Plusieurs enquêteurs se sont rendus lundi à l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée dans le cadre d’une perquisition. Il s’agit d’une enquête débutée en 2019, bien avant la crise du Covid et les prises de position controversées du professeur sur l’hydroxychloroquine. Voici ce que l’on sait de la perquisition à l’IHU Méditerranée du Pr Raoult.

 

La perquisition à l’IHU Méditerranée a été menée dans le cadre d’une enquête sur le fonctionnement de l’Institut de recherche et développement (IRD) et les liens financiers qu’ils entretiennent.

“Le parquet de Marseille confirme qu’une enquête préliminaire a été engagée depuis la transmission d’un signalement émanant de l’agence française anti-corruption en 2019 visant l’institut de recherche pour le développement (IRD) (…) dans ses liens financiers avec la fondation Méditerranée infection”, a expliqué ce lundi la procureure de Marseille, Dominique Laurens, dans un communiqué.

“Tout s’est passé dans le calme”

“La perquisition est terminée. Nous avons transmis les documents dont ils avaient besoin. Tout s’est passé dans le calme, nous avons bien sûr collaboré pour que cela se passe du mieux possible“, a déclaré un porte-parole de l’IHU.

L’enquête concerne également « le fonctionnement interne de l’IRD sur l’emploi de fonds publics pour des dépenses sans lien avec les missions de l’IRD ou non justifiées », a par ailleurs ajouté la procureure de Marseille.

“Il s’agit d’un conflit d’intérêts entre la direction de l’Institut de Recherche et Développement (IRD) et la présidence de l’IHU”, a détaillé de son côté l’avocat de Didier Raoult, Me Brice Grazzini.

En cause, précisément, une convention d’occupation de locaux signée entre Jean-Paul Moatti, ami de Didier Raoult et le PDG de l’IRD à l’époque, et l’IHU, présidé par Yolande Obadia… épouse de M. Moatti.

Selon La Provence le litige porte sur une convention à hauteur de 300 000 euros entre les deux instituts. Or pour une telle somme, et dans ces circonstances, le PDG de l’IRD aurait dû se « déporter », et faire voter la convention par le conseil d’administration.

L’affaire avait été révélée dès 2018 par le site Marsactu, et avait donné lieu à l’ouverture d’une enquête en 2019.

La procureure évoque également « l’emploi (par l’IRD) de fonds publics pour des dépenses soupçonnées d’être sans lien avec les missions de l’IRD, ou alors non justifiées ». Il s’agirait de notes de frais douteuses et d’un montant élevé. L’IRD a également été perquisitionné lundi.

Qu’est-ce que les enquêteurs ont trouvé ?

« La perquisition est terminée. Nous avons transmis les documents dont ils avaient besoin. Tout s’est passé dans le calme, nous avons bien sûr collaboré pour que cela se passe du mieux possible », a déclaré un porte-parole de l’IHU.

Le parquet de Marseille l’a confirmé, tout en précisant que les perquisitions « se sont déroulées sans difficulté » et que « l’enquête se poursuit dans le cadre de l’exploitation des documents qui ont été saisis ».

Me Brice Grazzini rappelle sur BFM TV que son client n’est « pas mis en cause » dans cette affaire – même en temps que directeur général de l’IHU.

Mais l’avocat de Didier Raoult s’interroge tout de même sur le « mode opérationnel » choisi par les enquêteurs:

Pourquoi maintenant alors qu’on parle d’une affaire qui date de 2018 ? Et pourquoi n’ont-ils tout simplement pas demandé les documents ?

Me Brice Grazzini

Didier Raoult n’est pas directement mis en cause

Le professeur Didier Raoult, par ailleurs directeur général de l’IHU, est critiqué pour son usage controversé de l’hydroxychloroquine contre le Covid-19.

Il est notamment mis en cause par l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône. Visé par une plainte « ordinale » (émanant de l’ordre des médecins), il a à son tour déposé plusieurs plaintes contre des experts qui remettaient en cause sa probité scientifique, pour des faits de diffamation, calomnie, ou encore injures.

Le parquet de Marseille a notamment ouvert une enquête à la suite d’une de ses plaintes à l’encontre de la spécialiste de l’intégrité scientifique Élisabeth Bik.

 

 

AFP