La « cheapflation », ou l’art de modifier discrètement les recettes tout en augmentant les prix est un phénomène que dénonce régulièrement foodwatch. Voici les 6 marques épinglés par l’association à cause des recettes modifiées et des prix gonflés en cachette.
Vous êtes-vous déjà demandé jusqu’où iront certaines grandes marques dans la modification de la compostions de leurs produits sans en informer clairement les consommateurs ? Aujourd’hui, foodwatch met en lumière six noms bien connus pour leur pratique de la « cheapflation » : After Eight (Nestlé), Bordeau Chesnel, Findus, Fleury Michon, Maille (Unilever) et Milka (Mondelez). Ces marques ont toutes changé les ingrédients de leurs recettes, entrainant une augmentation significative du prix au kilo de leurs produits, parfois jusqu’à 47 %. Cette pratique, très difficile à détecter au goût, semble affecter la qualité des produits, avec une réduction des ingrédients considérés comme de qualité (comme la viande ou le poisson), l’utilisation d’huile de palme à la place de l’huile de tournesol, ou encore moins d’œufs dans la mayonnaise. foodwatch vous invite à questionner ces marques, leurs distributeurs et leurs représentants sur ces changements opérés en toute discrétion.
Qu’est-ce que la « cheapflation » ?
Le terme « cheapflation » combine « cheap » (bon marché ou de mauvaise qualité en anglais) et inflation, décrivant la pratique consistant à réduire, éliminer ou remplacer un ingrédient par un autre bien moins cher et de qualité inférieure. Les recettes sont modifiées discrètement, alors que le prix au kilo des produits augmente sensiblement. Cette stratégie demande une vigilance constante de la part de foodwatch et des consommateurs pour identifier ces pratiques douteuses de l’industrie agroalimentaire.
Les conséquences de la « cheapflation » se font ressentir à double titre pour les consommateurs, qui se retrouvent à payer plus pour des produits de piètre qualité. Et ces marques justifient leurs actions par les récentes crises économiques, mais la question demeure : jusqu’où iront-elles dans cette voie ?
6 marques dont les recettes ont été modifiées et les prix gonflés
Des exemples concrets de « cheapflation »
Cheapflation – After Eight
After Eight a enrichi ses chocolats avec différents types de matières grasses végétales, y compris de l’huile de palme, considérée par de nombreux consommateurs comme moins bonne tant pour la santé que pour l’environnement, entraînant une augmentation de 7,4 % du prix au kilo, malgré l’inflation.
Cheapflation – Bordeau Chesnel
Bordeau Chesnel a réduit la quantité de viande de poulet dans ses spécialités charcutières et a substitué la graisse de canard par des huiles végétales, tout en passant à une viande d’origine européenne plutôt que française, ce qui a conduit à une augmentation de 31 % du prix au kilo.
Cheapflation – Findus
Findus a diminué la portion de chair de poisson dans son colin d’Alaska à la bordelaise, accompagné d’une hausse de 47 % du prix au kilo, dépassant nettement l’inflation.
Cheapflation – Fleury Michon
Fleury Michon a réduit la quantité de chair de poisson dans ses bâtonnets « Le Moelleux », résultant en une augmentation de 40 % du prix au kilo, une modification qui altère également le Nutri-Score du produit.
Cheapflation – Maille
Cheapflation – Milka
Milka a remplacé l’huile de tournesol par de l’huile de palme dans ses cookies « choco » Sensations, aboutissant à une augmentation de 27 % du prix au kilo, malgré les préoccupations environnementales et de santé liées à l’huile de palme.
Audrey Morice de foodwatch expliqe : « Nous comprenons les difficultés d’approvisionnement des fabricants et leur droit de modifier leurs recettes. C’est l’opacité de la cheapflation qui fâche, doublée d’une hausse de prix qui fait mal en ces temps d’inflation. On a l’impression que les industriels maintiennent leurs marges sur le dos des consommateurs ».
Comment lutter contre la cheapflation ?
La « cheapflation » reflète les stratégies des industriels de agroalimentaires de faire face aux crises, telles que les difficultés d’approvisionnement et la hausse des coûts des matières premières. Cependant, foodwatch et les consommateurs doivent rester vigilants face à ces pratiques mensongères, encourageant un dialogue ouvert et transparent avec les marques concernées.
Si vous souhaitez signer la pétition contre les pratiques trompeuses de l’industrie alimentaires cliquez ICI