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Pourquoi l’aspartame fait-il grossir ?

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Vous êtes nombreux à chercher des alternatives au sucre pour réduire votre consommation calorique et maintenir un poids santé. Parmi les options populaires, on trouve l’aspartame, un édulcorant artificiel largement utilisé dans les aliments et boissons allégés. Toutefois, des études récentes suggèrent que l’aspartame pourrait contribuer à la prise de poids. Alors, pourquoi l’aspartame fait-il grossir ? Dans cet article, nous allons explorer les raisons surprenantes qui se cachent derrière ce paradoxe.

Avant de savoir pourquoi l’aspartame fait grossir revenons sur son histoire. L’aspartame a été découvert par hasard en 1965 par le chimiste James M. Schlatter. Schlatter travaillait chez G.D. Searle & Company, à Chicago, une entreprise pharmaceutique, sur le développement d’un médicament pour traiter les ulcères. Lors de la synthèse d’un dipeptide, il a combiné deux acides aminés, l’acide aspartique et la phénylalanine, créant ainsi l’aspartame. En goûtant accidentellement la substance, il s’est rendu compte de son goût sucré. La capacité de l’aspartame à sucrer, environ 200 fois supérieure à celle du sucre, a révélé des opportunités commerciales plus rentables et prometteuses et a, ainsi, été développé et commercialisé en tant qu’édulcorant artificiel, offrant une alternative au sucre avec moins de calories. Quarante ans plus tard, cet édulcorant a conquis notre alimentation et notre pharmacopée. Il est présent dans plus de 6 000 produits (sodas, yaourts, etc.) et de nombreux médicaments où il est utilisé comme excipient.

Des études scientifiques démontrent que l’aspartame fait grossir

Des scientifiques de la Food and Drug Administration (FDA) ont alors estimé qu’il y avait trop d’incertitudes concernant la sécurité de cette substance, composée de phénylalanine (50 %), d’acide aspartique (40 %) et de méthanol (10 %), pour être commercialisée.

En 1977, l’agence a même demandé une enquête judiciaire sur les données falsifiées dans les études menées par le laboratoire. Une première dans l’histoire de la FDA !

Le 30 septembre 1980, un rapport de l’agence considère toujours « que le laboratoire Searle n’a pas fourni suffisamment de preuves solides et convaincantes que l’aspartame est inoffensif en tant qu’additif alimentaire« . Néanmoins, l’édulcorant est commercialisé sous le code E951 en 1984, sans recherches supplémentaires. Entre-temps, Ronald Reagan a été élu à la Maison Blanche et la direction de la FDA a changé. La nouvelle direction ne s’est plus préoccupée des doutes.

En 1985, le laboratoire Searle est racheté par Monsanto, qui commercialise ensuite l’aspartame sous forme liquide dans les boissons light.

Des chercheurs de l’Inra et de l’Université d’Adélaïde ont mené une étude sur des mini-porcs pour évaluer les effets métaboliques du mélange acésulfame K – sucralose. Ils ont utilisé l’imagerie nucléaire quantitative pour analyser la consommation de glucose et la sensibilité à l’insuline au niveau d’organes distincts. Chaque organe, comme le muscle, le foie, l’intestin et le cerveau, joue un rôle dans la sensibilité à l’insuline en fonction de son avidité pour le glucose et sa masse pondérale. Ainsi, il est possible que des modifications métaboliques profondes se produisent au niveau des organes individuellement, sans que cela soit apparent au niveau de l’organisme dans son ensemble.

Les scientifiques ont administré ce mélange d’édulcorants à des mini-porcs pendant trois mois, à une dose équivalente à celle fournie par la consommation quotidienne d’environ un demi-litre d’une boisson « light » chez l’homme. Après ce traitement, l’imagerie nucléaire quantitative a montré que la consommation de glucose et la sensibilité à l’insuline de l’organisme n’avaient pas été modifiées. En revanche, la consommation de glucose au niveau du cerveau, du foie, d’une partie du tube digestif et de la graisse viscérale a presque doublé. De plus, au niveau du cerveau, les liens métaboliques entre la partie frontale du cortex et des structures plus profondes ont été renforcés, un phénomène également observé chez les personnes obèses prédiabétiques de type II.

Ces résultats suggèrent que la consommation à long terme d’un mélange d’édulcorants à une dose équivalente à celle prise quotidiennement par certaines personnes entraîne des modifications métaboliques profondes et indésirables du glucose, en particulier au niveau cérébral. Les édulcorants peuvent rendre obèses sans qu’on puisse encore expliquer les raisons à ce stade. Les phénomènes observés sont similaires à ceux qui surviennent lors de la prise de poids chez les personnes obèses.

Il est donc nécessaire de conduire des études complémentaires pour évaluer le rapport bénéfice/risque de la consommation de ces additifs, malgré le potentiel bénéfique qu’ils peuvent avoir en termes d’apport calorique. L’insuline, une hormone produite par le pancréas, joue un rôle essentiel dans la régulation du taux de glucose dans le sang. Une augmentation excessive du poids peut entraîner une perte de sensibilité à l’insuline, conduisant à un état pré-diabétique, voire à un diabète de type II, en fonction de la susceptibilité individuelle;

Dans son livre « Le light, c’est du lourd » (Ed. Max Milo), la journaliste Henriette Chardak rouvre le débat sur cet édulcorant artificiel déjà maintes fois mis en accusation, mais toujours blanchi par la Food and Drug Administration (FDA) et son homologue européenne, l’EFSA (European Food Safety Authority). Alors, pourquoi raviver la polémique?

