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Renouvellement de l’autorisation du glyphosate par la Commission Européenne pour dix ans

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La Commission européenne a annoncé le 16 novembre 2023 son intention de renouveler l’autorisation de l’herbicide glyphosate dans l’Union européenne pour les dix années à venir. Cette décision intervient après des délibérations marquées par un manque de consensus parmi les 27 États membres.

Ce jeudi 16 novembre 2023, la Commission Européenne renouvelle l’autorisation du glyphosate pour dix ans ! La France, représentée par son ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, quant à elle, s’est abstenue lors du récent vote sur le renouvellement de l’autorisation du glyphosate dans l’UE, une décision qui équivaut à un soutien tacite à cette ré-autorisation. Cette abstention intervient malgré l’appel de plus de 626 000 citoyens et plus de 30 organisations de la société civile, exhortant la France à s’opposer fermement à cette décision. Les organisations de protections de l’environnement dénoncent cette abstention comme une trahison des promesses faites par le président français en 2017.

Rapport de l’EFSA et position de Bayer

La Commission européenne renouvelle l’autorisation du glyphosate pour dix ans en s’appuyant sur les conclusions de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui estime que les risques associés au glyphosate ne justifient pas son interdiction. Le glyphosate, un composant actif de nombreux produits phytosanitaires que sont les herbicides dont le Roundup de Monsanto (Bayer), a été désigné en 2015 comme un « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer. Rappelons que lors du scrutin du 13 octobre 2023, aucun consensus majoritaire n’a été atteint concernant l’adoption du texte sur le glyphosate, avec des pays comme la France et l’Allemagne choisissant de s’abstenir. Selon les règles en vigueur, si deux votes consécutifs n’obtiennent pas de majorité qualifiée, la Commission européenne est alors habilitée à prendre la décision finale.

Bayer, fabricant allemand du Roundup, accueille favorablement cette prolongation d’autorisation :

 » Cette nouvelle autorisation nous permet de continuer à fournir aux agriculteurs de toute l’Union européenne une technologie importante pour la lutte intégrée contre les mauvaises herbes. »

Réactions et préoccupations sur la dangerosité du glyphosate

Bien que le glyphosate en tant que substance active soit considéré comme relativement peu nocif pour l’environnement, son association avec d’autres coformulants dans la fabrication d’herbicides tels que le fameux Roundup augmente significativement sa toxicité. Des études sur les grenouilles illustrent cette dangerosité : lorsque exposées à des doses utilisées dans l’agriculture, une mortalité élevée a été observée, non pas à cause du glyphosate seul, mais en raison de la combinaison de celui-ci avec d’autres coformulants.

Cette question a été largement étudiée et documentée sur le plan scientifique. Néanmoins, les agences de réglementation européennes et nationales semblent ignorer ces données. Elles sont conscientes que prendre en compte ces mélanges chimiques dans leur ensemble pourrait déclencher un processus menant à l’interdiction généralisée de nombreux pesticides, un scénario comparable à l’ouverture de la boîte de Pandore en termes de réglementation des produits chimiques dans l’agriculture.

L’épandage de glyphosate sur les cultures entraîne la contamination des sols et de l’eau, posant des risques pour les écosystèmes et la santé humaine. Les agriculteurs, en première ligne de l’exposition, peuvent être particulièrement vulnérables aux effets des produits chimiques toxiques. De plus, les résidus de glyphosate trouvés dans les aliments, dus à son utilisation sur les semences et lors du traitement des cultures, sont une source de préoccupation pour les consommateurs. En effet, la classification du glyphosate en tant que perturbateur endocrinien est un sujet de débat scientifique et réglementaire. Ces substances, qui interfèrent avec le système hormonal, ont des effets délétères même à faible dose, en particulier sur le développement et la reproduction.

Diverses réactions se sont manifestées suite à cette annonce. Des ONG telles que Foodwatch et Générations futures considèrent cette décision comme une trahison des engagements pris par certains dirigeants, notamment le président français Emmanuel Macron en 2017. Elles soulignent que cette décision va à l’encontre du principe de précaution, étant donné les preuves croissantes des dangers du glyphosate pour la santé humaine (avec des cancers avérés) et l’environnement.

Critiques sur l’évaluation du glyphosate

Les inquiétudes soulevées incluent de sérieux biais dans le dossier d’évaluation du glyphosate. Ces biais comprennent la non-prise en compte d’études universitaires importantes, une évaluation insuffisante des effets sur la biodiversité, ainsi que l’ignorance de certains effets sanitaires avérés. Cette situation suscite une vive controverse et appelle à une réévaluation approfondie de l’utilisation du glyphosate au sein de l’Union européenne.

Le glyphosate tue toutes les plantes sans distinction

Le glyphosate, communément connu comme herbicide, est également classifié comme antibiotique, lui permettant d’inhiber la croissance de certains microorganismes. Cette propriété a des conséquences néfastes sur le microbiote des sols, essentiel à la fertilité de ces derniers. Le microbiote joue un rôle crucial dans l’interaction avec les racines des plantes, contribuant à leur résistance et à leur santé.

De plus, le glyphosate agit comme un chélateur de métaux, se liant aux minéraux métalliques tels que le cuivre et le manganèse et les rendant biologiquement indisponibles. Cette action empêche les plantes d’absorber ces éléments essentiels du sol.

Bien que le cuivre soit toxique pour les mammifères à haute dose, il est nécessaire, en très faible quantité, aussi bien pour les humains que pour les plantes, en particulier pour leur système immunitaire. La présence de résidus de glyphosate dans les sols conduit donc à un appauvrissement des plantes et à un affaiblissement de leur immunité. Cette situation impacte également la valeur nutritive des aliments, car les fruits et légumes se trouvent privés de micronutriments essentiels.

La pollution environnementale causée par les herbicides comme le glyphosate n’est pas limitée aux champs traités. Les effets peuvent se propager, affectant les habitats naturels et la biodiversité. L’impact sur les organismes non ciblés, comme les insectes pollinisateurs comme les abeilles et les micro-organismes du sol, est également une préoccupation croissante.

Mesures de régulation et autonomie des états membres

La question de l’évaluation des risques liés à l’utilisation du glyphosate est complexe. Les agences réglementaires et les organismes de santé publique du monde entier examinent continuellement les données scientifiques pour déterminer les niveaux de sécurité de ces produits phytopharmaceutiques. Malgré cela, le débat sur le glyphosate reflète un dilemme plus large dans l’agriculture moderne : trouver un équilibre entre les pratiques de production efficaces (avec l’agriculture biologique) et la préservation de la santé humaine et environnementale.

Bien que l’approbation de la substance active soit validée au niveau de l’UE, la Commission a mis en place des mesures de sécurité, comme l’interdiction de l’utilisation du glyphosate pour la dessiccation des cultures avant récolte. Chaque État membre conserve le pouvoir d’autoriser ou de restreindre l’utilisation des produits contenant du glyphosate, en tenant compte des conditions locales et des impacts environnementaux possibles.

 

 

Une pétition contre le glyphosate est en ligne, pour la signer cliquez ICI

 

 

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