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Maladie de Parkinson : chez les femmes, l’activité physique serait déjà bénéfique plus de vingt ans avant le diagnostic

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Découvrez comment une activité physique régulière peut aider à prévenir la maladie de Parkinson chez les femmes. Basée sur une étude de près de 30 ans menée sur 100 000 femmes, cette recherche suggère que l’exercice pourrait réduire le risque de Parkinson de 25%, même 20 ans avant le diagnostic.

La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative qui affecte des millions de personnes dans le monde, et reste sans remède définitif. Cependant, une nouvelle étude de grande envergure offre un nouvel espoir dans la prévention de cette maladie. Menée sur une période de près de 30 ans, cette recherche démontre que l’activité physique régulière chez les femmes pourrait considérablement réduire le risque de développer la maladie de Parkinson. Même plus impressionnant, ces avantages de l’exercice seraient perceptibles jusqu’à 20 ans avant le diagnostic de la maladie.

La maladie de Parkinson est un trouble du cerveau qui évolue lentement, provoquant des problèmes de mouvement et de coordination. C’est la deuxième maladie neurodégénérative la plus courante en France. À ce jour, il n’y a pas de remède définitif, d’où l’importance de trouver des moyens de prévenir son apparition.

Des scientifiques de l’Inserm, de l’Université Paris-Saclay, de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ), et de Gustave Roussy ont mené une étude de près de trois décennies pour explorer cette question.

L’activité physique chez les femmes : une piste de prévention contre Parkinson

Des recherches antérieures ont suggéré que les personnes actives physiquement ont un risque réduit de développer la maladie de Parkinson. Cependant, peu de ces études ont inclus suffisamment de femmes pour confirmer cette tendance dans cette population spécifique. De plus, ces études ont souvent un suivi court avec une seule évaluation de l’activité physique, ce qui peut introduire des biais, notamment celui de la « causalité inverse ».

Ce biais peut se produire lorsque des symptômes préliminaires de la maladie de Parkinson (comme la constipation, les troubles du sommeil et de l’odorat, et les légers troubles de la motricité) apparaissent des années avant le diagnostic formel. Ces symptômes peuvent entraîner des changements dans les comportements, comme le niveau d’activité physique, ce qui peut fausser les résultats de l’étude.

L’activité physique réduit le risque de Parkinson même 20 ans avant le diagnostic

Alexis Elbaz, chercheur à l’Inserm au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations, a dirigé une équipe qui a étudié l’impact de l’activité physique sur l’apparition de la maladie de Parkinson chez les femmes de la cohorte E3N sur une période de 29 ans. Cette cohorte, suivie depuis 1990, comprend près de 100 000 femmes, ce qui en fait le plus grand groupe de femmes suivies pour la maladie de Parkinson dans le monde.

L’équipe a utilisé six questionnaires individuels remplis à différents moments pour estimer l’évolution de l’activité physique des participantes sur la période de 29 ans. Les données ont permis de comparer l’activité physique avant le diagnostic chez les femmes atteintes de la maladie et chez celles qui n’étaient pas malades.

Un suivi de près de 30 ans pour une étude de grande envergure

Pour réduire le biais de causalité inverse, les chercheurs ont examiné l’impact de l’activité physique évaluée plus de 5, 10, 15 et 20 ans avant le diagnostic sur le risque de développer la maladie de Parkinson.

Ils ont constaté que plus les femmes étaient actives, moins elles étaient susceptibles de développer la maladie de Parkinson, même lorsque l’activité physique était évaluée plus de 20 ans avant le diagnostic. Les femmes les plus actives avaient un risque réduit d’environ 25 % de développer la maladie par rapport aux moins actives.

Il a été observé que les femmes atteintes de la maladie étaient généralement moins actives que les autres tout au long de l’étude, y compris plus de 20 ans avant le diagnostic. Cela suggère que les symptômes préliminaires de la maladie peuvent effectivement entraîner une baisse de l’activité physique chez les femmes qui développeront la maladie mais qui n’ont pas encore été diagnostiquées.

 

[1]Le taux de femmes atteintes de la maladie de Parkinson dans la cohorte est similaire au taux en population générale en Europe sur la même période de temps.
[2]La notion d’« activité physique » va au-delà de la seule pratique sportive. Dans cette étude, elle est quantifiée par la distance de marche quotidienne, le nombre de marches d’escalier montées, les déplacements à vélo, le temps passé dans les activités ménagères légères et intenses, le temps dédié à des activités récréatives légères (jardinage, sport d’intensité modérée) et intenses (sport intensif).

 

Sources :

Association of physical activity and Parkinson’s disease in women: Long-term follow-up of the E3N cohort study

Berta Portugal, PhD candidate1; Fanny Artaud, PhD1; Isabelle Degaey, MD1; Emmanuel Roze, MD, PhD2; Agnes Fournier, PhD1; Gianluca Severi, PhD1,3; Marianne Canonico, PhD1; Cécile Proust-Lima, PhD4; Alexis Elbaz, MD, PhD1

1. Université Paris-Saclay, UVSQ, Gustave Roussy, Inserm, U1018, Team « Exposome, Heredity, Cancer, and Health », CESP, 94807, Villejuif, France.
2. AP-HP, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Neurology Department, Paris, France; Sorbonne Université, France; Inserm U1127, CNRS 7225, Brain Institute, Paris, France.
3. Department of Statistics, Computer Science, Applications G. Parenti (DISIA), University of Florence, 50134 Florence, Italy.
4. Université Bordeaux, Inserm, Bordeaux Population Health Research Center, UMR1219, F-33000 Bordeaux, France

Ces résultats ont été publié dans la revue Neurology, mai 2023
https://doi.org/10.1212/WNL.0000000000207424

 

 

INSERM

 

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