« Je suis tombée sur ce sujet par hasard« , explique la journaliste, « le jour où j’ai découvert que la plupart des fabricants de tabac ajoutaient de l’aspartame dans les cigarettes pour son effet antitussif, ce qui incite à fumer davantage. »

Intriguée par cette pratique et désireuse d’en savoir plus, elle a mené une longue et complexe enquête impliquant des politiciens, des géants pharmaceutiques et des toxicologues. À l’issue de ses recherches, elle est convaincue que non seulement l’aspartame ne fait pas maigrir, mais qu’il fait grossir !

« Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, non seulement l’aspartame ne fait pas maigrir, mais il fait même grossir, car il est un leurre pour le cerveau. Quand vous prenez de l’aspartame, le cerveau réagit comme lorsque vous consommez du sucre, il dit au pancréas de fabriquer de l’insuline. Mais comme n’avez pas véritablement pris de sucre, la sensation de satiété ne s’installe pas, et vous devez manger davantage pour la combler, ce qui favorise la prise de poids. »

Henriette Chardak

« Des médicaments contenant des dérivés d’aspartame comme le E961 sont utilisés par des éleveurs pour que le bétail grossisse plus vite ! Or, ce super-aspartame est déjà présent dans certains produits light ! « 

Henriette Chardak

L’ASPARTAME FAIT GROSSIR 

Perturbation de la réponse insulinique

L’une des raisons pour lesquelles l’aspartame pourrait favoriser la prise de poids est qu’il perturbe la réponse insulinique de l’organisme. Bien que cet édulcorant ait un faible apport calorique, il peut stimuler la production d’insuline, tout comme le sucre. Cette réponse peut entraîner une augmentation de la sensation de faim et, par conséquent, une consommation excessive de calories.

Altération des bactéries intestinales

Des études ont également montré que l’aspartame perturbe l’équilibre des bactéries intestinales, ce qui pourrait contribuer à la prise de poids. Une flore intestinale saine est essentielle pour maintenir un métabolisme efficace et faciliter la digestion. L’altération de cet équilibre peut entraîner une mauvaise absorption des nutriments et favoriser le stockage des graisses.

Effet sur les hormones de la satiété

L’aspartame affecte, également, les hormones de la satiété, en particulier la leptine et la ghréline, qui jouent un rôle essentiel dans la régulation de l’appétit et la gestion du poids. Voici comment et pourquoi l’aspartame peut influencer ces hormones :

Activation des récepteurs du goût sucré :

L’aspartame, en tant qu’édulcorant artificiel, active les récepteurs du goût sucré de la même manière que le sucre. Cette activation envoie des signaux au cerveau qui déclenchent des réactions hormonales pour réguler la satiété. Toutefois, contrairement au sucre, l’aspartame ne fournit pas d’énergie significative. Cette absence de calories peut entraîner une réponse insuffisante ou inappropriée de la leptine et de la ghréline, ce qui peut perturber la sensation de satiété.

Perturbation de la réponse insulinique :

Comme mentionné précédemment, l’aspartame stimule la production d’insuline, une hormone impliquée dans la régulation du métabolisme des glucides et des lipides. Une libération accrue d’insuline peut provoquer une baisse du taux de sucre dans le sang, ce qui déclenche la libération de ghréline et favorise la sensation de faim. Par conséquent, l’aspartame affecte donc la régulation de la satiété en perturbant la réponse insulinique.

Interférence avec les neurotransmetteurs :

L’aspartame est composé de deux acides aminés, l’acide aspartique et la phénylalanine, qui peuvent être convertis en neurotransmetteurs une fois ingérés. La phénylalanine, en particulier, peut être convertie en tyrosine, qui est un précurseur de la dopamine. Les niveaux de dopamine dans le cerveau peuvent influencer la sensation de plaisir et de récompense liée à la nourriture, et une perturbation de ces niveaux peut affecter les signaux de satiété.

Il est important de noter que les études sur les effets de l’aspartame sur les hormones de la satiété et l’appétit sont encore limitées et parfois contradictoires. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre ces mécanismes et déterminer l’ampleur de l’impact de l’aspartame sur la régulation de la satiété. C’est pourquoi, entre autre, que l’aspartame fait grossir.

Compensation calorique

L’utilisation d’édulcorants artificiels comme l’aspartame donne un faux sentiment de sécurité en matière de consommation calorique. Certaines personnes se permettent de consommer plus de calories sous prétexte qu’elles consomment des aliments ou des boissons « allégés ». Cette compensation calorique peut entraîner une prise de poids indésirable.

 

Source: « Low-calorie sweeteners augment tissue-specific insulin sensitivity in a large animal model of obesity. » Charles-Henri Malbert, Michael Horowitz, Richard L. Young. European Journal of Nuclear Medicine and Molecular Imaging. 24 juillet 2019. DOI: 10.1007/s00259-019-04430-4

Sophie Madoun

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