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Le Fonds agricole des Nations Unies appelle à des financements climatiques d’urgence pour les petits exploitants agricoles

Face à l’intensification en fréquence et en sévérité des effets négatifs des changements climatiques, avec des sécheresses et des inondations dévastatrices frappant les communautés rurales les plus pauvres dans la Corne de l’Afrique, au Pakistan et plus récemment au Nigéria, le Fonds international de développement agricole (FIDA) appelle à augmenter d’urgence les financements afin d’accompagner des centaines de millions de petits exploitants agricoles dans leur adaptation aux changements climatiques.

Les petits producteurs sont essentiels à la sécurité alimentaire mondiale mais ils ne reçoivent que 1,7 % du financement de l’action climatique bien qu’ils produisent un tiers de l’alimentation mondiale.  Beaucoup des 3 milliards de personnes qui vivent dans les zones rurales des pays en développement dépendent de cette agriculture paysanne pour se nourrir et gagner leur vie.  Mais elles sont touchées de manière disproportionnée par des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses et par l’ensemble des effets du réchauffement climatique. D’ici la fin du siècle, les rendements agricoles pourraient diminuer jusqu’à 25 %. Dans certains cas, ils pourraient chuter jusqu’à 80 %, comme le montrent des études commandées par le Fonds international de développement agricole (FIDA) l’année dernière.

« De nombreuses communautés rurales n’ont pas le choix, elles doivent s’adapter sans tarder ou risquer une grave insécurité alimentaire à l’avenir. Nous devons agir aujourd’hui car la fenêtre d’action dont nous disposons pour aider les populations rurales à s’adapter, à survivre et à protéger leur communauté se réduit très vite. Il est de notre responsabilité collective de répondre immédiatement », a déclaré Alvaro Lario, Président du FIDA.

En 2021, ce sont 828 millions de personnes qui ont souffert de la faim en partie en raison des effets destructeurs des changements climatiques. Dans la Corne de l’Afrique, au moins 36 millions de personnes sont touchées par la pire sécheresse que la région ait connue ces 40 dernières années. En Somalie, deux districts courent un risque de famine imminente. Au Pakistan, l’inquiétude grandit quant aux conséquences dévastatrices des inondations, qui devraient aggraver l’insécurité alimentaire dans les mois à venir, avec des préjudices et pertes pour l’agriculture et l’élevage estimées à 3,7 milliards d’USD.

« J’exhorte les décideurs mondiaux à respecter les engagements pris d’au moins doubler les financements pour l’adaptation. Je les exhorte également à faire des efforts conséquents pour combler l’écart qui se creuse entre les besoins des petits producteurs agricoles et les financements actuellement disponibles », a ajouté Alvaro Lario.

Selon le rapport sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière d’adaptation aux changements climatiques (2022) du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), publié aujourd’hui, on estime que les besoins en financements pour l’adaptation atteindront les 340 milliards d’USD par an d’ici 2030. Aujourd’hui, les financements consacrés à l’adaptation représentent moins d’un dixième de ce montant et le déficit de financement de l’adaptation continue de se creuser.

S’adapter ou mourir

Afin de répondre à cette urgence, le FIDA redouble d’efforts pour acheminer davantage de financements climatiques jusqu’aux zones rurales des pays en développement, notamment en exerçant le rôle d’agrégateur de financements pour le développement provenant de différentes sources. Pour la période 2022-2024, le FIDA s’est engagé à allouer 40% de ses ressources de base à l’action climatique, en accordant la priorité à l’adaptation, soit une augmentation de 35% par rapport à aujourd’hui. Le Fonds s’efforce aussi de renforcer de manière significative ses partenariats avec le Fonds vert pour le climat, le Fonds pour l’environnement mondial et le Fonds pour l’adaptation, l’objectif étant de mobiliser des fonds additionnels.

De plus, le FIDA élabore de nouveaux mécanismes financiers visant à mobiliser des financements du secteur privé. En juin dernier, il a émis ses premières obligations de développement durable, devenant le premier fonds des Nations Unies et le seul organisme de ce même système, à l’exception du Groupe de la Banque mondiale, à entrer sur les marchés financiers.

Entre 2019 et 2021, il a alloué 1,2 milliard d’USD au financement de l’action climatique, principalement à des activités d’adaptation dans le cadre de ses programmes habituels et du fonds ASAP+, un fonds pour l’adaptation climatique doté de plusieurs millions de dollars et destiné aux petits producteurs agricoles. Cela fait désormais plus d’une décennie que le FIDA investit pour aider les petits exploitants agricoles à s’adapter aux changements climatiques.

Les projets financés par le FIDA subventionnent toute une gamme de techniques d’adaptation climatique telles que les cultures résistantes à la sécheresse, l’irrigation climato-compatible et incluent des techniques respectueuses de la nature comme l’agroécologie, l’agroforesterie et une meilleure gestion des sols. Les agriculteurs peuvent également avoir recours à des systèmes d’alerte rapide, utiliser des infrastructures résistantes au climat (comme le stockage après la récolte et les routes submersibles) et recourir à des produits d’assurance qui les aident à protéger leurs investissements contre des événements climatiques extrêmes. Beaucoup de ces pratiques favorisent à la fois l’adaptation et l’atténuation, en stockant le CO2 ou en réduisant les émissions.

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