Le Sidaction 2023 est lancé ! Vous allez pouvoir participer à trois jours de collecte et d’information sur la lutte contre le virus du sida. Alors que la science a fait de grands progrès, une personne meurt chaque minute du sida dans le monde. De plus, les idées reçues et les discriminations font toujours le lit de l’épidémie de VIH. 40 ans après sa découverte, plus de 38 millions de personnes vivent avec le virus à travers la planète. Bien que l’on n’ait jamais été aussi proche d’y arriver, il est essentiel que la mobilisation se poursuive pour enfin jouir d’un avenir sans sida.

Le Sidaction 2023 commence ce 24 mars et l’importance des dons est primordial pour éradiquer ce fléau. Aujourd’hui, vous devez savoir que 650 000 personnes décèdent chaque année du sida dans le monde et que le nombre de personnes qui ne savent pas qu’elles sont contaminées est estimé à près de 6 millions, dont plus de 24 000 en France. La réalité de l’épidémie demeure très stigmatisante pour les personnes vivant avec le VIH et les idées reçues restent ancrées dans l’imaginaire collectif, laissant place à de fortes discriminations.

L’histoire du Sida

L’histoire commence le 5 juin 1981 : Willy Rozenbaum, infectiologue à l’hôpital Claude-Bernard (Paris), lit le bulletin hebdomadaire américain des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Ce dernier décrit cinq cas de pneumocystose à Pneumocystis carinii chez de jeunes hommes californiens. Or cette maladie pulmonaire rare survient généralement chez des personnes âgées ou immunodéprimées. Le point commun de ces cinq patients est qu’ils sont homosexuels.

Plus tard dans l’après-midi, Willy Rozenbaum reçoit en consultation un steward accompagné de son ami, qui se plaint d’une forte toux et d’une fièvre persistante. Le médecin fait rapidement le rapprochement avec l’article qu’il a lu précédemment. Avec son collègue Jacques Leibowitch, immunologiste à l’hôpital Raymond-Poincaré (Garches) et également lecteur de ces travaux américains, ils seront les premiers à établir un lien avec les cas observés dans des hôpitaux parisiens, qui ne cesseront de s’accumuler.

Avant même que son origine soit connue, la maladie reçoit son nom officiel : sida, pour « syndrome d’immunodéficience acquise », en raison d’un effondrement des défenses immunitaires qui engendre des maladies opportunistes, telles que les pneumocystoses et les sarcomes de Kaposi. D’autres parleront de « cancer gay« , tandis qu’outre-Atlantique, le sida sera surnommé la « maladie des 4 H« , car il touche, en plus des homosexuels, les héroïnomanes, les hémophiles et les Haïtiens. D’autres groupes suivront, hommes et femmes hétérosexuels, enfants, etc. À cette époque, en 1981, nul ne sait quelle est la cause du sida.

L’Institut Pasteur en quête d’un rétrovirus

Début 1982, une dizaine de médecins (virologues, infectiologues, psychiatre, immunologistes, etc.) se rassemblent en un groupe français de travail sur le sida (GFTS). C’est de ce groupe qu’émane- ra l’hypothèse d’une maladie liée à un rétrovirus. Jusqu’alors étudiés pour leur rôle dans certains cancers, ces virus ont pour particularité de rétro- transcrire leur génome, constitué d’ARN, en ADN capable de s’intégrer dans le génome de la cellule hôte, dont les lymphocytes T CD4+ pour le seul rétrovirus humain connu à l’époque, le Human T-cell leukemia virus de type 1 (HTLV-1). Ils produisent alors de nouvelles particules virales, prêtes à infecter d’autres cellules.

Membre du GFTS, la virologue Françoise Brun-Vézinet se rappelle des cours sur les rétrovirus donnés à l’Institut Pasteur, notamment par le Pr Jean-Claude Chermann, de l’unité du Pr Luc Montagnier. Fin 1982, lors d’un rendez-vous avec eux et la jeune chercheuse Françoise Barré-Sinoussi, Françoise Brun-Vézinet et Willy Rozenbaum leur proposent de tester l’hypothèse rétrovirale. Ils décident tous ensemble de la tester sur un ganglion prélevé chez un patient présentant une lymphadénopathie généralisée : un syndrome présida. Début janvier 1983, l’échantillon parvient à l’Institut. Le résultat est sans appel : le milieu de culture présente une forte activité RT (reverse transcriptase ou « transcriptase inverse » en français), indiquant que les cellules excrètent un rétro- virus. Début février, il est observé sous un microscope électronique.

