Comprendre les émotions des enfants peut être un défi, car les enfants ne sont pas toujours en mesure d’exprimer leurs sentiments avec des mots. Ils peuvent exprimer leur frustration, leur colère ou leur tristesse à travers des comportements tels que des crises de colère, des pleurs ou des comportements agressifs. Pour comprendre les émotions de vos enfants, lisez vite ce qui suit !
Il est important de rappeler que les émotions des enfants sont tout aussi valables que celles des adultes. Les enfants ont des émotions complexes qui peuvent être influencées par des facteurs tels que l’environnement familial, les interactions sociales et les expériences passées. En reconnaissant et en validant les émotions des enfants, nous leur apprenons à reconnaître et à réguler leurs propres émotions. Lorsque nous ne comprenons pas les émotions des enfants, cela peut entraîner des problèmes comportementaux tels que l’agressivité, la rébellion et le retrait social. Les enfants peuvent également ressentir de l’anxiété, de la tristesse et de la confusion lorsqu’ils ne sont pas en mesure de comprendre et d’exprimer leurs émotions.
Les émotions sont des réactions physiologiques plutôt que psychologiques. Les émotions telles que la honte, la colère, la peur et la joie sont associées à des hormones spécifiques sécrétées dans notre corps. La durée de l’expression d’une émotion est d’environ 90 secondes.
Le processus émotionnel se déroule en trois étapes :
- La charge : une montée des sensations corporelles, telles qu’une gorge sèche ou un rythme cardiaque accéléré.
- La tension : l’émotion se manifeste par des gestes brusques ou des paroles impulsives.
- La décharge : l’émotion est évacuée, que ce soit par des pleurs, des cris ou des tremblements.
Les différents types d’émotion chez l’enfant
À mesure que votre enfant grandit et développe sa pensée, ses perceptions et interprétations des situations évoluent, ce qui influe sur ses réactions émotionnelles. Par exemple, votre tout-petit de 3 ans peut ressentir une grande peur en voyant une personne déguisée en monstre, mais à l’âge de 5 ans, cette même personne ne le terrorise plus car il sait qu’il s’agit d’un déguisement. Au fil du temps, il apprend également à mieux gérer ses émotions en comprenant de mieux en mieux le monde qui l’entoure.
Les émotions primaires, également connues sous le nom d’émotions de base ou universelles, se manifestent pour la première fois chez les enfants. Les six émotions principales – joie, tristesse, dégoût, peur, colère et surprise – apparaissent au cours de la première année de vie.
Les émotions secondaires apparaissent pendant la deuxième année de vie, lorsque l’enfant prend conscience de sa propre existence et de sa différence par rapport aux autres, Cette découverte conduit l’enfant à ressentir des émotions liées à la conscience de soi, comme la gêne et la jalousie. La gêne peut survenir lorsqu’il est conscient qu’on lui porte de l’attention, et la jalousie lorsqu’il réalise que d’autres ont ce qu’il désire.
Un cerveau immature
Au cours de chaque journée, que nous soyons enfant ou adulte, nous sommes confrontés à une multitude d’émotions qui nous permettent de nous adapter à une situation donnée. Par exemple, si nous avons peur, nous pouvons crier pour demander de l’aide ou nous immobiliser pour éviter d’être vu par un potentiel prédateur, un comportement instinctif de protection. Si nous sommes joyeux, nous pouvons chanter ou rire. Et si nous sommes en colère, nous avons besoin de l’exprimer.
Ces comportements sont tout à fait normaux. Cependant, il arrive souvent que nous demandions à nos enfants de nier leurs émotions en leur disant des choses comme « ce n’est rien, ne pleure pas » ou « arrête de pleurer, ce n’est pas grave ». Pourtant, ce qui nous semble anodin peut déclencher une crise chez un tout-petit car il n’a pas encore la capacité physiologique de réguler ses émotions.
En effet, le cerveau ne parvient à maturité qu’à l’âge de 25 ans ! Par conséquent, nous devons faire preuve de patience avant que nos enfants soient capables de réagir de manière raisonnée face à l’intensité de leurs émotions.
Comment le cerveau d’un enfant réagit ?
Afin de comprendre les émotions de vos enfants il est important de savoir comment le cerveau d’un enfant réagit à une émotion intense, il est important de se rappeler que le cerveau humain est constitué de trois parties qui fonctionnent en tandem :
- Le cerveau reptilien (ou archaïque) qui est responsable de la survie et qui commande instinctivement la fuite, l’attaque ou l’immobilisation en cas de danger.
- Le cerveau limbique (ou émotionnel) où nos émotions et nos sensations sont enregistrées.
