A l’heure où l’on se pose des questions sur le rôle des médecines complémentaires, Laure Darraillans, enseignante à l’Ecole Supérieure d’Ostéopathie (ESO) Paris-Marne La Vallée, explique quelle est la place de l’ostéopathie parmi les thérapies. Selon Laure Darraillans, le but principal d’un ostéopathe demeure le maintien de l’état de santé du patient à n’importe quel âge et d’aider ou soulager si la maladie est installée, mais son action majeure trouve tout son intérêt dans l’acte de prévention. Son argumentaire complet dans l’article ci-dessous.
Ostéopathie : comment ça fonctionne ?
Un des principes fondamentaux de l’Ostéopathie[1] est que le mouvement est l’expression de la vitalité. L’état de santé de l’être humain se caractérise par l’équilibre entre tous les éléments composant sa structure et tous les éléments composant ses fonctions. Pour être en bonne santé[2], l’être humain a des besoins élémentaires (manger, respirer…) qui déterminent l’état de ses tissus. L’équilibre des réactions physiologiques du corps permet de pouvoir bouger et communiquer dans notre environnement.
En fonction de l’hygiène de vie, de la morphologie, des contraintes quotidiennes, la physiologie du corps permet de revenir vers l’état initial de santé malgré toutes ces sollicitations permanentes qui le font évoluer vers un véritable déséquilibre (vieillissement prématuré, maladie…).
Le but principal d’un ostéopathe demeure le maintien de l’état de santé du patient, selon une approche globale du corps et de ses systèmes fonctionnels. Une fois la maladie installée, l’ostéopathe peut aider, soulager et parfois guérir, mais son action majeure trouve tout son intérêt dans l’acte de prévention.
Suite à des chutes, sans gravité souvent, des restrictions de mobilité peuvent apparaître. Les réactions d’auto-régulation du corps vont permettre au patient de ne ressentir ni déséquilibre, ni douleur. Ces restrictions peuvent concerner des articulations, des muscles, mais également des viscères, le corps perd peu à peu sa capacité de récupération. Au fil du temps, ces restrictions de mobilité s’installent, des changements de circulation et de stimulations nerveuses apparaissent, qui a leur tour produisent d’autres zones de restriction, aggravant le déséquilibre, la douleur émerge, insidieuse jusqu’à être intense, devenant inconfortable et parfois même handicapante pour la qualité de vie. Avec des traitements ostéopathiques réguliers vous donnez à votre corps l’opportunité de s’auto-guérir et cela améliore votre résistance aux accidents de la vie (traumatisme, micro-traumatismes répétés, mauvaise posture…) et réduit les risques de douleurs, d’infections et de dégénérations. A la suite d’un interrogatoire et d’un examen ostéopathique par l’observation, la palpation et les techniques manuelles toujours adaptées et non traumatisantes, l’ostéopathe va rechercher ces déséquilibres du corps pour réaliser un diagnostic d’opportunité ostéopathique. Il proposera alors un traitement afin de rétablir un équilibre corporel. Dans certains cas il orientera vers d’autres disciplines médicales.
Quand consulter un ostéopathe ?
L’ostéopathe peut intervenir à tout âge de la vie. En prévention, avant de démarrer une activité sportive, après un problème afin d’éviter rechutes et récidives ou afin de diminuer l’invalidité, l’impotence et de retarder le vieillissement et la dépendance. Une naissance longue et difficile peut entraîner des tensions sur le squelette du nourrisson qui perturberont la mise en place des fonctions et rendre difficile par exemple l’allaitement maternel, la digestion ou la régulation du sommeil nocturne. Chez les enfants et les adolescents sportifs ou ayant une activité physique régulière, les contraintes physiques peuvent avoir une répercussion sur la croissance. Les gestes répétés, les petites chutes vont générer des positions insidieuses pouvant devenir des facteurs aggravant de troubles posturaux (scoliose, cyphose…).
A chaque début d’année, de bonnes résolutions sont prises ; « je mange mieux et je fais du sport ». Mais est-ce que votre corps est capable de le supporter ? En effet votre corps a ses habitudes, il est réglé comme une horloge ; à tout changement important, il doit changer ce réglage. Les restrictions de mobilité limitent la capacité du corps à modifier sa régulation fonctionnelle. La douleur est le signal d’alarme de l’organisme, quand elle apparait c’est le signe qu’il a des difficultés à équilibrer toutes les structures perturbant le mouvement des pièces les unes par rapport aux autres limitant ainsi leur fonctionnement. Le traitement ostéopathique permettra une restauration de la mobilité stimulant les mécanismes d’autorégulation pour permettre le retour à l’équilibre, favoriser le pouvoir des facultés naturelles de récupération de la santé et aider chacun à gérer de manière responsable son capital vie-santé. De plus, l’ostéopathe conseille et informe son patient.
Il ne s’agit pas de consulter systématiquement un ostéopathe, mais de corréler vos consultations à ce que vous demandez à votre corps. Le rôle de l’ostéopathe est de rechercher les points faibles de chacun et de les traiter. C’est la raison pour laquelle il vaut mieux dépister le déséquilibre avant qu’il ne devienne intolérable.
Consulter un ostéopathe au moins une fois par an est conseillé, même si aucune plainte ne s’est encore déclarée. Un chek-up régulier chez l’ostéopathe est une règle d’or.
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[1] L’ostéopathie est définie par le Référentiel Métier Ostéopathe® : « L’ostéopathie consiste, dans une compréhension globale du patient, à prévenir, diagnostiquer et traiter manuellement les dysfonctions de la mobilité des tissus du corps humain susceptibles d’en altérer l’état de santé ». Le rôle de cette médecine manuelle est surtout préventif.
[2] L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) définie la santé comme étant un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. La « bonne santé » n’est plus seulement l’inverse de la maladie, la santé est une notion difficile à définir d’une seule manière, valable pour tous. Etre en bonne santé pourrait être définie comme un état où les besoins fondamentaux sont satisfaits.