En 2020, la schizophrénie reste associée dans l’inconscient collectif à la folie, la violence et la peur, condamnant ainsi à l’exclusion les près de 700 000 personnes en France touchées par cette maladie. Pourtant la recherche avance et soigner la schizophrénie est désormais possible. État des lieux des dernières recherches et des nouveau traitements.

La schizophrénie, une pathologie qui reste méconnue du grand public, et notamment des jeunes

La schizophrénie est une maladie du cerveau appartenant à la famille des psychoses. Ce trouble psychique touche en France environ 660 000 personnes, sans distinction de sexe ou de milieu social. La maladie se manifeste principalement au début de l’âge adulte (entre 15 et 25 ans) et évolue par épisodes. Elle se caractérise par des symptômes souvent qualifiés d’étranges (par exemple, hallucinations auditives et visuelles, idées délirantes, propos incohérents), mais également par des symptômes tels que la dépression, l’apathie, et des troubles cognitifs (troubles de la mémoire, de la motricité et de l’attention). Ces deux derniers groupes sont sans conteste ceux qui handicapent le plus les patients dans leur quotidien, provoquant un repli sur soi et une désinsertion sociale. Fondamentalement méconnue, la schizophrénie est victime de nombreuses idées fausses et de préjugés véhiculés auprès du grand public, notamment par les médias. La maladie demeure ainsi associée dans l’inconscient collectif à la violence et à la peur… Pourtant, soigner la schizophrénie est aujourd’hui possible.

La recherche avance : soigner la schizophrénie est possible

Depuis quelques années, les chercheurs ont réalisé d’incroyables progrès dans des centres spécialisés, afin d’améliorer la pertinence du diagnostic, la prise en charge au sens large et, ainsi, la qualité de vie des personnes souffrant de troubles psychiques, notamment de schizophrénie. Que les recherches soient fondamentales, cliniques ou appliquées, grâce aux efforts conjugués de spécialistes (neurologues, biologistes, psychiatres, psychologues, infirmiers, mathématiciens, sociologues, etc.) travaillant dans de très nombreux domaines (par exemple, cognition, imagerie, médicaments et leurs effets secondaires, gestion des émotions, immunologie), elles contribuent à révolutionner la psychiatrie.

  • Origine auto-immune : formes est auto-immune différents.

on est maintenant certain qu’il existe diverses formes et origines de la maladie. L’une des comme le montre les recherches de Laurent Groc. Les traitements sont alors complètement différents

  • Diagnostic sanguin : il y a encore quelques mois, seuls des symptômes observés durablement permettaient de diagnostiquer une schizophrénie. Certaines formes de schizophrénie peuvent désormais être identifiées, voire prédites, grâce à un simple prélèvement sanguin.
  • Traitement médicamenteux : pour stabiliser un patient, il est très difficile d’identifier le bon dosage et la bonne molécule, ce qui est un aspect très frustrant de la maladie. Les recherches de Nicolas Glaichenhaus visent à prédire la réponse des patients.
  • Symptômes hallucinatoires : il est désormais possible de dompter ses symptômes d’hallucinations auditive, comme le montre les recherches de Mark Hayward et sa « Clinique des voix ».
  • Gestion des émotions : les difficultés de gestion des émotions sont parmi les symptômes les plus résistants. Jérôme Favrod a mis au point un programme pour réapprendre à vivre des émotions positives.
  • « Aujourd’hui, se rétablir de la schizophrénie n’est plus une fiction ! La recherche a suffisamment avancé pour que la psychiatrie fasse sa révolution. C’est un incroyable espoir pour ces jeunes de 15-25 ans dont le parcours de vie est chamboulé par la schizophrénie. Rendre accessible ces recherches, c’est aussi mieux faire connaître la schizophrénie et tordre le cou aux fausses croyances qui stigmatisent tant ceux qui en souffrent », explique Jean-Christophe Leroy, président de l’Association des Journées de la Schizophrénie. Et il ajoute : « On constate une incroyable effervescence de la recherche à travers le monde et des avancées concrètes. Ces avancées ont du mal à passer dans la pratique. Chacun doit savoir qu’il existe des solutions. »

Schizophrénie: les chiffres clés

  • 660 000 personnes touchées en France, soit 1 personne sur 100
  • 30% des personnes souffrant de schizophrénie ne sont pas suivies
  • 57% des patients sont des hommes, 43% sont des femmes
  • Sur la vie entière, 40% des personnes atteintes tentent de se suicider et 10% de toutes les personnes souffrant de schizophrénie mettent fin à leurs jours.
  • L’OMS classe la schizophrénie dans le groupe des 10 maladies entraînant le plus d’invalidité
  • L’espérance de vie des patients est en moyenne de 10 ans inférieure à celle de la population générale
  • En France, la schizophrénie représente 20% des hospitalisations psychiatriques
  • Dans 80% des cas, les symptômes s’améliorent dès qu’ils sont traités

« SCHIZO » La 1ere série scientifique fondée sur des faits réels et cautionnée par un comité d’experts sur la schizophrénie

Le pitch : Alice est une lycéenne insouciante et épanouie. Pourtant, quelques semaines après sa rentrée, l’enthousiasme retombe. Des signes intriguent la jeune femme: des sonneries intempestives, le comportement suspect de ses camarades, le sentiment d’être constamment sous surveillance… Elle s’interroge : est-elle la seule à remarquer ces faits étranges ? Mais, dans son enquête, sera-elle prête à admettre que le problème vient peut-être d’elle ?

