à des moments intenses qu’est l’accouchent et la naissance d’un bébé et parfois dramatiques de la vie des femmes (avec des enfants morts nés, par exemple) est émotionnellement éprouvant. Car c’est un fait, les sages-femmes sont souvent témoins de situations de complications médicales, ce qui a un terrible impact sur leur bien-être mental, et ce, sans aucun accompagnement psychologique ou confraternel .

Sages-femmes : surmenées, sous payées, exploitées

Les sages-femmes ont de très longues heures de travail ; avec souvent plus 48 heures par semaine : de ce qui contribue à l’épuisement professionnel et à la pénurie, sans parler de la baisse de la qualité des soins. Et n’allez pas croire qu’elles sont payées plus !!! Et non, à l’hôpital longues périodes de travail ne se traduit pas par de meilleurs salaires : en 2023, une sage-femme selon son niveau d’ancienneté touche à l’hôpital public entre 2 397,40 € et 2 712,45 € par mois !

Éprouvant une pénurie flagrante de temps et de ressources, les sages-femmes se dépeignent comme étant « contraintes » à des pratiques contraires à leur volonté (notamment à travers le mouvement #jesuismaltraitante). Ces paroles ne reflétaient pas, à l’époque, de simples propos en l’air, mais des situations intolérables : une sage-femme du laissée seule, pendant quatre heures, sans soutien, une maman qui venait de perdre son bébé suite à une interruption médicale de grossesse, une autre évoque une femme que son conjoint avait abandonnée, la laissant souffrir sans péridurale à cause de situations d’urgence plus vitales.

Toutes font part de leurs débuts de carrière dramatiques, marqués par des supervisions sporadiques, la pose de péridurales par manque de temps pour accompagner véritablement les patientes pendant leur accouchement, le manque de dialogue car trop pressée ainsi que le sentiment profond de courir constamment, au détriment de l’aspect humain qui est au cœur de leur profession.

Sages-femmes le nouveau film de Léa Fehner

Après « Les Ogres » et « Qu’un seul tienne et les autres tiendront », voici le tout nouveau film réalisé par Léa Fehner.  Le film rend un vibrant hommage aux sages-femmes et à leur dévouement, tout en mettant en garde contre la situation préoccupante de leur profession. Cette œuvre de fiction d’un réalisme saisissant est portée par la vigueur des jeunes acteurs du Conservatoire de Paris.

 Notre système de santé en dérive

« Comment on meurt, comment on naît en dit long sur l’état d’une société. La crise actuelle de l’hôpital nous concerne tous. Intimement. Quand on travaille comme je le fais depuis plusieurs années dans ce milieu, on a le sentiment d’un énorme gâchis. L’hôpital public, c’est un de nos plus grands trésors. Personnellement, je trouve même que c’est l’une des plus belles choses que l’humanité a créées.

Aujourd’hui, on s’habitue d’ores et déjà à compter nos morts, comme l’ont fait cet hiver divers collectifs dans nos services d’Urgences. Ce n’est pas une fatalité, il s’agit-là de décisions politiques. J’y vois une vraie volonté libérale de favoriser par la dégradation de notre service public le recours au privé et beaucoup des sages-femmes qui nous ont accompagnés pour faire ce film pensent de même. Tout ça ce ne sont pas des chiffres, des données abstraites. Ce sont des vies comme j’ai essayé de le montrer avec ce film.

On naît aujourd’hui dans un hôpital qui est régi par une logique comptable, où on médicalise de plus en plus pour arriver à tenir la cadence due au manque de personnels, où on dépossède à un endroit les femmes de leur puissance en les surmédicalisant et où on fait porter tout ça sur les épaules, le courage et l’idéalisme de très jeunes soignantes et soignants pour qui le soin est la seule manière d’habiter le monde. Et qui souvent s’y brûlent les ailes…

Il faut lutter contre ce sentiment de gâchis. On est en train d’amputer les sages-femmes de leur principal moteur: la certitude du travail bien fait. Il faut qu’elles puissent avoir le temps de construire une relation, cette relation qui sauve tant de vies. Il faut se battre pour que les sages-femmes s’occupent d’une femme à la fois et pour que leur métier absolument pas reconnu financièrement et socialement le soit.

Quand à la fin du film, une sage-femme porte sur son uniforme le slogan de manifestation : « le monde de demain nait entre nos mains », pour moi au-delà d’être une vérité incontestable, c’est un cri d’alarme. Il faut se battre aujourd’hui pour refuser un monde où ce qu’il y a de plus sacré dans nos vies, avec la mort peut-être, est traité avec tant de mépris ».

Léa Fehner

 

Sages-femme, une histoire poignante

Louise et Sofia, deux sages-femmes jeunes et passionnées, entament leur premier poste au sein d’une maternité publique. Cependant, dès leur arrivée, les deux amies se trouvent face à un rythme effréné au sein d’un service au bord de la surcharge. Entre l’enthousiasme lié aux naissances et l’angoisse de ne pas être à la hauteur, certaines vocations vacillent tandis que d’autres se fortifient. Est-ce que leur amitié pourra résister à une tempête d’une telle envergure ?

Avec

Khadija KOUYATÉ, Héloïse JANJAUD, Myriem AKHEDDIOU

Sortie le 30 août au cinéma

 

Sophie Madoun

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