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Les abeilles sont toujours en danger, nous aussi!

Vous pensiez que la décision de l’Union Européenne de suspendre 3 insecticides au mois de juillet prochain allait sauver les abeilles ? Que nenni hélas ! En effet, les insecticides  concernés appartiennent à la famille des néonicotinoïdes  et il reste 3 néonicotinoïdes autorisés !

 

Qu’est ce que les néonicotinoïdes ?

C’est une classe d’insecticides agissant sur le système nerveux central des insectes. Plusieurs études scientifiques ont souligné l’impact négatif de cette famille sur les abeilles et bourdons en laboratoire et en tests contrôlés ; et de nombreux apiculteurs mettent en cause ces molécules pour expliquer le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles. Pour cette raison, des usages de certains insecticides de cette classe ont été suspendus dans certains pays.

Les néonicotinoïdes représentent un groupe relativement nouveau d’insecticides qui s’est rapidement imposé comme un des plus utilisés à travers le monde. Ils ont été introduits dans les années 1990 pour contrer la résistance croissante des insectes ravageurs et l’augmentation des impacts sur la santé et la sécurité associée aux insecticides organophosphorés.

On compte parmi les néonicotinoïdes actuels :

          l’acétamipride,

          la clothianidine,

          le dinotéfurane,

          l’imidaclopride,

          le nitenpyrame,

          le thiaclopride

          et le thiaméthoxame.

Ou les trouve-t-on ?

En France, il existe de nombreux produits commerciaux disponibles sur le marché contenant des insecticides néonicotinoides avec des usages aussi divers que le traitement :

          des abricotiers,

          des agrumes,

          de la betterave,

          du maïs,

           des châtaigniers,

          des courgettes,

          des tomates

           etc.

L’Union européenne vient de décider de restreindre l’usage de trois insecticides néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride, thiamétoxam) pour 2 années. Cette restriction concerne :

          le colza,

          le maïs,

          le tournesol

          et le coton (sauf sous serre ou après floraison).

Une situation qui reste préocupante

Restent également autorisés d’autres insecticides de la même famille qui ne sont aucunement touchés par cette restriction comme le thiaclopride ou l’acétamipride…

Des néonicotinoïdes vont donc continuer à être déversés en grandes quantités dans l’environnement ou utilisés en enrobage de semences malgré cette première interdiction…ils pourront donc continuer à contaminer des pollinisateurs directement ou par les cultures suivantes qui les pomperont dans le sol et même…à contaminer les êtres humains par l’air, les aliments, l’eau…. Ce dernier point est particulièrement préoccupant alors que de très récentes études montrent que ces molécules peuvent nuire au développement du cerveau et montrent un potentiel génotoxique.

Des néonicotinoïdes dans nos assiettes

Générations Futures arecherché entre février et mai 2013, les 5 principaux néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride, thiamétoxam, thiaclopride, acétamipride) dans des aliments végétaux courants non concernés par les restrictions récentes d’usage de ces insecticides : tomates, fraises, courgettes, aubergines, thés…. Au total 109 échantillons ont été analysés.

Et les abeilles ?

Afin d’évaluer quel pourrait être l’impact de ces résidus de néonicotinoïdes sur les abeilles, Génération Future a calculé les conséquences de l’exposition d’abeilles aux quantités de résidus retrouvés dans nos échantillons.

Si on prend l’exemple d’une courgette d’un poids moyen de 250 g contenant 25 µg d’imidaclopride/kg, nos calculs nous permettent de conclure que ce sont près de 845 abeilles qui seraient mortes ou au moins 3788 abeilles qui auraient vu leur comportement gravement perturbés suite à l’exposition à la quantité d’imidaclopride contenue dans cette seule courgette ! Sans commentaire !

« Ces résultats montrent que malgré les premières décisions prises par la Commission Européenne, des néonicotinoïdes vont continuer à être déversés en grandes quantités dans l’environnement ou utilisés en enrobage de semences malgré cette première interdiction…ils pourront donc continuer à contaminer et à menacer les pollinisateurs, mais aussi à  contaminer les êtres humains par l’air, les aliments, l’eau…. Ce dernier point est particulièrement préoccupant alors que de très récentes études montrent que ces molécules peuvent nuire au développement du cerveau et montrent un potentiel génotoxique. » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. « Face à cette double menace nous n’avons qu’une seule demande : l’interdiction de cette famille d’insecticides ! » conclut-il.

 

  

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