Samedi 4 juin, lors du colloque de l’American Society of Clinical Oncology, réuni à Chicago ont dévoilé les résultats probants de chercheurs pouvant remplacer la biopsie par une prise de sang pour détecter le cancer. Explications.
Afin de détecter un éventuel cancer ou pour suivre l’évolution de la maladie, des chercheurs ont réalisé une analyse génétique de plus de 15 000 malades et de 50 sortes de tumeurs cancéreuses, dont 37% du poumon, 14% du sein et 10% du colon. Les résultats ont été concluants : les altérations génétiques détectées dans le sang sont identiques à celles identifiées lors d’une biopsie.
Une méthode moins invasive
« Dans la médecine de précision qui se développe en cancérologie, pour les thérapies ciblées, on a besoin de connaître cette mutation, explique François-Clément Bidard. Jusqu’ici, pour l’analyser, il faut en passer par une biopsie », exercice difficile dans le foie, le pancréas, le poumon et non sans dangers (saignements, pneumothorax…). Moins invasive, moins coûteuse, la prise de sang peut surtout être répétée aussi souvent que nécessaire. « Une biopsie classique tous les deux mois, c’est impensable », précise François-Clément Bidard. « Moins de 10 % des patients y repassent, une fois la maladie diagnostiquée, détaille Olivier Mir, cancérologue à Gustave-Roussy. Il est parfois dur de les convaincre, certains refusent. Cela suppose une nouvelle anesthésie, et de l’attente parce que les plateaux de radiologie sont débordés. »
« Ces résultats suggèrent qu’une analyse de l’ADN de la tumeur circulant dans le sang du malade peut révéler un grand nombre d’informations, explique l’un d’entre eux. Ce test génétique offre de plus une possibilité sans précédent de surveiller les changements de la tumeur, ce qui peut être essentiel pour décider des différentes options de traitement pour continuer à contrôler le cancer, » Expliquent les chercheurs.
Sophie Madoun