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L’État et la Cnil censurent l’information sur notre système de santé

Depuis plus de 20 ans Le Point publie son palmarès des hôpitaux et des cliniques. Des centaines de milliers de lecteurs lui font confiance, des dizaines d’établissements hospitaliers prestigieux l’arborent fièrement sur leurs murs. Mais cette année impossible pour le magazine de faire son classement car l’État et la Cnil censurent l’information sur notre système de santé. Explications.

Depuis plus de 20 ans, le magazine Le Point publie son palmarès des hôpitaux et des cliniques. Mais cette année, L’État et la Cnil censurent l’information sur notre système de santé.

En effet, le Cesrees (Comité éthique et scientifique pour les recherches, les études et les évaluations dans le domaine de la santé) qui dépend des ministères de la Santé et de la Recherche a décidé d’interdire le palmarès. Le procédé est simple :  empêcher les journalistes d’accéder à la base de données appelée PMSI, qui mesure l’activité des établissements de santé. Or cette base constitue, depuis plus de vingt ans, le socle de l’évaluation du journal.

Pourtant, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) autorisait les journalistes du Point, depuis vingt ans, à accéder à la base. Et n’y a jusqu’ici rien trouvé à redire. Sauf cette année, alors que rien n’a changé dans la méthodologie d’une enquête pourtant reconnue pour son sérieux par les plus grands professionnels depuis des décennies.

Quelles conclusions tirer de tout cela ? Que la culture de la liberté d’expression est en singulier recul chez les hauts fonctionnaires français, qui se pensent habilités à dire ce qui peut être publié ou pas. « Tout en prenant en compte la liberté éditoriale » du journal, écrit la Cnil, celle-ci nous censure…

Les journalistes du Point ne manquerons pas d’enquêter sur les dessous de cette censure, sur ce parti de l’omerta à l’hôpital, sans oublier bien sûr les responsables politiques. Du point de vue juridique, aussi, le magazine se battra jusqu’au bout et, s’il le faut, jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme.

 

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