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Pénuries de médicaments : dernière occasion d’agir pour le gouvernement !

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Les pénuries de médicaments ne cessent de s’accroitre : Doliprane, amoxicilline, antidiabétiques,… Et cela est loin d’être terminé. Explications.

Pourquoi y-a-t’il des pénuries ?

Les autorités sanitaires mènent une gestion de crise. Ils rationnent le nombre disponible dans les pharmacies, appelant médecins et patients à discerner. Pour des antibiotiques comme l’amoxicilline, ils rappellent ainsi qu’il n’a aucun intérêt dans les maladies virales comme la bronchiolite dans les épidémies infantiles. En France, les fabricants sont également contraints de fournir des stocks minimaux de sécurité de certains médicaments. Mais comme certains critiques, l’industrie a souligné que les mesures ne s’attaquaient pas aux causes profondes du problème.

https://twitter.com/ansm/status/1593647068215508992?s=20&t=5pIh3Gyy7n25-Fo5EytvVA

Les multiples alertes relayées en ce moment par de nombreux acteurs du système de santé sont unanimes : la pénurie actuelle d’amoxicilline, le principal antibiotique prescrit aux enfants, risque très fortement de déboucher sur une crise majeure de santé publique.

Malheureusement, cette pénurie n’est qu’une nouvelle preuve d’une situation que France Assos Santé dénonce depuis plusieurs années et qui continue de s’aggraver dans des proportions alarmantes : les pénuries de médicaments ne cessent de croître. Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le nombre de signalements de ruptures de stock, ou de risque de ruptures de stock, pour les seuls médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) est passé de 44 en 2008 à 1 504 en 2019 et 2 160 en 20211.

Selon les dernières enquêtes associatives :

 

Une nouvelle fois, France Assos Santé appelle le gouvernement à sécuriser l’approvisionnement des médicaments anciens dans le plan de financement de la sécurité sociale pour 2023 en examen en seconde lecture à l’Assemblée nationale.   

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2023 initialement proposé par l’exécutif comportait en son article 30 une importante mesure visant à exiger des industriels, lors de la prise en charge d’un nouveau médicament de garantir l’approvisionnement en médicaments anciens, souvent moins rentables pour les industriels.  Une large étude effectuée sur la période 2012-2018 confirme en effet que ces médicaments anciens dont l’amoxicilline aujourd’hui– sont les plus affectés par ces pénuries6.

France Assos Santé soutient cette mesure courageuse qui a cependant été retirée du texte sur lequel le gouvernement a engagé sa responsabilité, dans le cadre de l’application du 49-3 en première lecture à l’Assemblée nationale.

France Assos Santé demande au gouvernement de réintroduire cette mesure dans le cadre de la seconde lecture du PLFSS.

Tous les instruments possibles doivent aujourd’hui être déployés pour limiter les graves conséquences des pénuries sur la santé de nos concitoyens.

Sources : pénuries de médicaments

1 http://www.hosmat.fr/hosmat/ansm/rapport-activite-2012.pdf (page 8) https://ansm.sante.fr/uploads/2021/01/12/rapport2019-3.pdf (page 9) et  https://ansm-rapport-annuel.fr/.2021/#page=6 (page 21)

2 Baromètre droits des malades, France Assos Santé, 2022  publié en réaction à la publication des lignes directrices relatives aux sanctions financières par l’ANSM  

3 Enquête exclusive BVA-France –Assos Santé, janvier 2019

4 Etude de la ligue contre le cancer, 2020

5  Etude de UFC Que Choisir, novembre 2020

6 The French reporting system for drug shortages: description and trends from 2012 to 2018: an observational retrospective study

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