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Décès de Michel Blanc à 72 ans : la star des ‘Bronzés’ succombe à un malaise cardiaque

Michel Blanc dans son rôle de Jean-Claude Dusse dans "Les Bronzés", scène culte de la comédie française

Michel Blanc, star emblématique des ‘Bronzés’, est décédé à 72 ans des suites d’un malaise cardiaque. Retour sur la carrière de ce grand acteur français.

 

C’est une perte immense pour le cinéma français. Michel Blanc, acteur charismatique et inoubliable Jean-Claude Dusse dans la saga culte des « Bronzés », nous a quittés à l’âge de 72 ans. Son décès, survenu le 3 octobre 2024 des suites d’un malaise cardiaque, a plongé ses fans et amis dans une profonde tristesse. Gérard Jugnot, son complice de la troupe du Splendid, a réagi avec émotion sur Instagram, rendant hommage à celui qui restera toujours pour lui « un ami et un frère de scène » et sous le choc a déclaré sur Instagram  : « Putain Michel… Qu’est-ce que tu nous as fait… »

 

Michel Blanc : Une Star Inoubliable des ‘Bronzés’ nous a quittés

Une icône du cinéma français et des répliques légendaires

Michel Blanc commence sa carrière dans les années 1970 au café-théâtre avec la troupe du Splendid, une bande de joyeux lurons qui deviendra une légende du cinéma français. Ils se rencontrent au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine et écrivent ensemble les premières pages de ce qui sera une révolution comique. Michel, avec son air timide et sa tête à claques, s’impose rapidement dans les rôles de losers sympathiques. On se souvient tous de ses répliques cultes : « Sur un malentendu, ça peut marcher… » dans « Les Bronzés font du ski » (1979), une phrase que des générations de fans se sont appropriées avec humour.

 

Les causes du décès de Michel Blanc : un malaise cardiaque fatal

La nouvelle a frappé ses proches et le public de plein fouet : Michel Blanc, légendaire acteur des « Bronzés », s’est éteint à l’âge de 72 ans. La cause ? Un malaise cardiaque soudain qui a emporté l’acteur le 3 octobre. En effet, l’acteur aurait succombé à un choc anaphylactique, déclenché par une réaction allergique à un produit médical. Admis à l’hôpital pour un examen nécessitant un produit de contraste, souvent utilisé pour rendre les organes plus visibles lors des imageries médicales, Michel Blanc a fait face à une réaction allergique sévère. L’acteur a été victime d’un œdème de Quincke, un gonflement soudain et potentiellement dangereux des muqueuses de la tête et du cou. Cette réaction a rapidement causé un malaise cardiaque.

Les secouristes, appelés en urgence, ont tenté de réanimer l’acteur, mais à leur arrivée, Michel Blanc était déjà en arrêt cardiaque. Malgré tous leurs efforts, il est décédé peu de temps après, à 23 heures.

Une peur constante de la maladie

Ce décès tragique prend une dimension particulièrement touchante lorsque l’on se souvient que Michel Blanc se définissait lui-même comme un hypocondriaque. En 2010, lors d’une interview pour Le Figaro, il avait évoqué sa peur constante de la maladie. C’était à l’occasion de la sortie de Une petite zone de turbulence, un film dans lequel il incarnait un personnage obsédé par sa santé. « Pour une toute petite douleur, ou une rougeur nouvelle, je consulte ! J’imagine toujours le pire. Il y a la peur de la mort derrière », avait-il confié.

Né avec un souffle au cœur, Michel Blanc a grandi sous la vigilance constante de ses parents, inquiets pour sa santé. Cette peur de la maladie ne l’a jamais quitté, rendant les circonstances de son décès d’autant plus poignantes et douloureuses.

 

Michel Blanc : une carrière riche entre comédie et drame

Mais Michel Blanc, c’est bien plus que l’image du rigolo des « Bronzés ». Il a su surprendre et se réinventer, explorant des rôles à contre-emploi. En 1986, dans « Tenue de soirée » de Bernard Blier, il incarne un homme découvrant son homosexualité aux côtés de Gérard Depardieu. « Un rôle fort, inattendu, qui a prouvé que Michel n’était pas seulement un comédien drôle, mais aussi un acteur capable de toucher le public en plein cœur, » confie Patrice Leconte, le réalisateur de la trilogie des « Bronzés ».