- Le cortex (ou cerveau cognitif) qui est responsable de la réflexion, de la pensée, de la prise de décision, de l’organisation, de la logique et de la régulation des émotions.
Les émotions des enfants à travers les âges
Pour comprendre les émotions de vos enfants, il est nécessaire de bien prendre en compte l’âge de votre cher bambin !
Avant 2 ans :
Au cours de leurs deux premières années, les enfants apprennent à connaître leurs émotions en observant les expressions faciales et les actions des personnes qui les entourent. Ils comprennent rapidement que certaines expressions déclenchent certaines réactions et vont les utiliser pour répondre à leurs besoins.
Il est important de noter que durant cette période, les enfants vivent de grands bouleversements tels que l’acquisition de la marche, qui peut les amener à ressentir une tension entre la satisfaction de pouvoir se déplacer et l’incertitude sur les conséquences de leurs actions (« si je pars, est-ce que je vais pouvoir revenir ? »). Il est donc fréquent que les crises soient plus fréquentes vers l’âge de 15-18 mois, lorsque les enfants ressentent cette pression.
A partir de 2 ans
Après l’âge de deux ans, les bambins sont en pleine acquisition du vocabulaire, et de nombreux parents, surtout les papas, apprécient cette phase de transition qui permet des échanges généralement très riches. On constate tout de même une corrélation entre la capacité à s’exprimer et la fréquence des frustrations.
Malgré cela, les émotions peuvent parfois être plus fortes que les mots, et les enfants peuvent rapidement se sentir frustrés si leur ressenti n’est pas compris ou est mal interprété. C’est une période complexe qui demande de la patience. La meilleure approche dans ces moments est d’aider l’enfant à sortir de son tourbillon émotionnel en changeant de sujet. Dans la plupart des cas, cela fonctionne.
A 6-7 ans
À présent, votre enfant est capable d’exprimer son insatisfaction, sa colère ou sa tristesse principalement en utilisant des mots. Il peut également décrire les situations qui suscitent ces émotions. Il est en mesure de comprendre et d’exprimer plus facilement des émotions complexes telles que la fierté, la culpabilité et la honte.
De plus, il commence à se familiariser avec la notion d’ambivalence, c’est-à-dire qu’il comprend que l’on peut ressentir différentes émotions face à une même situation, comme ressentir à la fois de la joie et de la peur à l’idée d’essayer une grande glissade. Enfin, il peut maintenant tolérer un plus grand délai d’attente avant qu’on réponde à ses attentes.
Entre l’âge de 8 et 10 ans
L’enfant fait un saut important dans son développement. Il passe de l’expérience sensorielle à la capacité d’abstraction, ce qui lui permet de prendre du recul sur ses émotions et de les relier à ses expériences antérieures pour trouver des solutions.
Il commence à avoir une conscience de lui-même et de ce qui lui convient ou non, ce qui le rend plus autonome. Il est également capable d’exprimer plus précisément ses émotions, et il est important de continuer à lui fournir du vocabulaire émotionnel en verbalisant vos propres sentiments et leur intensité.
À cet âge, il peut également apprendre à formuler seul et avec des mots ce que le comportement de l’autre suscite en lui, en identifiant son sentiment, son besoin et sa demande.
C’est une période de construction de l’estime de soi, et il est essentiel de soutenir l’enfant dans la confiance en ses capacités. Le jeu est une excellente manière pour lui de développer ses compétences de communication non-violente et de les utiliser de manière autonome. Les jeux d’équipe, de cohésion et de coopération sont particulièrement utiles pour améliorer ses compétences personnelles et sociales, ainsi que pour favoriser l’intégration de son individualité.
Votre enfant est désormais plus attentif aux règles sociales et peut exprimer ou cacher certaines émotions en fonction de ce qui est encouragé par ses amis ou les gens de son entourage.
Il commence à se percevoir comme un être unique et prend conscience de sa place dans le monde. Il sait ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas, et l’affirme clairement. Il se compare aux enfants de son âge et, comme son estime de soi est encore fragile, il peut se dévaloriser ou se décourager dans une activité ou une tâche s’il se sent moins compétent que les autres. Bien qu’il comprenne et connaisse bien les règles, il teste les limites et peut argumenter de manière réfléchie devant un refus.
Il comprend mieux les notions de bien et de mal et saisit davantage les conséquences positives et négatives de chacune. Il comprend également ce qu’est un mensonge et l’impact qu’ont ses gestes sur les autres.
Cependant, il peut encore être difficile pour lui de faire des choix qui ont une conséquence future, car il n’arrive pas toujours à en évaluer les répercussions.
