Après avoir révélé que les géants du e-commerce jetaient des produits neufs à la poubelle par millions, que de nombreuses marques du secteur textile détruisaient des invendus, 3 NOUVEAUX SCANDALES sur le gaspillage et la surconsommation viennent d’être mis à jour par les journalistes de Capital. Les voici!
MÉDICAMENTS : RÉVÉLATIONS SUR UN SCANDALEUX GASPILLAGE
Des shampoings, des boites de lait infantiles, des gels douches mais aussi des médicaments comme des antibiotiques, du paracétamol ou des traitements contre le cancer à 6.000 euros la boite : ce sont plusieurs centaines de millions d’euros de produits de parapharmacie et de médicaments pourtant encore consommables qui partent chaque année à la poubelle ! Et cela dans tout le secteur de la pharmacie.
Les officines, tout d’abord : selon les estimations des journalistes de Capital, chaque pharmacie jetterait en moyenne 15.000 euros de médicaments et de produits de parapharmacie par an ! Mais aussi les grossistes et les industriels…
Pourtant, tous ces produits jetés ne sont pas périmés. Ils ont souvent encore 3 à 6 mois de durée de vie. Alors comment expliquer un tel gaspillage ? Les professionnels considèrent que nous, les consommateurs, ne voulons pas les acheter s’ils sont trop proches de leur date de péremption. Résultat : poubelle ! Un gaspillage colossal ! Certaines grandes marques iraient même jusqu’à détruire des produits pour un simple changement de gamme … Alors quelle est l’ampleur du scandale ? Lors de leur enquête, les journalistes se sont infiltrés dans des pharmacies qui jettent à tour de bras. Ils ont rencontré des patrons de laboratoires qui assument détruire des médicaments en pagaille. Ils ont ainsi pu consulter des listes entières de médicaments qui partent à la poubelle mais aussi des certificats de destruction. Pourquoi les professionnels du secteur se retrouvent-il avec autant d’invendus qui partent en destruction ? Et qui paye la facture? Pourquoi ces produits ne sont-ils pas donnés plutôt que d’être jetés? Capital a remonté la filière de ce gaspillage massif.
Réalisation : Emmanuelle Cohen (C. Productions)
A savoir :
Près d’1 MILLIARD D’EUROS d’invendus jetés chaque année (médicaments, produits d’hygiène) par les pharmaciens, grossistes et industriels
600 000€ de médicaments neufs détruits en moyenne chaque année par un grossiste
3 À 6 MOIS AVANT PÉREMPTION, les médicaments et produits de parapharmacie sont jetés
LIVRAISON : TOUJOURS PLUS, TOUJOURS PLUS VITE MAIS À QUEL PRIX POUR LA PLANÈTE ?
Avec l’explosion des ventes sur internet, un milliard de colis a été expédié aux clients français l’an dernier, une augmentation de 25% en seulement un an. Avec leur objectif de nous livrer toujours plus vite, les sites se livrent une bataille pour raccourcir les délais, au prix d’incroyables sacrifices écologiques. Capital révèle qu’en voulant livrer les clients dès le lendemain, des sites envoient sur les routes les camions de livraisons même s’ils sont presque vides ! Au final, c’est beaucoup de CO2 émis inutilement, pour transporter de l’air. Enfin, dans nos villes, les camionnettes de livraisons pullulent. Client absent, erreur de code…, dans 25% des cas, le livreur doit repasser et donc polluer un peu plus.
Par ailleurs, pour emballer les produits, il faut beaucoup de carton. On le fabrique en puisant dans les réserves naturelles du sud-ouest de la France : des arbres et de l’eau dans des quantités astronomiques. Beaucoup de consommateurs s’en agacent : les cartons sont aussi souvent trop grands : ils transportent en moyenne 43% de vide !
Alors, pouvons-nous continuer à faire nos courses sur internet ? Aller en boutique est-il vraiment moins polluant ?
Réalisation : Gila Nazari (STP productions)
A savoir :
43% DE VIDE dans les colis que nous recevons !
180 TONNES D’ARBRES abattus chaque jour pour fabriquer des cartons dans une usine
10% DE CAMIONNETTES en plus chaque année pour la livraison à domicile
Des CAMIONS DES E-COMMERÇANTS NE SONT PAS REMPLIS lorsqu’ils quittent les entrepôts
CHAUSSURES : ENQUÊTE SUR UN IMPOSSIBLE RECYCLAGE
Chaque Français se débarrasse de 4 à 5 paires de chaussures chaque année. Cela représente 240.000 tonnes ! Collecte en magasin ou conteneur en ville, aujourd’hui, de nombreuses marques et organismes de collecte affirment recycler vos vieux souliers. Mais que valent vraiment ces promesses ? Que deviennent nos souliers en fin de vie ? Donner une seconde vie à un soulier usé est un vrai casse-tête. Ferraille, cuir, caoutchouc, ou textile… une chaussure peut contenir jusqu’à 40 matériaux différents, elle est donc très difficile à démanteler. A tel point qu’aucune solution de recyclage n’existe encore en France. En fait, la très grande majorité de nos chaussures usées est jetée à la poubelle et part directement à l’incinérateur, sans jamais passer par la case recyclage. Un coût économique et surtout… écologique catastrophique car leur fabrication utilise énormément de ressources naturelles.
L’entreprise française TBS a pourtant décidé de se lancer ce défi en concevant une paire de baskets soit disant recyclable à l’infini. Quel est son secret pour parvenir à une telle prouesse? Que cache cet argument marketing écologique ? Pour trouver une usine capable de recycler, la marque a dû se rendre au Portugal. Là-bas, l’usine Bolflex est la seule en Europe à réussir à fabriquer en grande quantité des chaussures neuves avec du vieux.
D’autres chefs d’entreprises ont choisi une autre stratégie. Ils parient sur l’écoconception, c’est à dire fabriquer en consommant moins de ressources. Au beau milieu de la campagne girondine, Marie Viard-Klein la jeune créatrice de la marque Minuit sur Terre, crée des chaussures à base de pomme ou de raisin !
Réalisation : Lauriane David (C. Productions)
A savoir :
300 MILLIONS DE PAIRES DE CHAUSSURES jetées par an
UNE TRENTAINE de matériaux compose une chaussure
90 % des chaussures enfouies ou incinérées avec les ordures ménagères.