Pour faire face au retour du moustique-tigre, une innovation française est déployée à Monaco.
Apparu en Métropole en 2004 et originaire d’Asie du Sud-est, l’Aedes albopictus (moustique-tigre) est considéré comme un « problème croissant en Europe » par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Le moustique tigre, espèce invasive capable de transmettre les virus de la dengue, du chikungunya et du Zika, continue de progresser avec une présence « active » dans 18 départements du sud de la France selon les dernières constatations du CNEV (centre national d’expertise sur les vecteurs).
Outre sa dangerosité potentielle, le moustique-tigre s’impose aussi comme une importante nuisance pour les bassins d’habitation qu’il colonise : piquant à toute heure de la journée, présent aussi bien en villes que dans les campagnes, il sévit 6 mois dans l’année (de mai à octobre) et empêche l’accès aux zones ouvertes (terrasses, jardins,…), sans protection adéquate.
En conséquence, il pourrait devenir un véritable ennemi sanitaire et économique dès les prochaines années.
Pour y faire face, le dispositif Anti-Moustiques BioBelt a été installé au Rocabella, 24 avenue Princesse Grâce, l’une des plus prestigieuses résidences de Monaco, du Groupe Pastor. Il s’agit de la plus importante surface couverte pour se protéger des moustiques en Europe : 45 Modules-Pièges BioBelt ont été déployés sur un périmètre protégeant l’ensemble de la zone de loisirs de la résidence, sur une surface de l’ordre de 3 000 m², comprenant un jardin d’enfants, une piscine, un fitness et le restaurant « Maya Bay ».
Mise au point et fonctionnement de cette innovation
L’innovation française BioBelt a été mise au point en 2011 par une équipe animée par Dominique Hauptmann en collaboration avec les entomologistes allemands de la société Biogents.
Le dispositif Anti-Moustiques BioBelt reproduit les marqueurs biologiques qui permettent aux moustiques femelles, en quête de sang pour nourrir leurs oeufs, de détecter leurs proies. Elles sont ainsi attirées jusqu’à plusieurs dizaines de mètres de distance par la présence de molécules de CO2 dans l’air, correspondant à notre respiration. Le second marqueur biologique qui l’engagera dans son attaque, est lui, identifié à courte distance, de 1 à 3 mètres: il s’agit des acides de notre biologie interne, que nous diffusons principalement par nos pores.
En diffusant ces deux marqueurs selon des critères de temps et des ratios de puissance adaptés à chaque installation, tous les Modules-Pièges composant la ceinture Anti-Moustiques BioBelt sont reliés à une Régie commune, avec une double action :
– L’élimination de la colonie de moustiques « habitant » auparavant à l’intérieur du périmètre
– L’isolation de cette zone stratégique, grâce à l’interception des moustiques venant depuis l’extérieur du périmètre, interrompant ainsi leur déplacement vers des « proies » – personnes, animaux domestiques -, dont la seule présence les attire jusqu’à 50 / 70 mètres !