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Ehpad en 2022 : 10 % des résidents ont moins de 75 ans

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La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) vient de publier un rapport détaillant le profil des résidents de moins de 75 ans dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Ce rapport se penche sur la situation avant la crise sanitaire et sur les données de 2022, offrant un aperçu précieux sur cette population souvent méconnue.

 

Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) sont généralement perçus comme des lieux de résidence pour les personnes très âgées. Cependant, une proportion non négligeable de leurs résidents sont bien plus jeunes que l’on pourrait le penser. En 2022, environ 10 % des résidents en Ehpad avaient moins de 75 ans, dont une fraction significative de moins de 65 ans. Cette réalité, mise en lumière par des données récentes de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) et la base de données interadministrative Badiane, soulève des questions importantes sur les profils et les besoins spécifiques de ces jeunes résidents. Leur présence dans ces établissements est souvent liée à des handicaps anciens, des maladies psychiatriques sévères et des contraintes économiques, nécessitant une prise en charge adaptée et spécialisée.

 

De jeunes résidents en Ephad

 

Les jeunes résidents en Ehpad, bien que représentant une minorité, constituent une population aux caractéristiques et aux besoins spécifiques, dont la prise en charge soulève des questions essentielles. Leur présence dans ces établissements est principalement attribuable à plusieurs facteurs interconnectés, notamment des handicaps anciens, des troubles psychiques significatifs et des contraintes économiques. Ces raisons s’appuient sur des données scientifiques et statistiques issues de sources telles que la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) et la base de données interadministrative Badiane.

 

 

Tout d’abord, il est crucial de noter que de nombreux jeunes résidents en Ehpad souffrent de handicaps et d’incapacités de longue date. Selon les données de la DREES, environ 50 % des résidents de moins de 65 ans ont été reconnus administrativement comme handicapés avant l’âge de 60 ans. Ces handicaps peuvent être d’origine congénitale, survenir à la suite d’accidents graves ou résulter de maladies chroniques. Leur gestion nécessite une prise en charge spécialisée et continue que les Ehpad, dotés de personnels formés et de structures adaptées, sont capables de fournir. Cette réalité est corroborée par des études sur la prévalence des handicaps à long terme et leurs impacts sur la qualité de vie des individus concernés (Source : Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale – INSERM).

De plus, les jeunes résidents des Ehpad sont souvent confrontés à des situation de handicap comme de graves troubles psychiques . Les données montrent que ces personnes présentent des taux significativement plus élevés de maladies mentales sévères par rapport à leurs homologues plus âgés. Par exemple, environ 60 % des résidents de moins de 65 ans sont placés sous tutelle en raison de leur incapacité à gérer leurs affaires personnelles et juridiques. Cette tutelle est souvent liée à des troubles cognitifs (Alzheimer par exemple) ou psychiatriques, tels que la schizophrénie, le trouble bipolaire ou des formes sévères de dépression. Les hopitaux psychiatriques et les services pour adultes handicapés constituent des points de passage fréquents avant l’admission en Ehpad, ce qui est documenté dans des recherches sur les parcours de soins en santé mentale  (Journal of Psychiatric Research).

Autres raisons : les contraintes économiques. Elles sont également un facteur déterminant dans la présence de jeunes résidents en Ehpad. Une proportion importante de ces résidents bénéficie de l’aide sociale à l’hébergement (ASH) en raison de l’incapacité à financer les frais de séjour dans ces établissements. Les données montrent que deux tiers des résidents de moins de 65 ans reçoivent cette aide, comparé à une moitié pour les 70-74 ans et seulement un sixième pour les résidents de 75 ans ou plus. Cette aide permet de réduire les coûts pour les résidents, les rendant ainsi plus accessibles aux personnes disposant de ressources limitées. Les recherches économiques sur le financement des soins de longue durée indiquent que ces aides sont cruciales pour assurer l’accès aux soins pour les populations vulnérables (Source : Revue Française des Affaires Sociales).

La combinaison de ces facteurs – handicaps anciens, troubles psychiques et contraintes économiques – crée une situation où les jeunes résidents en Ehpad nécessitent une attention particulière. Les établissements doivent adapter leurs services pour répondre à des besoins très spécifiques, ce qui inclut un personnel socio-éducatif qualifié et des ressources supplémentaires pour les soins psychologiques et psychiatriques. Des études sur la gestion des Ehpad montrent que les établissements avec des unités spécialisées pour jeunes handicapés sont mieux équipés pour fournir des soins de qualité, bien qu’ils soient encore rares en France (Source : DREES, Enquête EHPA 2019).

 

Spécificités des Ehpad pour jeunes résidents

En France, seuls 40 Ehpad ont une majorité de résidents de moins de 75 ans, soit environ 2 100 jeunes résidents. De plus, 280 Ehpad disposent d’une unité pour personnes handicapées âgées, ce qui montre une évolution lente mais positive vers une meilleure prise en charge des jeunes résidents.

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