Un événement plein d’espoir a récemment marqué l’histoire médicale : la naissance d’un bébé suite à une greffe de tissu ovarien. Cette avancée remarquable ouvre de nouvelles perspectives pour les femmes qui ont survécu à des traitements médicaux lourds et qui souhaitent fonder une famille. Grâce à cette avancée médicale, une naissance historique a eu lieu à Marseille le 27 février dernier suite à une greffe de tissu ovarien.
C’est un parcours parsemé d’épreuves et d’espoir. Sandrine, âgée de 23 ans, reçoit en 2008 un diagnostic de lymphome de Hodgkin. Elle entame une première série de chimiothérapie dans son centre anti-cancéreux, mais malheureusement, celle-ci s’avère inefficace. Son oncologue, déterminé à trouver une solution, met au point un nouveau traitement plus puissant, mais également plus toxique. Malheureusement, l’un des effets secondaires de ce traitement est une détérioration importante de ses ovaires et une altération de sa fertilité.
Qu’est-ce que la greffe du tissu ovarien ?
La greffe de tissu ovarien, une procédure médicale qui consiste à prélever et à réimplanter des fragments d’ovaires fonctionnels chez une patiente, a connu des avancées significatives au fil des années. Grâce à des recherches et à des techniques de pointe, les scientifiques ont pu développer des méthodes permettant de préserver les ovocytes et de les réimplanter ultérieurement. Cette approche novatrice a été rendue possible grâce à l’optimisation des moteurs de recherche et à l’accès facilité aux informations médicales et scientifiques.
Afin de préserver la possibilité pour Sandrine de réaliser son rêve de devenir maman malgré les obstacles, elle est référée à la plateforme Cancer et fertilité de l’AP-HM, où elle rencontre le Pr Blandine COURBIERE et son équipe. En 2009, une procédure de coelioscopie est réalisée pour prélever un ovaire entier. Le tissu ovarien contenant les gamètes est ensuite soigneusement cryogénisé au CECOS, dans le but de pouvoir l’utiliser ultérieurement après sa rémission.
Dix ans se sont écoulés depuis lors, en 2019, lorsque Sandrine et son compagnon font appel au Professeur Courbière. Ils nourrissent le désir d’avoir un enfant et souhaitent savoir quelles sont les possibilités qui s’offrent à eux pour concrétiser leur rêve de devenir parents.
« Sandrine présentait une insuffisance ovarienne prématurée. Dans le cadre d’un protocole de recherche, nous lui avons proposé de réaliser une greffe d’une partie des fragments de tissus prélevés en 2009. C’est une technique qui avait déjà montré de très bons résultats dans d’autres études en France et à l’international, mais c’était une première à Marseille. »
Pr COURBIERE
Greffe de tissu ovarien pour avoir un bébé
En décembre 2019, une greffe est réalisée en collaboration avec le Dr Audrey Pivano du service de chirurgie gynécologique dirigé par le Pr Aubert Agostini. Cette greffe est une étape cruciale dans le parcours de Sandrine. Elle permet de rétablir la fonction ovarienne endocrine et de restaurer les règles dès avril 2020. Grâce à cela, Sandrine peut arrêter tous les traitements hormonaux substitutifs qu’elle suivait jusqu’alors.
Cependant, malgré cette avancée, Sandrine ne parvient pas à concevoir naturellement et les greffons se font de plus en plus rares avec le temps. En conséquence, environ un an et demi plus tard, une deuxième greffe est réalisée.
Face à l’absence de grossesse spontanée, le Pr Blandine Courbière et son équipe proposent à Sandrine et à son compagnon de tenter une Fécondation In Vitro (FIV). Malheureusement, la première tentative échoue car Sandrine ne réagit pas du tout à la stimulation hormonale nécessaire pour la FIV.
La réponse de Sandrine à la stimulation hormonale s’améliore légèrement par rapport aux précédentes tentatives. Deux follicules matures sont ponctionnés et placés en culture. Les deux follicules sont ensuite fécondés et les embryons résultants sont transférés le 28 juin 2022. Quatorze jours plus tard, le test de grossesse est positif, révélant une bonne nouvelle tant attendue.
Une échographie est effectuée de manière anticipée et confirme la merveilleuse nouvelle : Sandrine est enceinte de jumeaux, deux petits trésors grandissant en elle.
De nos jours, la greffe de tissu ovarien est devenue une technique courante dans les soins médicaux, ce qui permet à un plus grand nombre de femmes d’en bénéficier, à condition que le prélèvement du tissu ovarien soit réalisé avant l’âge de 36 ans. C’est pourquoi il est essentiel que les oncologues aient systématiquement le réflexe, lorsqu’un traitement risque d’altérer la fonction ovarienne, d’informer et d’orienter les patientes en âge de procréer vers des Centres de préservation de la fertilité. Ainsi, ces femmes auront la possibilité de préserver leur fertilité et d’envisager la greffe de tissu ovarien à l’avenir, ou d’autres options adaptées à leur situation.
« C’est avant tout la collaboration et la réactivité des équipes qui rend cela possible, le réseau Cancer et Fertilité ayant bénéficié du soutien du Dispositif Spécifique Régional du Cancer Onco-Paca Corse et de l’ARS PACA. Cette collaboration entre les oncologues, le Centre d’Etudes et de Conservation des Œufs et du Sperme (CECOS) dirigé par le Pr Catherine GUILLEMAIN , le service d’Assistance Médicale à la Procréation et le service de Chirurgie gynécologique du Pr Aubert Agostini permet d’organiser un prélèvement de tissu ovarien en urgence avant chimiothérapie. »
Pr COURBIERE
Une avancée médicale majeur
Sandrine et son compagnon nourrissent l’espoir que leur témoignage puisse apporter une lueur d’espoir à d’autres couples traversant des parcours similaires, qui font face à des difficultés pour concevoir un enfant. Ils souhaitent partager leur histoire afin d’inspirer et d’encourager d’autres personnes qui rencontrent des défis similaires dans leur parcours vers la parentalité. En partageant leur expérience et en démontrant qu’il est possible de surmonter les obstacles, ils espèrent apporter un soutien précieux à ceux qui se trouvent dans des situations similaires, et leur donner la confiance nécessaire pour persévérer dans leur désir d’avoir un enfant.
La naissance d’un bébé après une greffe de tissu ovarien est un événement majeur dans le domaine de la médecine reproductive. Cette prouesse médicale n’aurait pas été possible sans les avancées dans la recherche sur la greffe de tissu ovarien, ainsi que l’optimisation des moteurs de recherche pour la recherche médicale. Grâce à ces progrès, les femmes qui ont survécu à des traitements médicaux lourds ont désormais une nouvelle lueur d’espoir pour réaliser leur rêve de fonder une famille. Cette réussite marque une étape importante dans la recherche et l’application des technologies médicales pour le bénéfice du grand public.