Avec le coronavirus on ne parle que d’eux ou presque. Eux, ce sont les gels hydroalcooliques. Mais c’est quoi au juste? C’est fabriqué où et comment? Peut-on en faire soi-même? Autant de questions sur tout ce que vous devez savoir sur les gels hydroalcooliques dont vous trouverez les réponses.
A quoi servent ces gels hydroalcooliques ? Des produits recommandés en période épidémique
(Mise à jour le 1er juillet 2021) Les gels hydroalcooliques sont des produits désinfectants qui ont le pouvoir de rompre la chaîne de l’infection en s’attaquant ou désactivant les micro-organismes de type virus ou bactéries qui circulent. Cette solution contient de l’alcool qui est l’actif agissant sur les microorganismes, un adoucissant (pour préserver l’hydratation de la peau) et un gélifiant qui permet d’obtenir une texture moins liquide pour une facilité d’application. Il peut également parfois renfermer un parfum car l’odeur de l’alcool n’est pas très agréable. Ce produit est massivement utilisé et recommandé en période épidémique pour enrayer la propagation des virus.
Où sont-ils fabriqués et par qui ? Un made in France dominant
Ils sont fabriqués en France par une dizaine d’entreprises adhérentes* des fabricants de produits d’entretien et d’hygiène (l’Afise). La plupart de ces entreprises ont leur site de production sur le territoire français. C’est donc une production française qui s’exporte à l’étranger. Ces fabricants opèrent souvent sur deux marchés distincts ou sur l’un des deux : celui à destination du grand public avec des produits que le consommateur retrouve chez le distributeur (pharmacie, grandes et moyennes surfaces) et celui du monde professionnel pour l’entretien et la désinfection des hôpitaux, des collectivités, des crèches…
Y-a-t -il un risque de pénurie ? Une mobilisation exceptionnelle pour assurer la production
Certains distributeurs ont connu ces derniers jours une rupture de stock liée à la demande exceptionnelle de gels hydroalcooliques. Pour faire face à ce pic de la demande, les fabricants ont augmenté leurs capacités de production en intensifiant les cadences des unités de production et en passant de 2/8 à 3/8, en embauchant des intérimaires pour accélérer la production, fonctionnant la nuit voire 7 jours sur 7. Les fabricants sont en phase de production à plein régime pour éviter les risques de pénurie.
Il y a aujourd’hui un marché en tension sur l’approvisionnement en matière première mais pas de risque de rupture en approvisionnement car les matières premières comme les emballages ne viennent pas de Chine et d’Asie contrairement à d’autres secteurs mais de France et d’Europe. Certes, il peut y avoir quelques retards de livraison compte tenu du pic de la demande mais pas de pénurie de gels hydroalcoolique à ce stade. Nos industriels travaillent actuellement en flux tendus, ne stockent pas leur production et envoient directement leurs productions à leurs clients grossistes et distributeurs.
A quel point la demande a-t-elle explosé ? Une accélération impressionnante
On estime que depuis l’arrivée de l’épidémie de Covid 19 en Europe et particulièrement en France et en Italie, la demande en gel hydroalcoolique a été multipliée par 6 voire 8. A titre d’illustration, l’un de nos adhérents a produit en deux mois l’équivalent de ce qu’il avait produit l’an dernier en gel hydroalcoolique.
Faire son gel soi-même à la maison ? Attention à l’éthanol qui est inflammable
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a dévoilé une recette de fabrication**. Ce guide de préparation est destiné aux professionnels de la pharmacie. Il faut donc être très vigilant sur les recettes qui fleurissent sur les blogs et les réseaux sociaux et nous déconseillons de s’improviser « apprenti chimiste » dans sa cuisine. L’éthanol à plus de 90% est une matière inflammable et il faut avoir les ustensiles adaptés pour préparer le mélange dans les bonnes proportions, seules efficaces contre le virus. Il est essentiel de rappeler qu’un gel inefficace est un gel qui ne protège pas. Pour rappel, les produits présents sur le marché ont fait l’objet de tests d’efficacité selon des normes internationales pour vérifier qu’ils répondaient bien aux attentes visées.
L’intérêt de la désinfection dans ce type de contexte ? Un rempart crucial
Malheureusement le covid 19 est là pour nous rappeler que nous sommes vulnérables dans ce type de crise sanitaire mondiale et combien l’utilité des produits de désinfection et de nettoyage dans pareil contexte est avérée, seul rempart pour éviter la propagation des épidémies.
Gels hydroalcooliques : s’assurer de leur efficacité face au coronavirus
Depuis le début de la pandémie de la Covid-19 et la préconisation des gestes barrières, l’utilisation des solutions et gels hydroalcooliques pour se désinfecter les mains est devenue un geste quotidien, lorsque le lavage à l’eau et au savon n’est pas possible. Un produit conservé plusieurs mois au fond d’un sac ou dans un distributeur avec pompe doseuse à l’entrée d’un bâtiment garde-t-il son efficacité ? L’Anses vient de publier une note sur la question.
La teneur en alcool des gels reste-t-elle stable dans le temps ?
L’efficacité virucide des gels et des solutions hydroalcooliques repose sur la concentration en alcool. Or, il existe un risque que celui-ci s’évapore avec le temps. L’agence a soumis des produits hydroalcooliques, fabriqués selon les formules établies par l’arrêté du 13 mars 2020, à plusieurs scénarios de conservation et d’utilisation représentatifs:
- Un flacon de poche (100 mL), destiné à une utilisation personnelle : utilisé une fois par semaine pendant 5 mois.
