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Il est grand temps de changer d’air !

pollution air
La mauvaise qualité de l’air peut provoquer des maladies cardiovasculaires, des troubles respiratoires, le cancer du poumon, des difficultés respiratoires et d’autres maladies. Certains polluants peuvent entraîner une eutrophisation, une réduction des rendements agricoles et une diminution de la croissance des forêts et avoir des répercussions sur le climat.  Seule solution : agir !

Les émissions de plusieurs polluants ont diminué au cours des dernières années, ce qui a conduit à une amélioration de la qualité de l’air dans certaines zones. Cependant, ces réductions ne se sont pas toujours traduites par une baisse correspondante des concentrations de polluants atmosphériques. Les problèmes persistants en matière de qualité de l’air exigent des efforts supplémentaires pour atténuer les émissions de plusieurs polluants.

Pour Sandrine BELIER, eurodéputée EELV du Grand Est et membre de la commission Environnement :  » Le manque d’empressement de la Commission européenne face à ce problème sanitaire grave est particulièrement inquiétant. Les alertes à la pollution atmosphérique se multiplient notamment en France. Il est urgent de fixer de nouveaux seuils pour limiter l’effet sur la santé des particules fines et autres affections respiratoires en Europe. Selon une récente étude de l’Agence européenne pour l’environnement, le décès prématuré de 420 000 personnes était dû à un air pollué en 2010. Combien de morts devons-nous encore attendre avant que des mesures concrètes ne soient adoptées et appliquées ? Il est grand temps de changer d’air et de légiférer pour que la santé et la vie des citoyens soient une priorité. J’espère que le Parlement européen et les États membres sauront redonner un souffle nouveau aux ambitions européennes en la matière. »

Les principaux polluants atmosphériques

•  Les particules (PM) constituent le risque sanitaire le plus grave lié à la pollution atmosphérique dans l’UE et entraînent une mortalité prématurée. Les auteurs du rapport estiment qu’en 2010, 21 % de la population urbaine a été exposée à des concentrations de PM10 supérieures aux valeurs limites journalières les plus strictes de l’UE destinées à préserver la santé. Jusqu’à 30 % de la population urbaine a été exposée à des concentrations de particules plus fines, les PM2,5, supérieures aux valeurs limites annuelles (moins strictes) de l’UE. Selon les niveaux de référence de l’OMS, qui sont encore plus stricts que ceux imposés par la législation de l’UE, respectivement jusqu’à 81 % et 95 % des citadins ont été exposés à des concentrations de particules qui dépassent les valeurs de référence fixées pour la protection de la santé humaine, ce qui souligne l’urgence de réexaminer prochainement la législation en matière de qualité de l’air.

•   L’ozone (O3) peut être à l’origine de problèmes respiratoires et entraîner une mortalité prématurée. L’exposition à ce polluant est très élevée dans les villes; en effet, 97 % des habitants des zones urbaines de l’UE ont été exposés en 2010 à des concentrations d’ozone supérieures au niveau de référence de l’OMS. 17 % ont été exposés à des concentrations supérieures à la valeur cible de l’UE pour l’ozone. En 2009, 22 % des terres arables en Europe ont été exposées à des concentrations d’ozone préjudiciables, ce qui s’est soldé par des pertes agricoles.

•   Le dioxyde d’azote (NO2) est une cause majeure d’eutrophisation (croissance excessive des algues et des végétaux dans l’eau) et d’acidification, et contribue également à la formation de particules et d’ozone. En 2010, 7 % des Européens vivant en milieu urbain ont été exposés à des niveaux de NO2 supérieurs aux valeurs limites de l’UE. Dans de nombreux pays européens, les émissions d’oxydes d’azote dépassent encore les plafonds d’émission fixés par la législation de l’UE et dans le cadre des accords des Nations unies.

•   Le benzo(a)pyrène (BaP) est un agent cancérogène. Une proportion considérable de la population urbaine de l’UE (20 à 29 % entre 2008 et 2010) a été exposée à des concentrations dépassant la valeur cible de l’UE, qui doit être respectée d’ici à 2013. L’augmentation des émissions de benzo(a)pyrène en Europe au cours des dernières années est donc préoccupante.

   En ce qui concerne le dioxyde de soufre (SO2), des progrès notables ont été enregistrés: les émissions ont été réduites de manière significative au cours des dernières années grâce à la législation de l’UE qui exige l’utilisation de technologies d’épuration des émissions et une plus faible teneur en soufre des carburants. 2010 a été la première année où la population urbaine de l’UE n’a pas été exposée à des concentrations de dioxyde de soufre supérieures à la valeur limite de l’UE.

•   Dans l’UE, les concentrations de monoxyde de carbone, de benzène et de métaux lourds (arsenic, cadmium, nickel, plomb) dans l’air extérieur sont généralement faibles, localisées et sporadiques, avec peu de cas de dépassement des valeurs limites et valeurs cibles fixées par la législation de l’UE.

Pour Michèle RIVASI, eurodéputée EELV du Sud Est et membre de la Commission Environnement : « Les États membres doivent cesser de subventionner les énergies fossiles et appliquer des normes drastiques sur les technologies polluantes, pour enfin donner un véritable prix à la pollution qui poussera l’industrie à innover et les consommateurs à revoir leurs comportements d’achat. En France, la dépendance au diesel est le fruit d’une niche fiscale qui pénalise la santé des Français et grève les comptes de la sécurité sociale (1). C’est aussi au Gouvernement de sensibiliser la population, par des campagnes d’informations plus appuyées, sur la nécessité de choisir des modes de transports peu polluants, et d’adapter leurs comportements aux pics de pollution. Il n’y a pas que la pollution de l’air extérieur qui pose problème: il faut aussi veiller aux niveaux de pollution à l’intérieur des bâtiments, en sensibilisant à l’utilisation de produits chimiques omniprésents dans les espaces confinés!« 

(1)    Il y a perte de recettes fiscales de près de 7 milliards d’euros en 2011, liée aux exonérations dont bénéficient les véhicules diesel (rapport de la cour des comptes du 1er mars 2013)

Pour de plus amples informations:

http://ec.europa.eu/environment/air/quality/index.htm

http://www.eea.europa.eu/themes/air

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