Sous la direction de ce même Patrice Leconte, Michel Blanc brille dans « Monsieur Hire », où il campe un tailleur misanthrope et taciturne. Loin de son image de comique troupier, il révèle une part de lui-même plus sombre, plus fragile. Ce rôle inattendu a fait de lui l’un des acteurs les plus caméléons de sa génération.

 

« Grosse Fatigue » : quand la comédie devient absurde

Dans les années 1990, Michel Blanc démontre qu’il n’a peur de rien, ni de personne. Avec « Grosse Fatigue » (1994), il joue son propre rôle, ou plutôt son double maléfique, dans une comédie noire et absurde. « Ce film était un coup de génie, » raconte Carole Bouquet, sa partenaire à l’écran. « Michel a osé tout remettre en question, même lui-même. On n’avait jamais vu ça dans le cinéma français ! » Le film, récompensé par le prix du meilleur scénario à Cannes, séduit 2 millions de spectateurs.

« J’ai compris qu’on pouvait être plus fou que le cinéma de comédie ne l’est traditionnellement », confiait-il à BFMTV. Cette folie créative a inspiré une nouvelle génération de comédiens et a prouvé que la comédie pouvait aller bien au-delà des rires.

 

Retour à la comédie et succès populaires

 

Bien qu’ayant remporté un César du meilleur acteur dans un second rôle pour « L’Exercice de l’État » en 2011, Michel Blanc n’a jamais renoncé à son premier amour : la comédie.

« C’est un rôle très différent de ce que j’ai pu aborder. C’est un type de rôle dont je rêvais mais je n’étais sûr que vous m’acceptiez dans ces rôles-là, que le public m’accepte dans ces rôles-là. Donc je vous remercie de me donner l’autorisation de continuer dans cette direction » a-t-il dit en recevant ce prix.

Il enchaîne alors les rôles dans des productions grand public comme « Les Nouvelles Aventures d’Aladin » (2015) avec Kev Adams et « Raid dingue » (2016) de Dany Boon.

Sa dernière réalisation, « Voyez comme on danse », une suite d’« Embrassez qui vous voudrez » (2002), a été moins bien accueillie par le public, mais Michel Blanc a continué à faire rire et émouvoir dans des comédies telles que « Docteur? » (2019), où il incarne un vieux médecin bougon apprenant à s’ouvrir aux autres. Le film attire 790 000 spectateurs. En 2023, « Les Petites Victoires » rassemble 946 000 entrées, prouvant une fois de plus que Michel Blanc restait une valeur sûre de la comédie française.

 

Le Splendid en deuil et des hommages unanimes

Le décès de Michel Blanc est un choc pour ses nombreux fans, d’autant que rien ne laissait présager une telle fin. Son attaché de presse a confirmé la triste nouvelle, plongeant le monde du cinéma dans une grande émotion. Malgré quelques soucis de santé ces dernières années, Michel Blanc restait une force de la scène, toujours prêt à faire rire et émouvoir. Cette crise cardiaque brutale est venue clore une carrière époustouflante, laissant derrière elle une immense tristesse et des souvenirs inoubliables. Des réactions de toutes parts ont afflué, saluant l’artiste mais aussi l’ami, le collègue, l’humain qu’il était. En quelques heures, Instagram et Twitter se sont transformés en lieux de mémoire pour ce comédien hors pair, témoignant de l’ampleur de sa perte.

Sa disparition laisse un vide immense, notamment au sein de la troupe du Splendid. « C’est une page de l’histoire du cinéma qui se tourne, » déclare Josiane Balasko, la voix tremblante. Bruno Moynot, Christian Clavier, Thierry Lhermitte, et Marie-Anne Chazel pleurent aussi ce « copain de toujours », qui les a fait tant rire et vibrer sur scène comme à l’écran.

Jean-Michel Ribes, dramaturge et metteur en scène, se souvient avec émotion : « Michel Blanc était un artiste complet, un homme généreux et sincère, capable de vous faire éclater de rire et de vous émouvoir aux larmes. »

Avec son départ, Michel Blanc laisse un héritage immense. Une carrière incomparable, des rôles inoubliables, et cette capacité unique à faire vivre ses personnages avec une humanité et une finesse incroyables. Un artiste qui, des Bronzés à « Monsieur Hire », a su toucher le cœur du public et marquer l’histoire du cinéma français.

 

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Sophie Madoun

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