Le rapport de la Haute autorité de santé (HAS) est alarmant avec une hausse sans précédent des événements indésirables graves liés aux soins en 2022 en France.
Le dernier rapport de la Haute autorité de santé (HAS) en France révèle une réalité des plus inquiétante. L’année 2022 a vu une hausse alarmante d’événements indésirables graves associés aux soins médicaux, posant des questions sérieuses sur les pratiques de sécurité actuelles, la qualité des soins prodigués par les soignants, la gestion des risques dans les établissements de santé, les risques associés aux soins et les mesures de prévention.
Sécurité des patients en France : alerte sur l’augmentation des événements indésirables graves en 2022
En 2022, la Haute autorité de santé (HAS) a enregistré une augmentation préoccupante d’environ 2 400 événements indésirables graves liés aux soins médicaux en France lors d’une hospitalisation. Cette statistique alarmante, révélée lors de la semaine de la sécurité des patients (du 20 au 24 novembre 2023), montre que presque la moitié de ces incidents ont malheureusement été fatals alors qu’ils auraient pu être évitables.
Des décès qui auraient pu être évités
Selon le rapport de la HAS, une proportion significative de ces événements indésirables graves aurait pu être évitée.
Ces incidents se sont majoritairement produits dans des établissements de santé (hôpitaux et cliniques), et ont souvent été causés par :
– des erreurs de soins ou d’organisation : en effet, un soignant mal formé, sous pression, fatigué, ou qui ne travaille pas bien en équipe, peut également être à l’origine d’une erreur plus qu’évitable.
– des infections nosocomiales avec risques associés trop souvent de décès.
– des actions autodestructrices des patients (suicide ou tentatives de suicide),
– des erreurs médicamenteuses : au cours des six dernières années, les erreurs de dosage des traitements ont constitué 44 % de l’ensemble des erreurs médicamenteuses signalées. Cette tendance est en hausse, atteignant 58 % des 143 erreurs médicamenteuses rapportées en 2022). C’est ainsi qu’il suffit d’une simple erreur comme cocher la mauvaise case sur un formulaire ou une étiquette mal placée sur un médicament pour causer une erreur de prise en charge médicamenteuse et/ou de dosage.
-Un manque de communication et d’information sur l’état de santé d’un patient.
Les personnes âgées de plus de 60 ans sont les plus touchées, en particulier dans des situations de soins urgents ou durant des périodes vulnérables comme la nuit et les week-ends.
Environ 48% de ces cas ont conduit à des décès, et dans 30% des situations, le pronostic vital des patients était engagé. Des erreurs médicales sont survenus dans 22% des cas déclarés lors de ces retours d’expérience à l’ARS (Agence Régionale de Santé).
Des erreurs médicales sous-évaluées
Bien que les signalements des risques associés aux soins par des infirmiers, médecins, chirurgiens aient augmenté de 27% entre 2021 et 2022, la HAS souligne que ces chiffres restent inférieurs au nombre réel d’incidents. Cette hausse suggère une meilleure sensibilisation et une culture de sécurité accrue parmi les professionnels de santé. Mais il est primordial que tous les patients ou proches de la personne malade signalent toutes erreurs médicales.
Pour éviter les erreurs médicales
Les associations de patients estiment qu’environ 10 000 décès pourraient être évités chaque année. Beaucoup de ces cas concernent des infections attrapées à l’hôpital ou des patients déjà très affaiblis. Chaque année, il y a environ 8 000 affaires de litiges médicaux.
Pour l’amélioration de la qualité des soins, la HAS encourage vivement les professionnels de santé à déclarer la survenue d’effets indésirables (infections nosocomiales comprisess, bien entendu) et analyser systématiquement ces événements pour continuer à améliorer la qualité et la sécurité des soins en France.
Sophie Madoun