Le marché des paris sportifs et des jeux d’argent est en pleine expansion… Or les jeux d’argent et de hasard sont susceptibles d’entrainer des troubles addictifs. Dans le cadre de la concertation lancée par l’Autorité nationale des jeux, la Fédération Addiction prend position pour un meilleur encadrement de la publicité et pour la protection et le soutien des publics vulnérables.

Les paris sportifs ont bondi de 56 % en 2018 et de 30 % en 2019. Une hausse qui ne doit rien au hasard et tout aux techniques marketing des opérateurs.

Face à ce constat, la Fédération Addiction prend aujourd’hui position pour un meilleur encadrement de la publicité pour les paris sportifs. Les risques d’addiction aux jeux d’argent sont réels et des mesures concrètes sont susceptibles d’en réduire les risques :

  • interdire aux sportifs et commentateurs sportifs d’utiliser leur image pour promouvoir les paris sportifs, redéfinir les règles de sponsoring, limiter les publicités autour des matchs (dans les médias et dans les stades) ;
  • appliquer réellement l’interdiction de jeu aux mineurs ;
  • améliorer la visibilité de la communication autour des risques d’addiction ;
  • vérifier la sincérité des publicités faisant miroiter des gains importants.

Un marketing agressif

Dans un contexte de dérégulation, les opérateurs de paris sportifs ont mis en place des stratégies marketing agressives pour conquérir de nouveaux joueurs. Celles-ci ciblent un public jeune et urbain en cherchant à associer l’image du parieur à celle du supporter et en faisant parfois miroiter d’importants gains financiers.

Ce constat, mis en lumière par la coupe du monde de football en 2018 puis l’Euro en 2021, a poussé l’Autorité nationale des jeux (ANJ) à organiser une consultation publique sur la question de la publicité pour les paris sportifs.

Dans sa contribution à cette consultation, la Fédération Addiction rappelle les connaissances scientifiques sur la question des addictions aux jeux d’argent et de hasard et appelle en conséquence à une meilleure régulation.

Les jeux d’argent sont une réelle source d’addiction

L’addiction aux jeux d’argent et de hasard est désormais universellement reconnue : elle est la seule addiction comportementale reconnue cliniquement et figure à ce titre dans la classification internationale de l’OMS.

On constate par ailleurs que les joueurs problématiques concentrent une part importante des sommes jouées : selon Santé publique France, 40 % des revenus des opérateurs de jeux d’argent proviennent de personnes souffrant d’addictions.