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Des opioïdes plus sûrs : une avancée scientifique pour la gestion de la douleur

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Découvrez la dernière avancée scientifique vers des opioïdes plus sûrs. Cet article explore comment les nouveaux opioïdes promettent une gestion efficace de la douleur avec moins de risques d’addiction et d’overdose.

 

Les médicaments opioïdes offrent un soulagement aux personnes souffrant de douleurs intenses, mais ces médicaments comportent des risques : la dépendance, les symptômes de sevrage pénibles et le potentiel d’overdose fatale. Dans une étude publiée dans ACS Central Science, des chercheurs ont identifié une stratégie pour concevoir des opioïdes plus sûrs. Ils ont démontré qu’un opioïde expérimental, qui se lie à un site non conventionnel du récepteur, supprime la douleur chez les modèles animaux avec moins d’effets secondaires — notamment ceux liés aux overdoses fatales.

 

Pourquoi les opioïdes sont-ils dangereux ?

Les opioïdes sont couramment utilisés pour leur efficacité dans le soulagement de la douleur sévère, mais ils présentent des risques significatifs qui peuvent entraîner des conséquences graves pour la santé. Voici les principales raisons pour lesquelles les opioïdes actuels sont dangereux :

Les opioïdes agissent en se liant aux récepteurs opioïdes dans le cerveau, ce qui entraîne une libération de dopamine, une substance chimique associée à la sensation de plaisir et de récompense. Cette libération de dopamine peut entraîner une sensation de bien-être intense, incitant les utilisateurs à rechercher cette sensation à plusieurs reprises. Avec le temps, cette recherche peut conduire à une dépendance physique et psychologique. Par exemple, une personne souffrant de douleurs chroniques se voit prescrire des opioïdes pour gérer sa douleur. Après un usage prolongé, elle peut commencer à ressentir le besoin de doses de plus en plus élevées pour obtenir le même soulagement, entraînant ainsi une dépendance.

Lorsque quelqu’un devient dépendant aux opioïdes, l’arrêt soudain ou la réduction de la dose peut provoquer des symptômes de sevrage extrêmement désagréables. Ces symptômes peuvent inclure des douleurs musculaires, des nausées, des vomissements, des sueurs, de l’anxiété et de l’irritabilité. La gravité de ces symptômes peut rendre l’arrêt de la prise d’opioïdes très difficile. Par exemple, un patient qui a utilisé des opioïdes pendant une période prolongée pour gérer des douleurs postopératoires décide d’arrêter. Il commence à ressentir des symptômes de sevrage intenses, tels que des crampes abdominales et des tremblements, rendant le processus de sevrage extrêmement difficile.

L’un des effets secondaires les plus dangereux des opioïdes est la dépression respiratoire, où la respiration devient lente et superficielle. Cette condition peut être fatale, car elle peut entraîner une insuffisance respiratoire, privant le cerveau et les organes vitaux d’oxygène. Par exemple, une personne prenant une dose élevée d’opioïdes peut commencer à ressentir une somnolence excessive et une respiration très lente. Si elle ne reçoit pas une assistance médicale rapide, cette condition peut entraîner la mort par arrêt respiratoire.

L’abus d’opioïdes ou l’utilisation incorrecte peut facilement conduire à une overdose, surtout lorsque les opioïdes sont pris en combinaison avec d’autres dépresseurs du système nerveux central, comme l’alcool ou les benzodiazépines. Une overdose d’opioïdes peut causer une dépression respiratoire sévère, un coma et la mort. Par exemple, une personne qui prend des opioïdes pour gérer des douleurs chroniques décide de consommer de l’alcool pour se détendre. Cette combinaison peut augmenter le risque de dépression respiratoire, potentiellement entraînant une overdose mortelle.

Les opioïdes actuels, bien qu’efficaces pour la gestion de la douleur, présentent des risques importants de dépendance, de symptômes de sevrage pénibles, de dépression respiratoire et d’overdose mortelle. Ces dangers soulignent l’importance de la recherche et du développement de nouveaux opioïdes plus sûrs, comme le RO76, qui promettent une gestion de la douleur avec moins de risques pour les patients.

 

Comprendre le fonctionnement des opioïdes

Activation des Récepteurs Opioïdes

Les récepteurs opioïdes sont des protéines présentes sur les cellules nerveuses (neurones) qui, lorsqu’elles sont activées par un opioïde, déclenchent une série de réponses cellulaires qui inhibent les signaux de douleur. Les principaux types de récepteurs opioïdes sont les récepteurs mu (μ), delta (δ) et kappa (κ). La plupart des opioïdes cliniquement utilisés, comme la morphine et le fentanyl, se lient principalement aux récepteurs mu.

