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La méningite à méningocoques refait surface !

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L’Institut Pasteur révèle un rebond alarmant de la méningite à méningocoques dans la France post-COVID. Explications et actions !

Alors que le monde sort de l’ombre de la pandémie de COVID-19, un ennemi insidieux refait surface. L’Institut Pasteur sonne l’alarme sur une recrudescence inattendue de méningite à méningocoques en France avec un nombre de cas exponentiel. Cette étude éclaire des tendances troublantes : une augmentation des infections, des changements dans les souches de méningocoques et un groupe d’âge nouvellement ciblé. Quelles sont les implications de cette résurgence de méningite à méningocoque pour la santé publique et les stratégies de vaccination ?

Méningite à méningocoques, c’est quoi ?

La méningite à méningocoques est une forme grave d’infection bactérienne causée par la bactérie Neisseria meningitidis, communément appelée méningocoque. Elle affecte principalement les membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière (les méninges), entraînant une inflammation appelée méningite. En termes de contagion, le méningocoque ne survit pas dans l’environnement extérieur et se transmet uniquement entre humains. Il nécessite un contact proche (moins de 1 mètre) et prolongé pour se transmettre, principalement par les sécrétions rhinopharyngées (éternuements, salive, toux)​​​​. Ces infections ne se propagent pas aussi facilement qu’un rhume ou la grippe

Voici quelques points clés sur cette maladie :

Symptômes : les symptômes de la méningite à méningocoques peuvent apparaître soudainement et se détériorer rapidement. Ils comprennent généralement de la fièvre, des maux de tête, une raideur de la nuque, des vomissements, une sensibilité à la lumière (photophobie) et, dans les cas graves, des éruptions cutanées caractéristiques sous forme de petites taches rouges ou violettes.

Transmission : la bactérie Neisseria meningitidis se transmet d’une personne à l’autre par des gouttelettes respiratoires, généralement lors de contacts étroits ou prolongés, comme vivre dans le même foyer, s’embrasser, éternuer ou tousser à proximité.

Groupes à risque : bien que la méningite à méningocoques puisse toucher des personnes de tout âge, elle est plus fréquente chez les nourrissons, les jeunes enfants et les adolescents. Les personnes ayant un système immunitaire affaibli sont également plus susceptibles d’être infectées.

Souches bactériennes : plusieurs souches de Neisseria meningitidis sont connues, chacune étant identifiée par un groupe antigénique différent (par exemple, les groupes A, B, C, W, Y). Chaque souche peut causer des épidémies de sévérité et de fréquence variables selon les régions et les périodes.

Traitement : la méningite à méningocoques est une urgence médicale qui nécessite un traitement immédiat avec des antibiotiques. La rapidité du traitement est cruciale pour le pronostic.

Prévention : la vaccination est le moyen le plus efficace de prévenir la méningite à méningocoques. Des vaccins sont disponibles pour plusieurs souches de la bactérie, et leur utilisation varie en fonction des recommandations des autorités sanitaires selon l’âge et les risques spécifiques de l’individu.

Complications : en l’absence de traitement rapide, la méningite à méningocoques peut entraîner de graves complications, telles que des lésions cérébrales, atteintes neurologiques, notamment la surdité, des convulsions, voire le décès (le taux de mortalité d’une méningite à méningocoques arrive dans 10% des cas). Environ une personne sur cinq atteinte de cette maladie souffre de lourdes séquelles telles que l’amputation, la surdité, les troubles cognitifs, les difficultés d’apprentissage, mémorielles ou des dépressions nerveuses.

Rebondissement notable de la méningite à méningocoques dans l’ère post-COVID

Des scientifiques de l’Institut Pasteur, en utilisant les données du Centre national de référence des méningocoques, ont analysé l’évolution de la méningite à méningocoques en France de 2015 à 2022. Ils ont observé une augmentation sans précédent de la maladie après la levée des mesures sanitaires du COVID-19. Les nouveaux cas détectés sont principalement dus à des souches de méningocoques moins communes avant la pandémie, avec une incidence accrue chez les jeunes adultes de 16 à 24 ans. Ces résultats, publiés dans le « Journal of Infection and Public Health » le 12 octobre 2023, pourraient influencer les futures stratégies de vaccination contre cette maladie mortelle.

Impact des mesures COVID-19 sur la méningite 

Pendant la pandémie, des mesures telles que le port du masque et la distanciation sociale ont réduit les infections respiratoires, y compris la méningite à méningocoques, avec une baisse de plus de 75 % des cas en 2020 et 2021. Cependant, après l’assouplissement des restrictions, une résurgence de la méningite à méningocoques a été observée.

Hypothèses et conclusions de l’étude

Muhamed-Kheir Taha, co-auteur de l’étude et responsable de l’unité Infections bactériennes invasives à l’Institut Pasteur, explique que deux hypothèses ont été envisagées durant la pandémie. La première suggérait une réduction permanente des cas de méningite, tandis que la seconde anticipait une recrudescence rapide due à une exposition réduite de la population aux bactéries. Les recherches ont confirmé la seconde hypothèse.

Plus 36% de méningite à méningocoque

Les chercheurs ont comparé les cas de méningite pré et post-pandémie. En 2019, 298 cas ont été enregistrés contre 421 cas entre janvier et septembre 2023, une augmentation de 36 %. Cette hausse est attribuée à la diminution de l’immunité collective et à la baisse de la vaccination. Les souches des groupes W et Y de méningocoques se sont révélées plus dominantes après la pandémie, affectant principalement les jeunes de 16 à 24 ans.

Implications futures et stratégie vaccinale

Avec l’approche de l’épidémie de grippe saisonnière, une augmentation des cas de méningite infectieuse est possible. Actuellement, en France, la vaccination contre le méningocoque de groupe C est obligatoire, tandis que celle contre le groupe B est recommandée chez les nourrissons. Il n’existe pas encore de recommandation générale pour les groupes Y et W. Les scientifiques travaillent avec la Haute autorité de santé pour adapter la stratégie vaccinale idoine, et vacciner contre la méningite surtout les adolescents, fréquemment porteurs sains du méningocoque et ainsi éviter une épidémie.

 

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