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Mieux encadrer l’épilation à la lumière pulsée pour protéger les consommateurs

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Pratiquée par des professionnels ou à domicile, l’épilation à la lumière pulsée peut provoquer des effets indésirables : brûlures, cloques, lésions oculaires, etc. Pour prévenir ces risques et mieux protéger la santé des utilisateurs, l’Anses recommande d’inscrire ces dispositifs dans un cadre réglementaire adapté. L’Agence souligne également l’importance de mieux former les professionnels et d’informer les utilisateurs des contre-indications et bonnes pratiques à suivre.

Pratiquée par des professionnels ou à domicile, l’épilation à la lumière pulsée peut provoquer des effets indésirables : brûlures, cloques, lésions oculaires, etc. Pour prévenir ces risques et mieux protéger la santé des utilisateurs, l’Anses recommande d’inscrire ces dispositifs dans un cadre réglementaire adapté. L’Agence souligne également l’importance de mieux former les professionnels et d’informer les utilisateurs des contre-indications et bonnes pratiques à suivre.

Une pratique en expansion depuis les années 2000

Les appareils d’épilation à la lumière pulsée (intense pulsed light ou IPL) ont connu un essor au milieu des années 2000. Qu’ils soient utilisés par des professionnels – les dermatologues et médecins professionnels de l’esthétique, les opérateurs agissant sous la responsabilité de médecins, les salons d’esthétique – ou des particuliers, le principe de fonctionnement est le même : la destruction du poil et du bulbe pileux par effet thermique.

La lumière émise par l’appareil cible la mélanine présente dans le follicule pileux, déterminant de la couleur du poil, tout en minimisant autant que possible l’énergie déposée dans les tissus proches (la peau) pour éviter les brûlures. Or, les quantités d’énergie déposées respectivement dans les poils et la peau dépend non seulement des caractéristiques de l’appareil, mais aussi de celles de la personne épilée (couleur de peau, contraste entre la couleur de la peau et des poils, sensibilité particulière, etc.).

Une technologie qui peut entraîner de nombreux effets indésirables

Ces appareils ne sont pas anodins pour la santé. Le plus souvent, les effets qui peuvent être provoqués sont mineurs : douleur, érythèmes, sensation de brûlure… Des cloques ou des croûtes peuvent également se produire à la suite de l’utilisation de ces appareils. L’épilation à la lumière pulsée peut cependant être à l’origine d’effets plus graves tels que des troubles de la pigmentation et des lésions oculaires en cas de mésusage. Enfin, ces pratiques pourraient entraîner un retard de diagnostic de cancer de la peau, l’IPL pouvant en effet dénaturer la couleur de lésions précancéreuses, et empêcher ainsi la détection précoce de mélanomes.

Inscrire les appareils IPL dans la réglementation relative aux dispositifs médicaux

Dans la pratique, l’épilation à la lumière pulsée s’est développée chez certains professionnels en dehors du cadre légal défini par un arrêté de 1962. Celui-ci dispose en effet que l’utilisation d’autres dispositifs que la cire et la pince à épiler pour des actes d’épilation est uniquement réservée aux médecins. Dès 2016, l’Anses avait souligné l’existence d’une situation réglementaire incohérente, dans la mesure où les salons d’esthétique ont la possibilité d’utiliser ces appareils pour réaliser des soins de photorajeunissement. Plus récemment, des arrêts du Conseil d’État (2019) et de la Cour de Cassation (2021) sont venus limiter la portée de cette exclusivité aux médecins.

« Le fonctionnement et les principes d’interaction avec la peau peuvent être méconnus ou mal compris par certains professionnels et par les particuliers. Il est donc nécessaire de mieux encadrer le marché des appareils et l’utilisation de cette technologie pour en limiter les effets indésirables » explique Rémi Poirier, coordinateur de l’expertise à l’Anses.

L’entrée en application du nouveau règlement européen relatif aux dispositifs médicaux le 26 mai 2021 couvre également les dispositifs esthétiques sans finalité médicale. Ce texte permet d’encadrer des appareils d’épilation IPL, alors qu’ils ne faisaient jusqu’alors l’objet d’aucune réglementation spécifique.

Selon l’Anses, la mise sur le marché doit être conditionnée au respect des mêmes dispositions que les dispositifs médicaux mettant en œuvre des technologies équivalentes comme le laser. « Les fabricants devraient être amenés à réaliser des études de tolérance préalables à leur mise sur le marché aussi rigoureuses que celles réalisées pour les dispositifs médicaux, afin de maîtriser les risques pour la santé » explique Rémi Poirier.

Proposer un socle commun de formation pour les professionnels

Aujourd’hui, les niveaux de formation des professionnels amenés à utiliser ces appareils dans le milieu de l’esthétique sont hétérogènes. « De fait, il n’existe à ce jour aucune obligation en la matière, c’est pourquoi l’Agence recommande la construction d’un référentiel de formation spécifique à l’utilisation des appareils » précise Rémi Poirier. Selon l’Agence, les professionnels de l’esthétique devraient disposer d’un socle commun de formation qui leur permettrait d’obtenir des compétences comme par exemple la capacité à identifier les situations pour lesquelles un diagnostic dermatologique préalable est requis.

Des contre-indications et des bonnes pratiques à respecter

L’Agence recommande aux fabricants d’appareils IPL destinés aux particuliers de mieux informer ces derniers des contre-indications et des précautions à prendre avant toute épilation.

Pour rappel, l’épilation à la lumière pulsée est déconseillée dans les cas suivants :

Par ailleurs, que l’appareil soit utilisé par un professionnel ou à domicile, il est recommandé de :

 

ANSES

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