Le 20 mai 1983, l’équipe publie dans la revue Science   l’article inaugural de la recherche sur le VIH. D’abord baptisé « LAV » (Lymphadeno- pathy-Associated Virus), il prendra son nom définitif en 1986 : VIH pour « virus de l’immunodéficience humaine ». Mais le consensus scientifique est loin d’être acquis. La concurrence est rude avec le chercheur américain Robert Gallo, pionnier de l’étude des rétrovirus humains. Vingt-cinq ans plus tard, cette découverte du VIH sera finalement reconnue par l’attribution aux professeurs Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier du prix Nobel de physiologie ou médecine en 2008.

Durant les années 1980, les médecins sont désemparés face au sida. Aucun traitement n’est disponible pour soigner l’infection par le VIH, dont il reste tout à apprendre. Ils ne peuvent qu’essayer de prévenir et traiter les maladies opportunistes survenant au stade sida, sans pouvoir agir sur leur cause : la prolifération du VIH, qui décime les lymphocytes T CD4+. Après plusieurs espoirs déçus, un premier pas est franchi en 1987, avec la commercialisation de l’AZT, un inhibiteur de la transcriptase inverse. Si les premiers résultats sont encourageants pour les patients en stade sida, l’essai franco-britannique Concorde, publié en 1993, annihile tout espoir : chez les patients initialement asymptomatiques, l’AZT n’améliore pas la survie à cinq ans.

L’arrivée des trithérapies : un tournant face au VIH

La véritable percée surviendra en 1996, avec l’arrivée des antiprotéases, qui ouvrent la voie aux trithérapies, plus puissantes contre le virus. Véritable tournant dans la lutte contre le VIH/sida, elles agissent en bloquant des étapes clés de la réplication du virus, faisant chuter la charge virale dans l’organisme, ce qui permet aux défenses immunitaires de se reconstituer.
Dès la fin des années 1990, l’infection par le VIH n’est plus forcément mortelle, mais la situation est loin d’être réglée pour les personnes atteintes. Leur qualité de vie est très altérée par ces traitements aux lourds effets indésirables, donc peu propices à une bonne observance. La situation s’améliorera progressivement, d’abord avec l’arrivée de médicaments mieux tolérés puis celle, plus récente, de traitements permettant une prise en charge préventive de l’infection.

En 2009, des trithérapies à prendre en un comprimé quotidien ont vu le jour. D’autres innovations majeures ont récemment été développées : fin 2021, un premier antirétroviral [ARV] injectable à longue durée d’action est commercialisé, administré tous les deux mois.

En 2023 le combat contre le Sida continue

En 2021, en France, 29 % des personnes ayant découvert leur séropositivité étaient à un stade avancé de l’infection, un chiffre qui diminue peu. Or le dépistage a connu un coup d’arrêt en 2020, lors de la crise de Covid-19 : l’activité a chuté de 13 % par rapport à 2019, le nombre de découvertes de séropositivité de 22 %, un retard qui n’a pas été rattrapé en 2021. Cependant, le dépistage demeure crucial en matière de lutte contre le VIH, aussi bien pour assurer la santé des personnes infectées que pour contrôler l’épidémie. Il est donc nécessaire de l’encourager, encore et toujours.

Malgré les progrès médicaux survenus en quarante ans, les personnes vivant avec le Sida continuent de subir le poids social de la contamination. À cela s’ajoute le poids du vieillissement, alors que 30 % des personnes touchées par le VIH sont âgées de plus de 55 ans. Un constat qui pose de nouveaux défis en matière d’accompagnement, nombre de ces personnes étant surexposées à la solitude, à la précarité financière et aux comorbidités (maladies cardiovasculaires, diabète, etc.).

En 2023, comme en 1983, l’infection par le VIH est trop souvent vécue comme un stigmate intime à ne surtout pas révéler. Face au silence qui entretient l’épidémie, il est crucial de changer le regard de la société vis-à-vis des personnes concernées et de celles appartenant aux groupes les plus exposés, déjà discriminés pour d’autres raisons. Ce besoin est particulièrement fort chez les jeunes, peu informés de la réalité du VIH aujourd’hui.

