La pollution ne sévit pas qu’à l’extérieur. Une nouvelle étude menée par L’ANSES et l’ADEME qui mesure cette exposition au quotidien chez 96 enfants est claire : la pollution est surtout présente à la maison et à l’école. Face aux pics de pollution et la vulnérabilité des enfants, Pierre Guitton expert en qualité d’air et fondateur de Teqoya réagit à cette étude.
Jusqu’à récemment, les études sur l’exposition aux particules ultrafines (de taille inférieure à 100 nanomètres) dans la vie de tous les jours restaient rares.
Dr. Cristina Paunescu (de la Faculté de Pharmacie de Paris) et al. viennent de publier une étude sur l’exposition journalière aux particules ultrafines et au noir de carbone chez l’enfant. A l’aide de capteurs portables miniDISC et AE51, ils ont surveillé la qualité de l’air respiré par 96 écoliers de Paris et sa banlieue. Les mesures, collectées en continu, sont d’une qualité et d’une fiabilité exceptionnelle. Les résultats sont révélateurs : c’est à l’école et à la maison qu’ils sont les plus exposés.
Quand 96 enfants mesurent la pollution qu’ils respirent
- La maison et l’école représentent une part écrasante de l’exposition journalière : environ 85% pour le noir de carbone et les particules ultrafines
- C’est à la maison que les enfants sont les plus exposés car ils passent l’essentiel de leur temps chez eux : le foyer représente 58 à 67% de l’exposition totale. La cuisine familiale est une source importante de particules ultrafines, dangereuses pour la santé. Il faut penser à aérer.
- Contrairement aux idées reçues, les transports ne représentent que 12% de l’exposition au quotidien. La voiture, le métro, le train et le bus exposent les enfants aux niveaux de pollution les plus élevés, mais sur de courtes durées.
« On savait les gaz (COV en particulier) facteur de risque pour la santé des enfants à la maison et à l’école. On découvre maintenant, grâce aux moyens de mesure contemporains, que les particules sont respirées majoritairement à la maison et à l’école, contrairement à notre impression de mal respirer surtout dans la rue. La pollution de l’air intérieur est plus que jamais un sujet de santé publique, et un facteur de risque pour la santé de nos enfants. Un problème qu’il nous faut adresser en gardant en tête le respect de l’environnement, pour ne pas alimenter un cercle vicieux de consommation d’énergie alimentant la pollution de l’air» confie Pierre Guitton, fondateur de TEQOYA.