Santecool

Les réseaux sociaux rendent-ils les jeunes (a)sociaux ?

les-reseaux-sociaux-rendent-ils-les-jeunes-asociaux

Les neurosciences qui s’intéressent aux techniques agissant directement sur le système neuronal de l’être humain. C’est pourquoi, elles analysent régulièrement les conséquences des réseaux sociaux et des écrans auprès des jeunes et des adolescents. Ces derniers passent en moyenne plus de trois heures par jour sur leur téléphone portable. Alors, les réseaux sociaux rendent-ils les jeunes (a)sociaux ? Éléments de réponse.

Les neurosciences qui s’intéressent aux techniques agissant directement sur le système neuronal de l’être humain. C’est pourquoi, elles analysent régulièrement les conséquences des réseaux sociaux et des écrans auprès des jeunes et des adolescents. Ces derniers passent en moyenne plus de trois heures par jour sur leur téléphone portable. Alors, les réseaux sociaux rendent-ils les jeunes (a)sociaux ? Éléments de réponse.

Applications, tchats, SMS constituent leur quotidien. Cet usage intensif est cependant très relatif à leurs yeux, c’est pourquoi ils ne perçoivent pas la dépendance à l’outil. Si bien qu’en les interrogeant, ils estiment leur temps passé avec un portable au moins trois fois inférieur à la réalité. Mais loin de les stigmatiser, c’est bien sûr du côté des fournisseurs d’applications, de plateformes et de réseaux sociaux qu’il faut se tourner. Ils organisent bien souvent un lien affectif des usagers par des leviers psychologiques, dont les connexions qui s’effectuent dans le cerveau. Ils déclenchent le manque, puis la satisfaction et le plaisir, de la même manière que l’alcool ou le tabac.

Dépendance et anxiété

Comme le révélait la revue Cerveau et Psycho dans un récent numéro, Facebook, Twitter et TikTok encouragent l’usage du flow, défilé d’informations qui nous paraissent pertinentes car répondant à nos critères de vie. Absorbé par la consultation, l’utilisateur est déconnecté de la réalité. Cette technique comportementaliste crée dans le cerveau un mécanisme addictif et un biais évitant d’apprécier avec justesse le temps passé sur son smartphone ou en ligne. Évidemment, cette dépendance entraîne de l’anxiété. Elle disparaît si l’utilisateur retourne sur l’application comme c’est le cas pour les applications de rencontres ou les jeux en ligne.

Lors de recherches, des travaux d’imageries cérébrales ont permis d’identifier ces symptômes de dépendance. Les sujets qui obtiennent beaucoup de “like” sur leurs réseaux sociaux ont souvent une activité cérébrale plus intense. La recherche de la récompense active le noyau accumbens. De même, pour ceux dont les publications ne sont pas virales, ils développent une activité cérébrale plus équilibrée. Mais ils peuvent nourrir un sentiment d’insécurité, de jalousie ou de honte.

De plus, les réseaux sociaux posent le problème de l’image de soi, au travers de celle des autres que l’on trouve toujours plus valorisante ou plus esthétique. C’est le cas de Facebook dont certains profils présentent des vies idylliques. Celles qui font envie mais que l’on ne peut pas satisfaire.

Du côté d’Instagram, les consultations mondiales en psychologie font apparaître une détresse et des comportements suicidaires chez les patients à cause du filtre de photo dit de “chirurgie esthétique”. L’apparence physique à l’adolescence est une vraie problématique d’autant que l’état émotionnel n’est pas encore fixé. De là, naissent souvent des troubles alimentaires et même du harcèlement en ligne.

Désinformation

Au-delà des conséquences cognitives, émotionnelles et mnésiques, la désinformation des réseaux sociaux et le manque de recul font des ravages. Les fake news sont appréciées comme de véritables nouvelles. Ce phénomène engendré par les bots produit ensuite une viralité et les rumeurs sont ainsi propagées. Notons à ce titre que 15% des comptes sur Twitter  sont pilotés par des robots et diffusent de la propagande complotiste, des informations fabriquées de toute pièce et bien d’autres matières dénuées de réalité objective.

Enfin, parlons du sommeil de plus en plus dégradé par la lumière des écrans, retardant l’endormissement. Mais surtout le repos et la régénération des capacités psychiques et physiques durant la nuit alors qu’un adolescent a au moins besoin de 8 heures de sommeil pour répondre à ses besoins métaboliques. Se déconnecter, c’est donc s’assurer un environnement calme pour apprendre, travailler de façon productive la journée et mettre à profit d’un temps de repos ou de sommeil efficace pour s’équilibrer.

Ces constats doivent faire naître un sens critique en direction de la jeunesse sur leur utilisation de ces médias. De même que la sphère parentale et éducative ont un rôle à jouer dans la prévention de la dépendance et la qualification des informations. De même qu’à veiller à la santé mentale des adolescents sans pour autant les priver des réseaux sociaux qui constituent aussi une source d’épanouissement dans la diffusion de l’art, de la musique, de la photographie, en évitant de révéler sa vie privée, son sens de l’intime.

Cyrille Darigade

 

Quitter la version mobile