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Scandale du lait contaminé : Lactalis mis en examen pour tromperie aggravée

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Lactalis a été mis en examen pour tromperie aggravée et blessures involontaires dans le cadre de l’enquête sur le lait contaminé aux salmonelles.

Lactalis a été mis en examen pour des chefs d’accusation incluant la tromperie aggravée et les blessures involontaires dans le cadre du scandale du lait contaminé.

Le juge d’instruction du Tribunal judiciaire de Paris chargé de l’affaire « Lactalis » a mis en examen aujourd’hui les sociétés Groupe Lactalis et Célia, laiterie de Craon pour plusieurs chefs d’accusation, notamment l’« inexécution de mesures de retrait et rappel », la « tromperie aggravée » et les « blessures involontaires ». Les sociétés ont été contraintes de consigner la somme de 600 000 €.

Des centaines de plaintes

En décembre 2017 et janvier 2018, la contamination par des salmonelles de laits infantiles de plusieurs marques dont  Milumel ou Picot, fabriqué dans l’usine de Craon située en Mayenne avait rendu malades 53 nourrissons souffrant de salmonellose ainsi que  des centaines autres bébés, dont plusieurs dizaines ont même été hospitalisés avec un pronostic vital engagé,  Les salmonelloses sont des intoxications alimentaires allant de la gastro-entérite bénigne à des infections plus graves, notamment chez les jeunes enfants, les personnes âgées ou affaiblies. Le processus de retrait des produits contaminés avait été chaotique et de nombreux dysfonctionnements ayant mené à la contamination avaient été mis au jour.

Après plusieurs semaines de crise, le groupe Lactalis, réputé pour sa culture du secret, avait retiré mi-janvier 2018 la totalité de ses laits infantiles produits dans l’usine incriminée, dont la production avait été suspendue pendant plus de six mois. Plusieurs centaines de plaintes ont été déposées et plusieurs dizaines de personnes ont été auditionnées par les enquêteurs.

L’association pour la santé des enfants, créée en plein scandale par les familles victimes et regroupant plusieurs centaines de parties civiles, se félicite que des éléments graves et concordants concernant ces sociétés conduisent enfin le juge d’instruction à procéder aux mises en examen, après 5 ans de procédure.

Pourtant, même si les preuves sont accablantes pour démontrer les défaillances du groupe français de l’agroalimentaire, aucune société n’avait été mise en cause ni sanctionnée, même administrativement, dans cette affaire, cinq ans après les faits.

 

« Enfin une avancée significative dans cette affaire qui n’a que trop durée ! Il est plus que temps que les responsables soient connus et que des sanctions exemplaires soient prononcées afin que l’impunité de ces grandes industries cessent et que leurs pratiques soient mises au banc.  Après Lactalis, Buitoni, et Nestlé (Kinder), il nous faut mettre fin aux dérives dangereuses des géants de l’agroalimentaire qui n’hésitent pas à mettre en péril notre santé et celle de nos enfants pour leurs seuls profits.  La mise en examen et cette consignation relativement importante signe la fin de l’impunité pour Lactalis. »

Quentin Guillemain, Président de l’Association pour la Santé des Enfants.

Les victimes souhaitent maintenant que le procès ait lieu rapidement pour faire toute la lumière sur les faits et les responsabilités, et pour que les coupables soient punis. Cela servira d’exemple pour d’autres affaires similaires. L’association espère également que cela contribuera à améliorer la réglementation applicable à la production de ces produits, notamment en ce qui concerne la transparence des contrôles et le renforcement des équipes qui effectuent des inspections au sein des préfectures.

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