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Alors que pour la première fois l’Union Européenne vient de décider du déblocage de 140 millions d’euros pour renforcer l’offre de services publics et les systèmes de soins en Afrique et que l’Union Africaine se réunit pour tenter de se mettre d’accord sur une stratégie commune de lutte, la situation a franchi un stade critique mais les réponses des acteurs internationaux ne sont pas à la hauteur du désastre.


L’épidémie est actuellement hors de contrôle

Plus de 2000 morts sont recensés à ce jour. Plusieurs centres de santé font face à une saturation de leur capacité d’accueil. Il y a urgence a proposer une aide organisée et efficiente dans les plus bref délais.

Pour la première fois dans l’histoire, l’humanité est confrontée à une épidémie d’une telle ampleur

La mondialisation accélérée des transports et des mobilités a permis une plus grande propagation du virus. Il nous faut la prendre en compte et de la même façon proposer une réponse médicale à l’échelle internationale. La spécificité de cette épidémie tant sur le plan des moyens de protection et de prise en charge des patients à mettre en œuvre, ainsi que sur l’investigation épidémiologique  ou que sur le diagnostic qu’il convient de coordonner.

Cela nous impose de proposer une aide spécifique ciblée en moyens financier mais aussi humain et en matériel médical. Celle-ci doit être décidée en partenariat et en intégrant les autorités et les acteurs de santé locaux. La communication et l’information aux populations se doit d’être prioritaire et reste une des clés dans l’acceptation et l’optimisation de cette gestion de crise. La prise en compte des déterminants de résistance et des besoins spécifiques des populations concernées est à privilégier et ce doit d’être le point de départ d’une proposition de réponse adaptée de la communauté internationale.

Il n’y a malheureusement pas de solution unique. L’accès au traitement doit être une priorité mais ne suffira pas à endiguer l’épidémie. Cette crise met en évidence de manière criante le manque d’aide au développement de nouvelles thérapeutiques via l’aide à la recherche sur les pathologies touchant les pays en voie de développement considérées comme non rentables par les majors pharmaceutiques.

Les épidémies n’ont pas de frontières, nous sommes tous responsables et concernés. Il nous faut inventer en urgence des moyens de gestion internationaux rapides et pérennes du risque infectieux.  Le contre exemple d’Haïti ne doit pas rester la norme dans la gestion de crise et nous nous devons d’apprendre, au delà de l’aide financière, a mettre en place des structures d’aide coordonnées en lien avec les acteurs locaux.

En tant que députée européenne écologiste, j’insisterai auprès de la Commission pour l’organisation sur le continent africain d’un sommet international placé sous l’égide de l’ONU et de l’OMS réunissant les représentants des chefs d’Etat et de gouvernement internationaux et les scientifiques, médecins et ONG humanitaires spécialistes de cette pandémie dans le but de coordonner la lutte et de répondre de manière adaptée aux besoins et à l’urgence.

Je rappellerai les 7 principes et objectifs cadres devant présider à une bonne coordination pour lutter contre ce fléau Ebola :
1/ intervenir plus rapidement
2/ coordonner la réponse
3/ aide spécifique et adaptée en matériel et ressources humaines
4/ intégrer les acteurs locaux aux programme de lutte pour l’acceptation des interventions sur le continent africain
5/ communiquer avec la population locale par des mécanismes de médiation adaptés
6/ aider la recherche sur les pathologie touchant les pays en voie de développement
7/ l’intégration du facteur environnemental est une priorité ; Ebola est un exemple de pathologie issue des bouleversement environnementaux d’origine humaine.

 

Michèle Rivasi