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Pour Boris Cyrulnik « Le confinement, c’est une immense agression psychique »

A l’occasion de la sortie de son livre, Des âmes et des saisons. Psycho-écologie, ce matin sur France Inter, le neuropsychiatre s’est insurgé. En effet, pour Boris Cyrulnik « Le confinement, c’est une immense agression psychique« .

La neuro-imagerie permet aujourd’hui de mesurer l’impact de nos environnements affectifs ou naturels sur nos cerveaux. On sait maintenant qu’un cerveau seul s’atrophie ; un cerveau a besoin d’interactions avec l’autre pour se développer. Une présence est un stimulus cérébral. Pour Boris Cyrulnik « Le confinement, c’est une immense agression psychique ».

« L’utérus, les bras de la mère, et la parole sont les trois milieux agissants sur notre état » explique Boris Cyrulnik.

Le confinement est un immense défi social

A court terme le confinement est une protection physique mais à long terme c’est une agression psychique. Parmi les personnes ayant un vaste réseau social, beaucoup d’amis, vont accroitre leurs rapports familiaux en utilisant le téléphone le Skype, etc eux sortiront du confinement renforcé. Mais ceux qui avant le virus ont acquis des facteurs de vulnérabilité, des blessures, des maladies, la précarité sociale, des blessures psychologiques,… Ceux là ont gardé des traces de vulnérabilité et cela va éveiller la mémoire de moments douloureux, a déclaré Boris Cyrulnik sur ARTE.

« Insulter un enfant tous les jours finit par modifier son cerveau. La parole est une caresse, elle a une fonction affective bien plus qu’informative. », dit-il mais la « parole peut être aussi un piège ».

« En parlant on crée un monde, merveilleux ou délirant. Les guerres aujourd’hui sont provoqués par des représentations provoquées par des récits ».

Et la résilience?

Nous pouvons parler de résilience quand tout est terminé. Là nous luttons encore cotre contre le virus, la maladie et la mort. On est en train de préparer le futur quand on pourra préparer un nouveau développement après le traumatisme. Pour l’instant, on est encore dans l’affrontement, c’est à dire dans le face à face avec le trauma, nous explique Boris Cyrulnik.

La psycho-écologie nous dit qu’il faut arrêter de penser qu’une cause provoque un effet. « Nous devons penser éco-système ». 

« Tous ceux qui fabriquent des mots ont un rôle à jouer sur les milieux qui agissent sur nous. »

 

A lire :

Des âmes et des saisons. Psycho-écologie” – Boris Cyrulnik (Odile Jacob, 2020)

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