Site icon Santecool

Où en est la PMA ?

où-en-est-la-pma-santecool

 

A l’occasion du salon Invitra sur la procréation médicalement assistée du 14 au 16 novembre prochain à Madrid, nous avons voulu en savoir plus sur les dernières innovations en matière de PMA. Cristina Mestre, spécialiste en procréation assistée nous a répondu.

 

Est-ce judicieux que des entreprises proposent de congeler les ovocytes de leurs salariées ?

Cristina Mestre : Chaque entreprise est libre d’inclure dans son assurance médicale privée des couvertures ou autres, évidemment, plus il y a de services dont peut bénéficier ses employés, meilleur c’est. Mais inclure la vitrification d’ovules peut  faire comprendre qu’il est nécessaire de retarder la maternité si une femme souhaite avoir une carrière professionnelle de haut niveau.

N’est-ce pas entrer dans l’intimité des femmes ?

Cristina Mestre : Certaines personnes ne croient pas ainsi car pensent que c’est un service de plus qui leur est offert, et puisqu’aux Etats-Unis les assurances médicales sont si chères, plus il y a de prestations inclues et meilleures sont leurs assurances, elles ne les obligent pas à faire quoi que ce soit, c’est un service supplémentaire inclus. Cependant, d’autres femmes croient que c’est une intrusion dans leur intimité et qu’indirectement, cela fait passer le message que la conciliation professionnelle et familiale n’est pas possible.

Faut-il, par précaution, faire congeler ses ovocytes ?

Cristina Mestre : La vitrification ovocytaire est la meilleure option pour préserver la fertilité féminine, elle est spécifiquement indiquée avant les traitements de cancer ou d’autres maladies qui peuvent provoquer un endommagement des ovaires. Elle est également indiquée pour les femmes qui évidemment veulent être mères, bien que cela ne soit pas dans un avenir proche.

Si oui, à partir de quel âge et jusqu’à quel âge ?

Cristina Mestre : Cela dépend un peu de chaque femme et des circonstances, chaque personne a des conditions physiques distinctes. Mais jusqu’à 35 ans, il y a un sens à préserver la fertilité, car bien que la qualité des ovules commence à diminuer un peu à 27 ans, c’est à partir de 35 ans que la réserve ovarienne se réduit de manière drastique. On doit prendre en compte qu’en plus des coûts de la technique, chaque année (ou tous les deux ans), on doit payer une cotisation pour maintenir les ovocytes congelés.

Que pensez-vous des grossesses à 45 – 50 ans ?

Cristina Mestre : Ce n’est pas recommandé du point de vue médical de retarder autant la maternité puisque les grossesses sont plus compliquées et impliquent plus de risques pour la santé de la mère et du bébé, mais chaque femme sait quelles sont les circonstances et pourquoi elle a décidé d`être mère à cet âge.

Alors que la France est le premier pays à avoir réalisé avec succès une insémination artificielle, la France se refuse, sauf exceptions médicales, à donner le droit aux femmes de congeler leurs ovocytes ?

Cristina Mestre : Chaque pays a une culture et des traditions distinctes, en Espagne, la législation a été modifiée en 2006, cela a été fait avec le consensus d’un groupe d’experts en gynécologie, obstétrique et procréation médicalement assistée. Pour donner lieu à une des lois les plus modernes en procréation assistée, il est important de compter sur les spécialistes dans ce type de processus.

Les raisons pour lesquelles les taux de réussite des inséminations artificielles sont si basses par rapport aux autres pays, dont l’Espagne ?

Cristina Mestre : Beaucoup de facteurs influent sur les taux en procréation assistée. Comme en France il y a moins de permissivité dans la législation, le nombre de personnes qui peut accéder aux techniques est inférieur. La diminution de la demande fait que moins de professionnels s’intéressent à ce secteur et se spécialisent dans ce domaine. En Espagne, il existe de nombreuses universités et centres hospitaliers qui incluent dans leur formation des cours et masters en procréation assistée humaine pour former les spécialistes de demain.

Pour aller plus loin :

 

 www.invitra.fr

Propos recueillis par Sophie Madoun

Quitter la version mobile