Le Danemark a enregistré un cas de décès par thrombose d’une personne ayant reçu le vaccin AstraZeneca. D’autres cas graves dont des caillots sanguins ont été observés chez des patients vaccinés ont été signalés dans plusieurs pays.
La campagne vaccinale bat son plein en France, surtout avec le vaccin d’AstraZeneca. Mais mauvaise nouvelle : ce jeudi 11 mars, comme le souligne Newsweek, “Le Danemark et l’Islande ont tous deux suspendu l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca en raison de préoccupations concernant l’apparition de caillots sanguins chez des patients”. La Norvège arrête également la vaccination avec le vaccin d’Astrazeneca.
D’après Magnus Heunicke, le ministre danois de la Santé, même s’il n’est pas possible pour l’instant d’établir une corrélation certaine entre le vaccin et cet effet secondaire sérieux, “la question doit faire l’objet d’une enquête approfondie”.
8 ÉTATS SUSPENDENT L’UTILISATION DU VACCIN ASTRAZENECA
Danemark
Islande
Norvège
Autriche
Luxembourg
Estonie
Lituanie
Lettonie
Un décès par thrombose
« A l’heure actuelle, on ne peut pas conclure à l’existence d’un lien entre le vaccin et les caillots sanguins », a néanmoins déclaré le minsitre danois, précisant que cette décision relevait de la « précaution » en attendant les conclusions des enquêtes sanitaires. Selon l’Agence européenne du médicament (EMA), seulement 22 cas de thrombose avaient été signalés à la date de mardi pour plus de trois millions de personnes vaccinées dans sa zone (Union européenne, Norvège et Islande).
Lundi, l’Autriche avait annoncé avoir cessé d’administrer un lot de vaccins produits par le laboratoire anglo-suédois, après le décès d’une infirmière de 49 ans qui a succombé à de « graves troubles de la coagulation » quelques jours après l’avoir reçu. Quatre autres pays européens, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie et le Luxembourg, avaient suspendu dans la foulée les vaccinations avec des doses provenant de ce lot, livré dans 17 pays et qui comprenait un million de vaccins. Mercredi, une enquête préliminaire de l’EMA avait souligné qu’il n’existait aucun lien entre le vaccin d’AstraZeneca et le décès survenu en Autriche.
Les décisions danoise, islandaise et norvégienne concernent l’ensemble de leurs vaccins AstraZeneca. « Nous n’avons pas renoncé au vaccin AstraZeneca, mais nous faisons une pause dans son utilisation, a insisté le directeur de l’agence sanitaire danoise. Il existe une documentation importante prouvant que le vaccin est à la fois sûr et efficace. Mais (…) nous devons réagir aux informations faisant état d’éventuels effets secondaires graves, à la fois au Danemark et dans d’autres pays européens. » Le Danemark a enregistré un cas de décès par thrombose d’une personne ayant reçu le vaccin AstraZeneca, qui a été transmis à l’EMA.
« C’est une approche super prudente basée sur des cas isolés en Europe », a réagi Stephen Evans, professeur de pharmacoépidémiologie à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, selon qui « la balance bénéfice-risque du vaccin est toujours très en faveur du vaccin » d’AstraZeneca.
Le laboratoire anglo-suédois, qui a développé le vaccin avec l’université d’Oxford, a défendu la sécurité de son produit. « La sécurité du vaccin a été largement étudiée dans les essais cliniques de phase III et les données (…) confirment que le vaccin a été généralement bien toléré », a indiqué un porte-parole du groupe. Le gouvernement britannique a défendu, jeudi, ce vaccin « sûr » et « efficace ».
La France et d’autres pays relativisent les dangers du vaccin
De nombreux pays, comme la Finlande, l’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas sont comme la France et ont décidé de continuer à utiliser l’Astrazeneca.
C’est ainsi que Rémi Salomon, directeur général de la Santé, déclare : « Sur 5 millions d’observations il y a eu 30 cas [d’accident thromboembolique], ce qui est la même fréquence que dans la population générale (…) mais c’est vrai que ça complique le message.
Reuters Stephen Evans, professeur de pharmaco-épidémiologie à la London School of Hygiene & Tropical Medicine explique : « ’l y a peu d’éléments en faveur d’une interdiction du vaccin d’AstraZeneca car le nombre de cas d’apparition de caillots sanguins, à l’origine de thromboses, chez les personnes ayant reçu ce vaccin n’est pas plus élevé proportionnellement que dans la population générale. « Il s’agit d’une mesure d’extrême précaution basée sur des cas isolés en Europe« , a déclaré à . « Le problème dans les cas signalés spontanés d’effets indésirables en lien avec un vaccin vient de la grande difficulté à distinguer un effet de causalité d’une coïncidence« ,et d’ajouter que le Covid-19 est très fortement associé à la coagulation sanguine.
Quant à l’Agence européenne des médicaments (AEM) elle a affirmé que le risque de caillot sanguin n’était pas plus élevé chez les personnes vaccinées. « Les informations disponibles à ce jour indiquent que le nombre de thromboembolies chez les personnes vaccinées n’est pas supérieur à celui observé sur l’ensemble de la population. »