De 10 à 12 ans
L’enfant a conscience des règles sociales et morales. Il a conscience des émotions ambivalentes. Il arrive à considérer différentes perspectives émotionnelles, il atteint l’empathie mature. Il cherche à contrôler ses émotions grâce à des stratégies.
Il apprend à se divertir, à chercher du soutien, à générer des émotions agréables. Il apprend à utiliser ses émotions de manière positive grâce à l’exemple de l’adulte.
Comment faire face aux émotions de vos enfants ?
Pour montrer à un enfant que vous l’accueillez et que vous êtes attentif à ses émotions, il est important d’utiliser des signaux non verbaux tels que le contact visuel. Il est également crucial de rester présent et authentique en restant dans la même pièce que l’enfant et en évitant de l’isoler, sauf en cas de comportement excessif de votre part. Il est également important de mettre des mots sur les émotions de l’enfant en identifiant clairement comment il se sent, en reformulant sans juger ni commenter, et en accueillant avant de consoler. Enfin, il est important de valider les sentiments de l’enfant et de lui donner la possibilité de s’exprimer, même si cela implique des décisions qu’il n’apprécie pas, par exemple en disant « tu as le droit de ne pas avoir envie, tu préférerais continuer à jouer. Nous allons tout de même aller prendre le bain ».
Il est important de permettre à l’enfant de vivre pleinement son émotion et de la laisser aller jusqu’à sa résolution. En effet, l’enfant a besoin de se libérer de cette tension qui n’a plus aucune utilité en la laissant sortir de son corps. Ainsi, pleurer peut aider à se sentir mieux après avoir vécu un choc, une peur ou une douleur intense, voire même après une grande joie.
Pour aider votre enfant à exprimer son émotion, vous pouvez l’encourager à extérioriser en lui disant par exemple : « Pleure, pleure fort si tu en as besoin ». Une fois que le calme est revenu, vous pouvez ensuite échanger avec lui à travers des paroles.
Isabelle Filliozat recommande d’éviter les questions qui commencent par « Pourquoi ? », comme « Pourquoi tu pleures ? » ou « Pourquoi tu as peur ? ». Il est préférable de poser des questions ouvertes telles que « Qu’est-ce qui s’est passé ? », « Qu’est-ce que tu as ressenti ? » afin de permettre à l’enfant de s’exprimer plus librement.
Il est donc important de créer un environnement sécuritaire pour les enfants où ils se sentent libres d’exprimer leurs émotions sans jugement. Cela peut être accompli en leur offrant un espace sûr pour exprimer leurs sentiments et en leur donnant les outils nécessaires pour les réguler.
Il existe plusieurs stratégies pour aider les enfants à comprendre et à réguler leurs émotions, notamment la pratique de la pleine conscience, l’enseignement de techniques de respiration et l’utilisation de jeux de rôle pour résoudre les conflits. Il est également important de modéliser un comportement émotionnellement intelligent en exprimant nos propres émotions de manière saine et en encourageant les enfants à faire de même.
Favorisez les jeux stimulants comme le théâtre, les cases-têtes, la danse, le sport, l’art, la cuisine, la musique, la relaxation. Ils peuvent aider l’enfant dans la gestion de ses émotions et dans sa confiance en lui.
Ces jeux amenés de manière éducatifs peuvent lui apporter des ressources et des clés dans une philosophie positive et dans l’auto-évaluation.
A lire :
Comment les émotions viennent aux enfants
Mais comment l’enfant construit-il ses émotions ? Comment apprend-il à les identifier, à reconnaître celles des autres et à les réguler ? Quels sont les mécanismes à l’œuvre dans le développement des compétences émotionnelles de l’enfant ? Et en tant que parents, comment pouvons-nous aider notre enfant à les développer ?
Édouard Gentaz a écrit un livre éclairant pour vous aider à comprendre les émotions de vos enfants ainsi que le fonctionnement de celles-ci et d’aider l’enfant à développer ses compétences émotionnelles, qui sont un facteur clé de réussite dans tous les domaines.
Comment les émotions viennent aux enfants, Édouard Gentaz – Nathan, 12,90 euros
Coup de cœur :
Gommes Bio pour équilibrer les émotions des plus petits
Pour bien grandir et s’épanouir, les enfants ont besoin d’un environnement stable et sécurisé. Les nouvelles gommes de secours Biofloral, qui contiennent les cinq fleurs de Bach du célèbre remède de secours du Dr Bach, aident les tout-petits à retrouver rapidement leur calme et leur sérénité, ainsi qu’un nouvel équilibre émotionnel.
11,20 euros – Biofloral
Sophie Madoun