- Un flacon de 500 mL pour un usage modéré avec pompe doseuse : utilisation toutes les deux heures pendant 8 à 10 heures, sur 3 semaines.
- U flacon de 1L avec une pompe doseuse, destiné par exemple à une entrée de magasin : usage intensif, toutes les 5 minutes pendant 8 à 10h, sur 3 jours.
- Un bidon de recharge de 5 L, avec ouverture journalière pendant 15 min pour un transvasement de 200 mL, durant 5 semaines.
Résultat : seuls les produits dans un flacon avec une pompe doseuse qui sont utilisés modérément ont vu leur teneur en alcool diminuer de 5 à 10 % en trois semaines. « Les pompes sont moins hermétiques que les bouchons, l’alcool s’évapore plus facilement », explique Catherine Gourlay-Francé, directrice adjointe de l’évaluation des produits réglementés à l’Anses. Pour s’assurer d’utiliser des produits efficaces, il faut donc choisir le type de contenant le plus adapté à la fréquence d’utilisation, en réservant les flacons munis d’une pompe à une utilisation fréquente.
Plus de de 99,99 % des coronavirus éliminés
Il faut bien choisir son produit hydroalcoolique, l’ensemble de ces produits n’étant pas spécifiquement conçus pour être efficaces contre les coronavirus au cours du temps. Pour compenser l’éventuelle diminution de la teneur en alcool au cours du temps, l’Anses recommande d’utiliser des produits hydroalcooliques ayant une concentration en alcool (éthanol ou isopropanol) d’au moins 65 %.
Des essais, menés sur les produits hydroalcooliques fabriqués pour lutter contre la pandémie, selon les formules décrites dans l’arrêté du 13 mars 2020, ont montré que les produits dont la teneur en alcool mentionnée sur l’étiquette est d’au moins 65 % éliminent plus de 99,99 % des virus enveloppés, y compris les coronavirus.
Les gels et solutions portant les mentions « virucide selon la norme EN 14476 », « solution hydro-alcoolique recommandée par l’Organisation mondiale de la santé pour l’antisepsie des mains » ou « gel hydro-alcoolique pour l’antisepsie des mains – arrêté dérogatoire » sont reconnus pour leur efficacité contre les coronavirus.
Quelques conseils pour conserver son gel hydroalcoolique
Pour s’assurer de l’efficacité des produits hydroalcooliques, il est recommandé de :
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D’autres moyens de se prémunir contre les virus ? Les produits désinfectants
Il existe une alternative au gel : se laver les mains régulièrement à l’eau et au savon comme le préconise toutes les autorités de santé.
Par ailleurs il existe d’autres produits désinfectants complémentaires pour éviter les contaminations de virus et de bactéries :
- Le lavage à 60% du linge permet d’éliminer les virus et bactéries quand un membre de la famille est contaminé. Les lessives désinfectantes permettent d’obtenir le même résultat à basse température pour les textiles fragiles.
- Les désinfectants pour sols et surfaces qui sont utilisés dans et sur les zones à risques de contamination comme les toilettes, les espaces de passage, les bureaux et les transports en commun,
- Les nettoyants pour les tablettes et les téléphones portables…
La désinfection de l’espace public et des foyers fait partie des protocoles d’hygiène essentiels pour éviter des problèmes plus graves de santé publique.
Quelles sont les différences entre un gel hydroalcoolique et un savon pour se désinfecter les mains ?
Savons :
Se laver les mains à l’eau et au savon est aussi efficace qu’utiliser une solution hydro-alcoolique pour se débarrasser du virus. Les mécanismes d’action ne sont pas les mêmes. Mais il a été prouvé que se laver régulièrement les mains est le meilleuir geste barrière en cas d’épidémie
Gels hydro-alcooliques :
Ce sont des produits désinfectants qui ont le pouvoir de rompre la chaîne de l’infection en s’attaquant ou désactivant les micro-organismes de type virus qui circulent.
C’est pourquoi, leur utilisation est fortement recommandée par les autorités de santé dans la lutte contre la pandémie du Covid-19.
Pour le choix d’un gel hydroalcoolique efficace, l’une des trois conditions doit être remplie :
- la mention « Virucide » ou « Élimine les virus » est présente sur l’étiquette. Cela signifie que l’efficacité du produit a été testée selon la norme européenne EN 14 476.
- ou La mention de la norme EN 14 476 figure directement sur le produit.
- ou Le produit contient a minima 60% d’alcool en volume.
Mécanismes d’action Savon vs Gel hydroalcoolique
2 mécanismes d’actions pour une efficacité équivalente
- Concernant le gel hydro-alcoolique, la solution contient de l’alcool qui est la substance active qui élimine les microorganismes. L’alcool a des propriétés bactéricides et virucides.
- Concernant le savon, le mécanisme est différent. Les molécules de savon ont une affinité à la fois pour l’eau (tête hydrophile) et pour les corps gras (queue lipophile). La queue lipophile des molécules va emprisonner la saleté présente sur la peau (impuretés, graisses, microorganismes, cellules mortes…) et former un complexe qui sera capté par l’eau grâce à la tête hydrophile pour être éliminé lors du rinçage.
*AC Marca Ideal, Prodene klint, Eyrein Industrie, Christeyns, Kersia, Orapi, Ecolab ; Diversey ; Milton, HTS Bio, Juva Santé Laboratoires