Le site rendra également accessibles au grand public plus de 40 recherches : il deviendra ainsi le site de référence en matière de recherche sur la schizophrénie.

Cette campagne originale, imaginée par l’agence CYCA Creative Hub et réalisée par L’imagerie Films, sera dévoilée au public selon la mécanique suivante :

  • Un teaser sera diffusé dans les salles de cinéma, à la télévision et sur les réseaux sociaux.
  • Un pilote, épisode zéro marqué par un « twist final », sera accessible en ligne sur schizo-thefiction.com dès le 11 mars.
  • Ce site permettra de décrypter les premiers symptômes d’une décompensation psychotique.
  • La schizophrénie fait peur. On l’associe encore trop souvent à la folie, à la violence et à la peur. Lorsqu’elle fait la une des médias, c’est dans la rubrique des faits divers. Le cinéma n’est souvent pas en reste en termes de clichés. En utilisant les codes attractifs de la série, nous captons l’intérêt de la génération Netflix avide de ‘drama à sensations’. Avec le comité d’experts, nous avons mis un soin tout particulier à rester très proches de la réalité, tout en maintenant l’intensité émotionnelle», souligne Maël Sevestre, le réalisateur.
  • La fiction pour interpeller et déstigmatiser la schizophrénie

Pour renforcer son dispositif d’information grand public, l’Association des Journées de la Schizophrénie va déployer une nouvelle campagne de communication basé sur le levier original de l’annonce du lancement d’une nouvelle série : « SCHIZO ».

Un principe créatif attractif dont l’objectif est d’inciter les 15-35 ans, grands consommateurs de séries, à s’intéresser à ce sujet sensible et à mieux comprendre la réalité de la maladie. Pour au final, contribuer à briser le tabou.

Incitatif et participatif, ce concept a pour ambition de devenir une véritable production audiovisuelle.

A lire

Le travail qui guérit

Le psychiatre Jean-Michel Oughourlian s’est immergé dans les extraordinaires « usines apprenantes » de la Fondation Amipi où le travail guérit. L’entreprise est un lieu de production, c’est aussi un lieu où se fabrique l’être humain.
Elles sont six, réparties entre Nantes, le Mans, Tours et Cholet. Six usines où sont fabriqués les système de câblages électriques équipant les voitures haut de gamme de PSA et Renault, entre autres. Leur particularité ? Tous leurs opérateurs (700 sur un effectif total de 830 personnes) sont des handicapés mentaux : porteurs de trisomie 21, souffrant d’autisme, de schizophrénie, de retards cognitifs importants, etc. Pourtant, ils travaillent tous. Ils ont un salaire, des contraintes (les horaires, le rendement, la qualité), en somme une vie professionnelle (et personnelle) normale. Et un objectif : la réinsertion en milieu « classique » (usine, entrepôt, commerce…). Le psychiatre Jean-Michel Oughourlian s’est immergé dans ces extraordinaires « usines apprenantes » de la Fondation Amipi – Bernard Vendre. Son constat ? « L’usine réussit là où la psychiatrie a échoué. A l’hôpital, beaucoup parmi ces opérateurs seraient des légumes. Là, ils progressent. » C’est le travail qui guérit. L’entreprise est un lieu de production, c’est aussi un lieu où se fabrique l’être humain. Sa dimension n’est pas seulement financière : elle est aussi sociologique. Qu’est-ce que l’intelligence ? Comment le travail des mains peut-il agir sur les neurones et les synapses du cerveau ? Quel rôle tient le mimétisme dans la « normalisation » de ceux que l’on appelle handicapés ? S’appuyant sur des études neurologiques, ce livre est d’abord un récit. L’histoire d’Angèle, d’Antoine ou de Jérémie qui, comme Bernard Vendre, eurent un jour droit à ce verdict terrible : « Débile il est, débile il restera. » Mais débiles, ils ne le sont plus…

Le travail qui guérit, Jean-Michel Oughourlian – Plon

La 17e édition des Journées de la Schizophrénie, du 14 au 21 mars, mettra à l’honneur la recherche lors de 150 manifestations grand public organisées en France, en Belgique, en Suisse, au Luxembourg, mais aussi au Maroc, au Cameroun et au Togo : conférences, journées scientifiques, spectacles, concerts, escape games, événements sportifs, et beaucoup d’autres événements… Programme disponible sur https://schizinfo.com/