Effet sur la Perception de la Douleur

Lorsqu’un opioïde se lie à un récepteur mu, il provoque la libération de substances chimiques dans le cerveau, telles que la dopamine, qui crée une sensation de bien-être et de plaisir. Cette activation modifie la perception de la douleur en rendant les signaux de douleur moins intenses et moins gênants. C’est pourquoi les opioïdes sont extrêmement efficaces pour traiter les douleurs aiguës et chroniques sévères.

 

 

Vers des opioïdes plus sûrs

Les tentatives pour concevoir des opioïdes plus sûrs ont principalement porté sur l’identification de molécules se liant au même site du récepteur, connu sous le nom de site actif, où les signaux naturels de soulagement de la douleur du corps se fixent. Dans une étude antérieure, des chercheurs ont découvert une molécule appelée C6 guano, qui peut activer le récepteur opioïde lorsqu’elle se lie en dehors du site actif. Le C6 guano interagit avec un emplacement à l’intérieur du récepteur opioïde qui répond généralement aux ions sodium. Malgré ses effets prometteurs, le C6 guano présente un inconvénient majeur : il ne peut pas traverser la barrière hémato-encéphalique qui protège le cerveau.

 

Une nouvelle approche avec le RO76

Une équipe dirigée par Susruta Majumdar, Jay McLaughlin, Haoqing Wang et Ruth Huttenhain a entrepris d’améliorer cette découverte en identifiant une molécule similaire avec le potentiel de voyager de la circulation sanguine vers les récepteurs opioïdes dans le cerveau. Pour trouver une alternative qui se lie également au récepteur opioïde, les chercheurs ont synthétisé et évalué 10 composés dont la chimie pourrait permettre de traverser la barrière hémato-encéphalique. Lors de leurs tests initiaux sur des cellules, ils ont identifié le candidat le plus prometteur, dérivé du fentanyl, appelé RO76.

En capturant des molécules à proximité du récepteur activé, l’équipe a montré que le RO76 produit un signal dans les cellules qui diffère de ceux initiés par les opioïdes classiques comme la morphine. Ils ont ensuite évalué l’efficacité du composé chez les souris. Lors de ces expériences, le RO76 semblait supprimer la douleur aussi efficacement que la morphine. Mais en comparant les effets des opioïdes sur les taux de respiration des animaux, ils ont constaté que le RO76 ralentissait beaucoup moins la respiration, suggérant qu’il pourrait ne pas être aussi mortel que la morphine.

 

Efficacy and Safety Profile of RO76 vs. Morphine

 

Voici un diagramme comparant l’efficacité et le profil de sécurité du RO76 par rapport à la morphine. Le diagramme montre trois aspects importants :

  1. Efficacité : Mesure de la capacité à soulager la douleur.
  2. Dépression respiratoire : Effet secondaire dangereux où la respiration devient lente et superficielle.
  3. Symptômes de sevrage : Intensité des symptômes ressentis lors de l’arrêt du médicament.

Interprétation du diagramme

Ces résultats suggèrent que le RO76 pourrait être une alternative plus sûre aux opioïdes traditionnels comme la morphine, offrant une gestion efficace de la douleur avec des risques réduits d’effets secondaires graves

Des résultats prometteurs

De plus, lorsque les chercheurs ont administré un médicament bloquant les opioïdes aux souris prenant chroniquement du RO76, elles ont éprouvé moins de symptômes de sevrage que celles prenant de la morphine. De plus, ils ont découvert que, lorsqu’il est administré par voie orale, le nouveau dérivé du fentanyl avait des effets de suppression de la douleur similaires, bien que légèrement inférieurs, à ceux observés lorsqu’il est injecté sous la peau des animaux. Les chercheurs affirment que ces résultats suggèrent que le RO76 a le potentiel de devenir un médicament oral pour les humains.

Les auteurs reconnaissent le financement des National Institutes of Health et des bourses postdoctorales de la Pharmaceutical Research and Manufacturers of America. Deux des auteurs reconnaissent également des intérêts financiers avec des entreprises biopharmaceutiques.

 

L’étude décrite ici offre une lueur d’espoir dans la quête de médicaments opioïdes plus sûrs, promettant un soulagement efficace de la douleur avec moins de risques d’addiction et de surdosage mortel.

 

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Sophie Madoun

 

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