Pourtant, l’éducation à la sexualité est souvent absente des établissements scolaires, malgré l’obligation légale d’organiser au moins trois séances annuelles par classe d’âge. Mais d’autres moyens existent pour diffuser une information de qualité, adaptée aux différents publics.

Les recherches continuent

la recherche rencontre également des difficultés. Les jeunes chercheurs ont du mal à trouver un poste, tandis que les chefs d’équipe luttent pour se libérer des contraintes administratives et des demandes de financement, de plus en plus chronophages. Parmi les principaux enjeux, la recherche d’un vaccin demeure une priorité. Les efforts se poursuivent pour découvrir un vaccin prophylactique permettant de freiner la transmission ou pour trouver une nouvelle thérapeutique rendant possible la rémission du VIH. Si cela était possible, les patients pourraient se passer de la trithérapie. C’est un nouvel horizon scientifique qui, comme la trithérapie il y a trente ans, doit mobiliser la communauté.

Les temps forts durant le week-end du Sidaction 2023

Une série de podcasts exceptionnelle : « Ensemble pour 40 ans de lutte contre le VIH » avec les voix d’Isabelle Adjani, Marina Foïs, Catherine Ringer et Eddy de Pretto.

Cette série de podcasts retrace les moments clés de 40 ans de lutte contre le VIH, depuis l’apparition des premiers cas au début des années 80 jusqu’aux espoirs suscités par les dernières avancées médicales, en passant par l’introduction des trithérapies. Revivez les quatre décennies de lutte aux côtés des chercheurs, des patients, des associations et de tous ceux qui ont cultivé l’espoir de vaincre un virus qui a profondément transformé nos sociétés.

Une série documentaire unique, produite par le studio Engle et écrite par Anthony Passeron, composée de quatre épisodes racontés par Isabelle Adjani, Marina Foïs, Catherine Ringer et Eddy de Pretto.

Disponible sur toutes les plateformes : https://podlink.to/ensemble

Le Sidragtion se mobilise pour Sidaction 2023

A l’occasion du week-end du Sidaction 2023, l’équipe du Sidragtion se mobilisera dans toute la France pour récolter des dons en faveur de Sidaction. En collaboration avec les trois fondatrices, Minima Gesté, Enza Fragola et Emily Tante, les drag queens, drag kings et drag queers du Sidragtion organiseront des maraudes, des collectes de rue, des spectacles de drag militantes ou humoristiques et des soirées festives pour soutenir la lutte contre le sida ! Retrouvez-nous à Lille, Amiens, Rennes, Brest, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Marseille, Lyon, Clermont-Ferrand, Dijon, Strasbourg et Paris.

Plus d’informations sur l’événement : @sidragtion sur Instagram

50 ans de disco : les stars chantent pour le Sidaction 2023

Sous la présidence de Line Renaud et de l’ambassadeur de Sidaction, Jean Paul Gaultier, un duo inédit composé de Julia Vignali et Vincent Niclo accueillera de nombreux artistes sur la scène du Dôme de Paris. Ensemble, ils célébreront les 50 ans du disco en reprenant les grands classiques de ce phénomène musical qui a vu le jour dans les années 70.

Rendez-vous le samedi 25 mars à 21h10 sur France 2.

Soutenez le Sidaction 2023 !

Afin de soutenir les personnes vivant avec le VIH en France et dans le monde, et de faire avancer la recherche en vue d’un vaccin et d’une thérapie allégée, la mobilisation des donateurs est nécessaire pour collecter des fonds qui seront affectés aux programmes de recherche ainsi qu’aux associations engagées dans des projets de prévention, d’accès au dépistage et d’assistance aux personnes vivant avec le VIH. Le Sidaction 2023 est toujours engagé dans la lutte contre le sida.

Pour faire un don à Sidaction :

  •                   Par téléphone : en appelant le 110 (numéro d’appel gratuit)

  •                   Par Internet : www.sidaction.org

  •                   Par SMS au 92110 : en envoyant le mot « DON » pour faire un petit don de 5€ (coût d’envoi du SMS gratuit ou inclus dans les forfaits SMS)

  •                   Par courrier : Sidaction – 228, rue du Faubourg Saint-Martin 75010 PARIS