Le professeur Raoult rendu célèbre auprès du grand public suite à la pandémie de Covid-19 a atteint l’âge fatidique de la retraite et quitte donc l’IHU Méditerranée. La nouvelle direction de l’institut n’a pas voulu prolonger son contrat. Didier Raoult était l’invité, ce lundi soir, de TPMP. Au programme, une interview menée par Cyril Hanouna.
Tout d’abord, Didier Raoult a réagi à ce qui ressemble à une éviction de l’IHU Méditerranée. « En clair, il y a un directeur général qui était le directeur général adjoint de Paris qui est venu ici (à Marseille, ndlr) et qui a pensé qu’il n’avait pas besoin de mes services, ce qu’il a bien le droit de penser. Maintenant, il rêve un peu s’il est capable d’imposer ça, parce que l’IHU est créé par une loi, qui a un conseil d’administration dans lequel il y a 20 personnes qui s’expriment. On ne fait pas de putsch sur une fondation de cette nature-là. Il faut se calmer. Dans ce pays, il y a une tendance à l’hybris, à la démesure et à la déraison qui a exacerbé cette épidémie qui est spectaculaire. Des gens que j’ai vu passer et qui s’imaginaient qu’ils allaient me dicter leur loi depuis 30 ans, j’en ai vu quelques-uns. J’ai survécu très facilement. Moi, je serai plus inquiet pour le DG ».
« Des gens qui s’imaginaient qu’ils allaient me dicter leur loi depuis 30 ans, j’en ai vu quelques-uns. J’ai survécu très facilement. »
« On dit du bien de moi, je suis content. Mes idées politiques, je n’ai pas à vous les donner. Je n’ai jamais dit pour qui je vote. Ce n’est pas mon problème. Moi je fais de la science et ce qui m’intéresse c’est le soir de me regarder dans mon miroir en n’ayant pas honte de moi. Je ne fais pas de propagande non plus. C’est une des causes de mon désaccord avec mon directeur général. C’est qu’il voulait me faire signer une tribune qui me paraît être de la propagande et que je ne veux pas faire parce que c’est pas mon rôle. Mon rôle c’est pas de dire ce que le gouvernement fait bien ou pas bien. Mon rôle c’est dire ce que j’observe, ce que je lis compte tenu de mon parcours ».
« Mon rôle n’est pas de dire ce que le gouvernement fait bien ou pas bien »
« Il y a des choses dont je pense que scientifiquement qu’elles ne sont pas raisonnables : c’est de dire que quelqu’un qui a eu le COVID doit être vacciné deux mois après. Alors ça, ça n’a aucune base scientifique. On ne peut pas me raconter d’histoires parce que j’ai mesuré le nombre de gens qui rechutaient. Il y a un taux de protection naturelle qui est plus de 99%. Il n’y a pas un vaccin au monde qui fait ça. Donc c’est pas de la science, je sais pas ce que c’est ni d’où ça sort, mais c’est pas vrai ».
Pass et vaccin : « Des choses pas raisonnables »
« La deuxième chose moi ça m’ennuie, parce que j’ai mes amis africains qui sont très souvent vaccinés par le vaccin chinois. Et quand on leur dit ‘le vaccin chinois ça vaut rien, c’est comme si vous n’avez pas été vaccinés’, et qu’on dit ça ici, mais qu’on dit pas ça en Finlande et en Suède, on ne peut pas dire que c’est de la science non plus. C’est une opinion publique, une autre stratégie. Et les stratégies, on verra à la fin ».
La troisième dose pour les personnes à risques : « ça ne me choque pas du tout »
« Ces vaccins n’ont pas du tout la durée d’efficacité que les uns et les autres pouvaient espérer. En réalité, il y a une dégradation de leur efficacité. Et comme en plus de ça, ils n’ont pas une efficacité aussi bonne sur les variants que sur la cible primaire qu’ils avaient ciblée, ça pose une question sur l’efficacité de la vaccination. Si vous me posez la question d’une troisième dose pour les gens qui ont des obésités maladives, qui pèsent 150 kg, ou bien ceux qui ont plus de 70 ans et qui ont des pathologies associées, ça ne me choque pas du tout« .
C8
L’indépendant