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Liens entre le microbiote intestinal et les maladies neurologiques

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Les chercheurs viennent de découvrir les relations entre le microbiote intestinal et les maladies neurologiques. Explications.

Voici le lien que les chercheurs viennent de mettre en évidence entre le microbiote intestinal et les maladies neurologiques avec pour exemple la Maladie de Parkinson et la Sclérose en Plaque.

Maladie de Parkinson : les postbiotiques fabriqués par les bactéries intestinales permettent d’aider au diagnostic et d’évaluer la sévérité de la maladie

 

Une équipe de chercheurs taïwanais a cherché à déterminer si les acides gras à chaîne courte AGCC permettent de discriminer les patients Parkinson d’individus sains, et s’il y avait une corrélation avec la sévérité de la maladie. Ils ont analysés les niveaux plasmatiques et fécaux de plusieurs sous-types d’AGCC (que nous appelons postbiotiques) ainsi que le microbiote intestinal de 181 participants (96 patients atteints de maladie de Parkinson et 85 témoins En parallèle, l’impact moteur et cognitif de la maladie ont été étudiés.

Les résultats de l’étude ont fait l’objet d’une publication dans Neurology 2022.

Les concentrations d’acides gras à chaîne courte AGCC dans les selles sont plus basses chez les patients parkinsoniens

–      Les concentration (acide butyrique, acide valérique et acide propionique) dans les selles chez les patients Parkinsoniens étaient plus bas que chez les patients témoins, tandis que les niveaux plasmatiques étaient, à l’inverse, augmentés par rapport aux individus sains.

Les concentrations d’AGCC sont corrélées au stade de la maladie et au degré de sévérité des symptômes moteurs et cognitifs

–       Les quantités fécales des mêmes AGCC étaient réduites chez les patients avec un Parkinson au stade avancé en comparaison des patients atteints d’un stade précoce de la maladie.

–       Des symptômes cognitifs plus importants sont couplés à une faible concentration d’acide butyrique au niveau fécal, ainsi qu’à des concentrations plasmatiques d’acides butyrique et valérique plus élevées. Il y a donc un lien entre le microbiote intestinal et les maladies neurologiques.

La composition du microbiote intestinal des patients est également liée aux AGCC

–       L’étude montre que la diversité du microbiote des patients parkinsoniens était différente de celle des patients sains.

Cette étude met en lumière le fait que les concentrations en AGCC sont corrélées avec l’abondance de bactéries pro-inflammatoires (Clostridiales et Ruminococcus), en particulier pour l’acide propionique. Ceci vient conforter l’hypothèse que l’inflammation intestinale est positivement associée à l’aggravation de la maladie.

Un régime pauvre en viande pourrait améliorer les patients atteints de sclérose en plaques (SEP) par le biais du microbiote intestinal

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurodégénérative auto-immune qui concerne 2,5 millions de personnes dans le monde.

Une récente étude publiée dans EBiomedecine, met en évidence un réseau d’associations entre la consommation de viande, l’augmentation de certains métabolites sanguins et de marqueurs pro-inflammatoires, et d’une diminution des bactéries dont le rôle est de digérer les polysaccharides pathogènes.

Pour la première fois, une équipe de recherche s’est intéressée aux interconnexions entre le régime alimentaire, le système immunitaire, le métabolisme et le microbiote intestinal dans le développement et la progression de la SEP.

Cette approche inédite a fait l’objet d’une étude de 6 mois. Le sang et les selles des 49 participants (24 patients atteints de SEP et non traités et 25 individus non malades) ont été prélevés au début de l’étude et 6 mois plus tard. Il était également demandé aux participants de consigner ce qu’ils avaient mangé à chaque repas.

Il a été ainsi constaté que la consommation de viande était supérieure chez les patients atteints de SEP. Il a été donc mis en évidence des voies d’interaction entre l’alimentation, le microbiote intestinal et la réponse immunitaire sanguine.

Pour les auteurs, ces résultats laissent suggérer qu’une restriction alimentaire en viande ou en méthionine pourrait faire diminuer le nombre de cellules inflammatoires circulantes TH7 chez les patients SEP et engendrer ainsi une action thérapeutique.

 

William Berrebi

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